Jeremy Burgess, chef-mécanicien de Valentino Rossi depuis ses débuts en catégorie reine en 2000, a ouvertement remis en cause le programme de développement poursuivi par Ducati sur la Desmosedici de MotoGP. Critique, l'Australien exhorte les Rouges à fournir plus d'évolutions sur la GP12, notamment au niveau châssis…
Jeremy Burgess, chef-mécanicien de Valentino Rossi depuis ses débuts en catégorie reine en 2000, a ouvertement remis en cause le programme de développement poursuivi par Ducati sur la Desmosedici de MotoGP. Critique, l'Australien exhorte les Rouges à fournir plus d'évolutions sur la GP12, notamment au niveau châssis…
Plus de nouveautés pour entretenir la motivation de Rossi
"Cette année, nous avons entamé la saison avec une moto totalement nouvelle. Le problème est que depuis la première course (au Qatar, NDLR), elle n'a pas suffisamment changé. Peut-être qu’il aurait fallu penser à des étapes de développement rapprochées au cours de la saison", a balancé le chef-mécano de Rossi à nos confrères de GPone.
"Par exemple, un nouveau châssis au Mans, puis au Mugello et ainsi de suite. Des nouveautés importantes que Valentino aurait pu essayer et sur lesquelles il aurait pu donner ses propres indications. Au lieu de cela, le cadre (le fameux châssis périmétrique en alu, NDLR), qui a été conçu très rapidement, a peu changé. Et le week-end, nous avons rarement des composants inédits à tester", souffle l'homme qui a accompagné Rossi sur le chemin de ses sept titres en catégorie reine (6 en MotoGP, 1 en 500 cc).
"Pour Rossi, il faudrait plus de nouveautés, différents châssis par exemple, mais aussi d'autres pièces d'importance moindre, de sorte que lorsqu’il entre dans le box et demande ce qu'il y a de nouveau, je puisse lui dire: "un té de fourche, quatre nouvelles vis…". Ça aiderait à ce qu'il reste motivé".
Moins d'essais au Mugello et des testeurs plus rapides !
Visiblement peu convaincu par le niveau des essayeurs actuels de chez Ducati, Jeremy Burgess préconise aussi de faire appel à des pilotes plus "affûtés", afin de faire progresser plus rapidement la Ducati lors des tests privés. Des séances que l'Australien estime par ailleurs trop concentrées sur le seul circuit du Mugello…
"La décision de demander à Petrucci (lire MNC du 20/07/2012) de mener des tests était bonne et je pense qu'il faudrait deux ou trois pilotes d’essais. Peut-être pourrait-on faire appel à un pilote qui a pris sa retraite récemment, comme Troy Bayliss ou Troy Corser, afin d’être en mesure de donner des informations plus précises".
"Se rendre sur un circuit avec des caractéristiques différentes de celles du Mugello, à Misano par exemple, pourrait aussi être un bon choix", glisse le chef d'orchestre du box de Valentino Rossi qui, concrètement, remet en cause presque toutes les décisions de son actuel employeur !
"Enfin, nous devrions nous concentrer davantage sur le cadre, c’est une partie extrêmement importante pour la performance et qui réclame beaucoup de temps. On ne peut pas faire avancer le développement pendant les week-ends de course, il faut le faire grâce à des tests", explique l'ingénieur en exprimant ouvertement sa circonspection sur les idées et les méthodes de Filippo Preziosi, le "père" des Desmosedici de Grands Prix.
"Rossi ne pense qu'à la course"
Enfin, Burgess a répondu aux nombreuses interrogations suscitées par les contreperformances du n°46 en essais et en qualifications, où il est souvent battu par son coéquipier, voire par la Ducati satellite de Barbera…
"Rossi pense toujours à la course, ça ne l’intéresse pas de trouver la meilleure mise au point pour un seul tour, ce qu’il veut c’est le meilleur set-up pour le rythme de course", explique l'Australien qui a toujours cultivé cette approche de la compétition avec ses pilotes, y compris à l'époque où il travaillait avec Doohan au HRC.
"Les résultats ne s’obtiennent que le dimanche : ça n’a aucun sens de s’élancer de la première ligne si vous n’arrivez pas à tenir le rythme pendant toute la course", souligne-t-il.
Reste que toutes aussi fondées qu'elles puissent être, les critiques tous azimuts de Jeremy Burgess trahissent surtout une certaine difficulté à avaler l'échec : lorsque Rossi et son équipe ont rejoint le clan Ducati fin 2010, l'Australien a en effet assuré n'avoir besoin que de "80 secondes" pour régler les maux de la Ducati…
Or, cela fait maintenant un peu plus de 80 semaines (!) que "JB" a les clés du box Ducati, sans résultats notables à l'exception de quelques coups d'éclats sur le mouillé. Sûr que la fanfaronnade du chef-mécanicien de "Valé" doit aujourd'hui lui brûler la langue ! Restez connectés !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
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