Que font les principaux acteurs du monde de la moto pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19 ? Claude Michy, organisateur du Grand Prix de France moto, s'est confié au Journal moto du Net.
MNC : Où êtes-vous confiné ?
Claude Michy : Chez moi avec mon épouse, à côté de Clermont-Ferrand.
MNC : Comment se déroulent vos journées ?
C.M. : Je n’ai vraiment pas de journée type car j’ai différentes activités. Celles liées au Grand Prix de France bien sûr, avec une situation qui change tous les jours et même toutes les heures… On regarde les différentes possibilités et ça prend du temps de refaire les plannings… Je suis toujours actionnaire du club de foot de Clermont, président de l’Union des clubs professionnels de football (UCPF) et membre du conseil d’administration de la Ligue de football, donc j’ai de nombreuses réunions téléphoniques.
MNC : Quelles sont les dates encore possibles pour le GP de France ?
C.M. : J’en avais une avant le 15 juillet, mais c’est tombé à l’eau avec le dernier discours du président de la République (qui prolonge le confinement général au moins jusqu’au 11 mai, NDLR). J’ai plusieurs autres possibilités mais je préfère ne pas en dire plus tant que ce n’est pas définitif... Tout le monde se parle et essaie de trouver les bonnes solutions. Je ne sais pas si je suis confiant car la confiance peut parfois être une faiblesse, mais je ne suis pas inquiet. Il faut être raisonnable, penser à tout ce monde de la moto et essayer de leur trouver la meilleure solution...
MNC : Qu’est-ce qui vous manque le plus ?
C.M. : Je ne ressens pas d’état de manque, au contraire. Cette période peut permettre d’avoir une réflexion sur tout ce qui existe depuis un moment et essayer de voir les autres belles aventures à venir, peut-être sous d’autres formes. A un moment le monde va repartir, il faudra s’adapter à l’économie, aux conditions sanitaires… Mais je ne suis pas devin, j’attends de voir. L’auvergnat vit en autarcie ! (Rires) Il faut être en phase avec la situation, elle est comme elle est et il faut faire avec. Je ne sais pas si je suis philosophe, mais c’est ce que je ressens.
MNC : Avez-vous peur ?
C. M. : Je n’ai pas peur personnellement mais je constate que tout un tas de gens sont dans la détresse entre ceux qui sont malades, ceux qui disparaissent et les familles atteintes, ceux qui sont confinés dans de petits apparts avec des enfants… Ce n’est pas de la peur, mais un sentiment d’impuissance devant ces gens en situation délicate. Je me considère comme un privilégié, mais ça ne m’empêche pas de penser aux autres.
MNC : Un livre, un film, une série, un disque à recommander ?
C. M. : Je suis en train de lire le livre de Mike Horn "Latitude Zéro". Il part en bateau le long de l’équateur puis va en Amérique du Sud traverser l’Amazonie, etc. C’est un beau dépaysement et ça montre qu’il ne faut jamais renoncer ! Je ne suis pas films du tout, ça doit faire 45 ou 50 ans que je n’ai pas mis les pieds au ciné et je suis incapable de regarder un film à la télé...
MNC : Votre vidéo de moto préférée ?
C. M. : J’ai revu par hasard le GP de France 2019 sur Canal, que je n’avais pas vu car je travaillais (rires). Je l’ai vu d’une façon très détendue, sans être dérangé, et je me suis dit que c’était une très belle aventure. C’est grâce au travail de tout le monde : Dorna, tous les pilotes et les teams, les commissaires, le service médical, tous les gens qui travaillent à l’ACO, etc. En réalité, ce puzzle incroyable de tout un tas d’activités à l‘intérieur du GP s’emboîte comme des poupées russes et j’ai vu le résultat à la TV. Si je n’avais été confiné, je l’aurais sans doute regardé différemment. J’ai pris conscience qu’on existe grâce au travail des autres. Les images aériennes sont fabuleuses et on a peut-être pu apporter un peu de plaisir aux gens... En général j’essaye de voir l’épreuve après, mais je vadrouille pas mal et dans la période précédente où tout le monde allait vite, je ne regardais pas la course dans les mêmes conditions. Chaque moment de la vie apporte des choses des positives, y compris les moments tragiques même si on ne s’en rend pas compte sur le moment. On acquiert de l’expérience, on fait des rencontres incroyables et ça fait grandir l’être humain. Même s'il il y a encore du boulot…
MNC : La première chose que vous ferez à la fin du confinement ?
C. M. : Aucune idée, je ne me pose pas la question. Ça va prendre du temps, chacun essaiera remettre le contact et on verra comment la machine se remet en route...
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"