Non, contrairement à Suzuki avec sa GSX-R1000R n°0 écoresponsable, Kawasaki n'a pas engagé de ZX-10R équipée d'un moteur à hydrogène dimanche dernier sur la 45ème édition des 8H de Suzuka. Cependant, la firme d'Akashi a présenté pour la première fois au grand public sa Ninja H2 qui fonctionne au H2 ! Présentation et vidéo.
Ce samedi 20 juillet 2024, alors que la R1 du YART, la Fireblade du HRC et la Panigale du team Ducati Kagayama (!) se bagarraient pour signer la pole position des 8 Heures de Suzuka (troisième épreuve du championnat du monde d'Endurance moto), une Ninja H2 roulait aussi sur le circuit japonais. Mais pas en même temps !
Très particulière, cette Kawasaki n'était pas venue pour claquer un chrono, mais pour parader tranquillement et fièrement au cours de "la première démonstration publique au monde d’un moteur à hydrogène "ICE" (moteur à combustion interne) installé dans une moto par un fabricant de motos de grande série". Tadah !
Les Moto-Nautes - qui, comme chacun sait, ont un peu plus de mémoire vive que les autres - se souviennent que Kawasaki est l'un des membres fondateurs du groupe HySE, au même titre que Yamaha également très impliqué dans le - et loquace à propos du - projet de "moteur à hydrogène" aux côtés de son partenaire à quatre roues Toyota.
Les quatre constructeurs de motos japonais ont officiellement et conjointement commencé à travailler sur ce moteur "du futur" - entre guillemets car il soulève d'immenses problématiques en termes de production de l'hydrogène, son transport, son stockage et sa distribution - au printemps 2023.
Chargé avec Yamaha des tests dynamiques (après ceux statiques de Suzuki principalement, qui font suite au développement mené par Honda), Kawasaki vient de franchir une étape importante : la démonstration publique ! Phase enthousiasmante pour les constructeurs et spectateurs, plus frustrante pour les journalistes et leurs lecteurs !
"La machine est équipée d'un moteur à hydrogène basé sur le moteur quatre cylindres en ligne suralimenté de 998 cm3 que l'on trouve dans la Ninja H2 de Kawasaki", exposé lors du salon de Milan 2022 et sur lequel hélas, on ne découvre pour ainsi dire rien de nouveau…
La firme d'Akashi se contente en effet de répéter que "des modifications (ont été) apportées pour permettre l'injection directe d'hydrogène dans les cylindres. Le châssis de la moto a été conçu pour accueillir des réservoirs d’hydrogène et un système d’alimentation en hydrogène à bord".
Moto-Net.Com observe que la moto vue à Suzuka et filmée sur son circuit d'Autopolis (voir la vidéo en bas d'article) possède des formes très, très généreuses, bien plus que la maquette présentée par Kawa il y a deux ans (voir ci-dessus)… mais plus compacte tout de même que le prototype à quatre roues basé, lui, sur le "Teryx KRX 1000" (voir ci-dessous).
"Les motos à moteur à combustion interne fonctionnant à l’hydrogène fonctionnent grâce à la combustion d'hydrogène, produisant la sensation de grondement et de pulsation que les pilotes apprécient lorsqu'ils tournent l'accélérateur, tout en rejetant principalement de l'eau", réexplique Kawasaki qui ne se concentre que sur les atouts de cette alternative à l'essence "ordinaire".
"Lors de la conduite, une très petite quantité d'huile moteur est brûlée, ce qui entraîne la génération d'une très petite quantité de CO2", avoue toutefois le constructeur nippon qui passe sous silence en revanche les tonnes de CO2 nécessairement générées par ailleurs - et souvent très loin des yeux et des bronches des utilisateurs, ouf ! - pour déplacer cette machine...
Kawasaki table toujours sur la commercialisation d'une moto de ce type "à partir du début des années 2030" mais prévient que "la disponibilité commerciale peut varier en fonction de l'infrastructure d'approvisionnement en hydrogène et de l'état des réglementations légales dans chaque pays". Affaire à suivre donc, sur Moto-Net.Com !
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