Alors que les Yamaha étaient à leur avantage à Misano et que Fabio Quartararo s'est livré à un enthousiasmant récital du 3ème au 26ème tour du GP de San Marin, Marc Marquez a pris un malin plaisir à déjouer les pronostics sur les terres de son "vieux copain" Rossi ! De l'autre côté du box HRC, Lorenzo 14ème continue à décevoir... Déclarations et analyse.
Il fallait voir Marc Marquez exulter dans le parc fermé à l'arrivée du Grand Prix de San Marin, chaque trait de son visage exprimant une émotion intense : l'officiel Honda avait littéralement la "rage de vaincre" ce dimanche, et gare à quiconque se serait mis en travers de son chemin !
Oubliez les sourires polis - façon gendre idéal - et les manières complices devant les médias : ce masque nécessaire pour soigner son image est temporairement tombé pour laisser la place au vrai visage du n°93. Celui d'un guerrier bouillonnant qui rend à contrecoeur les armes pendant une bataille que dans l'optique de remporter la guerre !
"Je suis humain, mon team a beau me dire de rester calme et de penser au championnat, c'est évident que perdre deux courses de suite dans le dernier tour m'a contrarié", avoue le leader du championnat, auteur de sept victoires en treize courses !
"Aujourd'hui, le plus simple aurait été de suivre Fabio et de finir à huit dixièmes en disant qu'il était le plus rapide... mais ce n'est pas ma façon de faire", explique Marquez, clairement lassé d'entendre - et de lire - ça et là que son point faible réside dans les mano a mano du dernier tour.
"C'est pour ça que j'ai attaqué jusqu'au bout, j'avais assez de confiance pour essayer de nouveau de dépasser Fabio : je savais que si je perdais de nouveau dans le dernier tour, les gens en auraient encore parlé", raconte le pilote du HRC, seul pilote Honda parmi les 10 premiers sur la grille de départ face aux quatre Yamaha !
"Honnêtement, je savais qu'il n'était pas nécessaire de tout faire pour gagner car j'avais vu que Alex Rins était tombé et que Andrea Dovizioso était loin (l'espagnol et l'italien sont dangereux au championnat, car respectivement aux 4ème et 2ème, NDLR). Mais j'avais une motivation supplémentaire... "
Cette "motivation supplémentaire" trouve trois origines : l'envie de (se) prouver sa capacité à s'imposer au finish, le désir de battre les Yamaha pourtant clairement à leur avantage ce week-end et... s'imposer sur les terres de Valentino Rossi, avec lequel il a de nouveau eu maille à partir en qualifications !
"Bien sûr que ce qui s'est passé hier m'a "réveillé", car je ne pensais seulement qu'au championnat : tu as davantage de motivation quand quelqu'un joue avec toi", développe le n°93, qui se réjouit d'avoir gagné "la bataille sur la piste" à défaut de l'avoir remporté la veille "au micro" face à l'idole de tout un pays !
Marc Marquez a par conséquent tout donné pour aller arracher la victoire des mains de l'excellent Fabio Quartararo, qui s'est battu comme un beau "Diablo" malgré l'infériorité mécanique de sa Yamaha privée. L'audace et le talent du niçois ne sont d'ailleurs pas passées inaperçues aux yeux de l'actuel boss de la catégorie...
"Fabio était très rapide dans le secteur 3, alors je l'ai dépassé avant puis j'ai fermé les portes autant que je pouvais ! Il a vraiment ait une course très solide aujourd'hui : je n'avais rien de plus à lui opposer, je n'aurais pas pu prendre les devants et imprimer le même rythme". Sacré hommage pour le n°20, qui a vite effacé sa déception !
Cette stratégie de "suiveur" en attente de l'attaque ultime lui permet de décrocher sa 77ème victoire en Grands Prix et surtout de porter son avantage au championnat à 93 points sur Andrea Dovizioso, sixième à Misano à presque 14 secondes.
Le bilan est bien moins favorable de l'autre côté du box Honda-Repsol, où Jorge Lorenzo n'était que l'ombre de lui-même pendant ce week-end italien. Le majorquin, touché à deux vertèbres aux Pays-Bas, a toujours autant de mal à reprendre le dessus malgré l'amélioration continue de sa condition...
"Jorgeuil" s'est ainsi qualifié à une anonyme 18ème position à 1,512 sec de la pole de Viñales, avant de terminer 14ème non sans avoir profiter des circonstances de course. Les chutes de Rins, Crutchlow, Oliveira, Pirro, Bagnai, Nakagami lui évitent l'humiliation d'une arrivée hors des points !
Visuellement sur la réserve sur sa Honda - droit comme un "i" -, Lorenzo ne parvient pas à satisfaire les attentes placées sur un quintuple champion du monde de son calibre. Et dire que le n°99 possède le plus beau palmarès à Misano avec quatre pole et trois victoires !
L'absence de résultats commence à peser dans le clan Honda, qui n'hésite plus à remettre en cause son investissement : "revenir aux avant-postes exige du courage et de la volonté", martèle le team manager Alberto Puig, passablement frustré du retour poussif du majorquin.
Jorge Lorenzo termine en effet à la même position que lors de la course précédente en Grande-Bretagne (14ème), sans être parvenu à réduire significativement son écart sur le vainqueur : 56,651 sec à Silverstone et 47,247 sec à Misano. Lui même admet avoir espéré beaucoup mieux...
"Je m'attendais honnêtement à un peu plus : je pensais que mon rythme en course soit plus proche du vainqueur, peut-être à 1,5 seconde au tour, mais en réalité c'était plus", reconnaît-il.
"L'aspect positif est que j'ai terminé la course dans une meilleure forme qu'à Silverstone et que nous avons pu nous rapprocher. L’adhérence était par ailleurs moins bonne en course et cela ne nous a pas aidé", estime l'officiel Honda, seul pilote à avoir opté pour la gomme tendre à l'avant et à l'arrière (médium-médium pour la plupart de ses rivaux).
Jorge Lorenzo pense devoir encore serrer les dents la semaine prochaine à Aragon, mais prévoit déjà de mettre à profits les deux semaines de répit avec la course suivante en Thaïlande pour s'adonner au renforcement musculaire qui lui fait cruellement défaut actuellement.
Espérons que cet immense champion parvienne à se "retaper" suffisamment pour animer la tournée d'outre-mer après le GP d'Aragon : un Lorenzo au sommet de forme et en confiance peut donner du piment au championnat, à défaut d'être en mesure de le renverser au regard de la domination de son voisin de box.
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