Maverick Viñales a fait forte impression lors de la deuxième journée d'essais MotoGP en Malaisie avec un tour canon en 1'58.897, loin devant la Suzuki d'Alex Rins et la Ducati de Jack Miller. L'officiel Yamaha taquine le record officieux de Sepang, tandis que Johann Zarco s'invite pour la première fois dans la première partie du classement sur sa KTM ! Débriefing.
La deuxième journée d'essais MotoGP à Sepang a longtemps été menée par la Ducati d'Andrea Dovizioso, passé à l'offensive après une période d'observation. Le pilote italien, vice-champion du monde deux fois de suite, s'est montré rapide et constant sur sa Desmosedici "GP19" qui étrenne essentiellement des évolutions électroniques et aérodynamiques.
"Il n'a jamais vraiment été question de changer le moteur", sourit "Dovi" lorsqu'on l'interroge sur les modifications apportées pour 2019. Et pour cause : le V4 de la Desmosedici fait référence sur le plateau MotoGP en matière de puissance et de motricité, mais également de gestion ultra-fine du carburant.
Le V4 Honda de la RCV, par exemple, se montrerait plus gourmand et moins efficace pour transmettre toute sa puissance au sol. Ses ardeurs doivent par conséquent être bridées en début de course : son plein potentiel sera accessible au pilote - via une cartographie différente au guidon - quand le calculateur jugera possible de rallier l'arrivée avec l'essence encore disponible dans le réservoir de 22 litres.
Cet aspect technique et stratégique, très important, conditionne le déroulement de certains Grands Prix : impossible par exemple de partir tambour battant sur des circuits longs et sur lesquels les relances à pleine charge sont nombreuses, comme à Sepang justement. C'est l'une des raisons pour lesquelles les Ducati y brillent régulièrement ces dernières années.
Toujours est-il qu'Andrea Dovizioso - vainqueur à Sepang en 2016 et 2017 - est resté en haut de la feuille des temps jusqu'au cap de la mi-journée avec à ses trousses Cal Crutchlow, Maverick Viñales et Valentino Rossi. A 14h00 (heure locale), ce quarté "gagnant" n'était séparé que par 64 millièmes de seconde !
Le ton est donné : "T'attaquais toi ? Mais non, penses-tu : je fais des simulations pour tester des évolutions... Et toi ?!" Bref, ça se tire gentiment la bourre et c'est finalement assez naturel après la longue trêve hivernale ! Sauf qu'un pilote a décidé de hausser encore le ton pour illustrer sa vitesse : l'espagnol Maverick Viñales...
L'officiel Yamaha, surnommé "Mack", a poursuivi ses efforts au chrono jusque dans ses derniers tours pour finalement descendre en 1'58.897 dans son avant-dernier passage (63 tours en tout). Le n°12 est le premier pilote à passer en dessous de la barre symbolique des 1'59 à Sepang cette année !
Le coéquipier de Valentino Rossi (6ème à 0,728 sec de son voisin de box) prouve que la nouvelle YZR-M1 est capable d'aller très vite... sur un tour : Viñales est passé sous le record officiel du circuit détenu depuis 2015 par Pedrosa (1'59.053) et flirte de très près avec le record "officieux" établi par Lorenzo pendant la dernière intersaison (1'58.830) !
"Honnêtement, on a vraiment essayé de travailler sur le rythme en course aujourd'hui", explique le nouveau n°12 : "on a toujours utilisé les spécifications course, je me sentais bien et vers la mi-journée j'ai fait de bons tours, surtout pendant la simulation de course quand il faisait chaud avec peu d'adhérence. Donc je suis très content de notre travail de la journée, on a fait de gros progrès sur la moto et on essaiera de refaire pareil demain".
Une performance remarquable au regard des conditions à Sepang à cette période de l'année : le thermomètre monte à plus de 50°C en plein après-midi et met un long moment à redescendre ! Sans parler du taux d'hygrométrie très élevé dans l'air, qui met la condition physique des pilotes à rude épreuve...
Cette soudaine accélération de Maverick Viñales a littéralement laissé ses adversaires sur place : son plus proche poursuivant, Alex Rins, est à 0,527 sec ! Malgré cet écart énorme, notons la constance du pilote Suzuki qui avait déjà terminé deuxième hier derrière Marc Marquez. Prometteur pour le blason d'Hamamatsu !
Jack Miller se rappelle également au bon souvenir de tous avec le troisième temps de cette journée sur sa Ducati GP19 du team Pramac. L'australien précède d'une très courte tête la moto officielle d'Andrea Dovizioso, redescendu au 4ème rang à 0,665 sec du leader.
"On a beaucoup travaillé sur le set up et on a testé plein de solutions", explique Miller : "mon feeling avec la moto est excellent et même avec les pneus medium usés j'ai pu tourner très vite dans les 1'59. Dommage que je sois tombé, c'est ma deuxième chute en deux jours dans le virage 9... Demain il faut que j'arrête cette mauvaise tradition !"
Quick chat with Cal. MRI shows mashed ankle; right talus broken in 17 places! Now has almost 1kg of steel in the leg. Main plate is trying to push thru the skin. But he seems happy enough & looking forward to riding a motorcycle for the first time since he rode into T1 at PI pic.twitter.com/Ay1AHupKay
— Mat Oxley (@matoxley) 5 février 2019
Cal Crutchlow complète le Top 5 avec sa Honda semi-officielle, malgré une chute sans gravité en début de journée : voila de quoi rassurer le courageux pilote britannique, qui a craint cet hiver ne plus pouvoir remonter sur une moto en raison des complications liées à sa lourde blessure à la cheville. Au regard de la photo ci-dessus, on comprend pourquoi !
Marc Marquez, leader hier malgré son épaule convalescente, a de nouveau mesuré son effort pendant cette deuxième journée terminée au 8ème rang : l'officiel Honda s'est contenté de boucler 37 tours, quand ses rivaux en ont couvert entre 50 et 60 ! Mention spéciale à Tito Rabat, qui savoure la guérison de sa blessure à la jambe en limant du slider sans modération : 75 tours sur sa Ducati Avintia avec le 7ème temps à la clé !
"Aujourd’hui on a testé les nouveautés les plus importantes pour Honda", explique Marc Marquez (1'59.790). "J’ai bien commencé la journée, puis mon épaule a commencé à me gêner donc j’ai arrêté pour pouvoir rouler correctement demain. Je ne peux toujours pas piloter exactement comme j’aimerais. Normalement je freine très tard et fort, mais ça m’est impossible pour l’instant et je dois freiner plus tôt et plus doucement. En ce qui concerne la moto on a surtout travaillé les sorties de virage, même si sur ce circuit les conditions d’adhérence sont très changeantes".
Danilo Petrucci et Takaaki Nakagami complètent le Top 10 devant... Johann Zarco, 11ème à 1,076 sec ! Le français entre pour la première fois dans la partie haute du tableau depuis son passage chez KTM, avec une amélioration notable de son chrono : de 2'01.121 hier à 1'59.973 aujourd'hui !
De très bon augure pour Johann, même s'il reconnaît avoir tiré bénéfice des deux jours d'essais à Sepang juste avant ce test officiel. Autre nouvelle encourageante : le protégé de Laurent Fellon - avec qui il a toutefois pris ses distances... – est également pour la première fois le premier pilote KTM du classement.
Son coéquipier Pol Espargaro, souvent le plus rapide, pointe au 17ème rang à 1,408 sec : une contre-performance à prendre néanmoins avec circonspection car le pilote espagnol s'est offert un énorme high side ce matin dans la premier virage, ce qui a naturellement tempéré ses ardeurs...
Fabio Quartararo, 14ème à 1,211 sec, clôture également une bonne deuxième journée d'essais puisqu'il devance lui aussi son coéquipier Franco Morbidelli (15ème à 1,254 sec) : ça risque de rapidement s'arsouiller dans le nouveau team Yamaha Petronas SRT, qui vient par ailleurs de révéler que son pilote français disposerait finalement d'une M1 2019 !
Rappelons que Fabio Quartarao était censé rouler avec une M1 de spécification "B", moins évoluée que la version "A" équivalente aux motos officielles utilisées par son coéquipier italien. Un choix logique au regard du statut de débutant d'El Diablo.
Mais il s'avère finalement que les deux pilotes rouleront avec une M1 millésime 2019 et que les différences entre les deux concerneraient essentiellement le régime moteur (celle de Fabio prendrait moins de tours/minutes) et la réactivité face aux évolutions : Morbidelli bénéficiera plus rapidement des pièces validées par Rossi et Viñales dans le team officiel.
En clair : Yamaha accorderait aux deux pilotes de sa nouvelle structure satellite un traitement et du matériel "semi-usine" ou presque, ce qui ne doit pas manquer de faire soupirer Tech3 et son ancien pilote Johann Zarco qui avaient longtemps réclamé cette considération...
Probable que la puissance financière du pétrolier malais Petronas n'est pas étrangère à ce soutien accru de Yamaha : rappelons que le team SRT loue ses motos à la marque japonaise et que le montant de ce loyer doit agir directement sur la qualité des machines en question !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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