Johann Zarco, premier double champion du monde Moto2 et pilote français le plus titré de l'histoire des Grands Prix moto, dresse le bilan de sa dernière saison en catégorie intermédiaire et décrit ses premiers pas sur la Yamaha de MotoGP.
Johann Zarco a remporté sa dernière course Moto2 à Valence (Espagne), signant une quinzième victoire en catégorie intermédiaire avant de rejoindre l'élite sur la M1 de MotoGP du team français Tech3 aux côtés de Jonas Folger. Ce dernier succès illustre bien la façon dont le n°5 a mené sa saison : avec patience lorsque les circonstances l'exigeaient, mais surtout avec talent et autorité quand la menace d'adversaires comme Rins puis Lüthi, notamment, se précisait (lire notamment MNC du 28 juillet 2016 : Johann Zarco face à la pression de conserver son titre).
Le français s'est révélé aussi véloce qu'excellent stratège, des qualités pas évidentes à réunir mais qui lui permettent à 26 ans d'entrer en catégorie reine par la grande porte, en tant que premier pilote titré deux fois en Moto2. L'hiver dernier, la partie semblait pourtant loin d'être gagnée après des tests d'intersaison parfois en retrait et un certain manque de régularité sur les premières courses : 12ème au Qatar puis 1er en Argentine et 3ème aux Etats-Unis, avant une 5ème place en Espagne et d'une 24ème en France...
"Tout le monde voulait me battre et c’est quelque chose à laquelle on pense : j’étais sous pression dès le départ et je suis d’ailleurs parti avant l’extinction des feux au Qatar", explique-t-il. "Je ne sais pas si c’était dû à la pression ou si ma tête était ailleurs. Ma plus grosse erreur, je pense, a été de chuter au GP de France"...
Mais le tenant du titre s'est accroché et a rapidement posé ses repères en même temps que son autorité : il s'est très vite relancé au championnat sans s'affoler ni commettre d'erreurs, à la faveur d'un premier doublé en Italie et en Catalogne. Suivront une deuxième place à Assen et encore deux autres victoires d'affiles, en Allemagne puis en Autriche.
A ce stade, ses rivaux peinent à faire face et commencent à se rendre à l'évidence : le boss du Moto2 est rapide sur tous les circuits, mais surtout très régulier dans toutes les conditions. Le champion à plus d'un titre le confirmera en signant un troisième doublé lors des deux dernières courses : en Malaisie pour sceller son titre avec panache, puis à Valence pour quitter le Moto2 en véritable conquérant.
"Rester en Moto2 après mon premier titre était la bonne décision", confirme l'avignonnais, dont la décision prise avec son manager Laurent Fellon avait souvent fait débat l'année précédente. "Me battre pour un deuxième titre m’a permis d’apprendre de bonnes leçons, des leçons de vie et des leçons de course : j'étais déjà champion et chaque jour je me levais en pensant que je devais à nouveau l'être".
Interrogé sur les caps importants de sa saison 2016, Johann Zarco pointe deux moments cruciaux : le GP d'Allemagne qu'il a remporté à une période décisive et le GP du Japon en fin de saison, terminé à la deuxième place alors que son principal adversaire Alex Rins chutait de nouveau.
"Le premier moment était au Sachsenring, lorsque nous étions à égalité en tête du championnat : j'avais remporté la course et Álex (Rins, NDLR) était tombé, je prenais donc 25 points d’avance. Ensuite, je n’avais plus qu'un point d’avance au départ de la course au Japon. Il est de nouveau tombé alors que j’étais deuxième et je reprenais 20 points", se souvient celui qui enflamme la foule avec ses spectaculaires saltos arrière réalisés depuis le bord de piste, parfois sur le podium et même avec son frère aîné, Jérôme, pour célébrer son titre à Sepang.
Fort de cette maturité, Johann Zarco aborde sereinement son passage en MotoGP avec l'équipe varoise Tech3. Le double champion du monde a déjà pris par deux fois les commandes de sa nouvelle moto, sous la houlette de Guy Coulon : la première fois à Valence après la finale, la deuxième fois la semaine dernière à Sepang lors de tests - très - privés dont il n'a pas le droit de parler. Ci-dessous, l'une de ses premières sorties des stands sur une MotoGP...
"La catégorie MotoGP va être une belle aventure après ces deux titres en Moto2 ", estime Zarco. "Je vais apprendre beaucoup de choses et je suis prêt à monter sur une moto beaucoup plus puissante, avec un team français qui travaille avec Yamaha depuis très longtemps, ce qui m’aide à garder mon calme. J’ai fait du bon travail en Moto2 et je sais donc que la méthode que nous avons avec mon coach fonctionne. Je vais me concentrer sur mon travail et je suis très optimiste pour cette nouvelle étape".
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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