Valentino Rossi peut nourrir des regrets après sa chute dans le dernier tour du Grand Prix de France 2017, lui qui avait exécuté une remontée flamboyante et tenait la dragée haute à son rapide coéquipier, Maverick Viñales. Hélas pour l'italien, c'est son voisin de box espagnol qui a eu le dernier mot au Mans… Déclarations et analyse MNC.
Valentino Rossi, Yamaha-Movistar (2ème en qualifs et abandon sur chute en course) : "C’est dommage, car c’était probablement mon meilleur week-end depuis le début de la saison. Dès vendredi je m'étais montré compétitif - y compris sur le mouillé - et ce dimanche je l'étais particulièrement. Même si le rythme était élevé, je me sentais bien sur la moto, j’avais un bon feeling. En fin de course j’ai donc essayé d’attaquer. Malheureusement dans le dernier tour, j’ai tiré un peu large au Garage Vert, ce qui a permis à Maverick de repasser. Mais il restait très proche et je savais que j'étais rapide dans le dernier secteur, autrement dit qu'il y avait encore un espoir".
"Nous ne comprenons sincèrement pas ce qui s’est passé. Habituellement, vous devez faire attention à l’avant, mais ici j’ai perdu l’arrière. Toujours est-il que j’ai commis une erreur et c’est ainsi. C’est vraiment dommage de quitter le circuit sans avoir marqué le moindre point. Par-dessus tout, je suis désolé d’être passé à côté d'une éventuelle victoire et de perdre la tête du classement provisoire. Nous devons désormais penser au prochain tracé où j’espère pouvoir me sentir aussi bien".
L'analyse Moto-Net.Com : Cela faisait neuf courses que Valentino Rossi n'était pas parti à la faute, sa dernière chute remontant au GP du Japon l'automne dernier… Si le Docteur n'est peut-être plus le plus rapide du plateau, sa régularité et sa fiabilité sont rarement mises en défaut : ces deux précieuses qualités l'avaient même propulsé à la première place du provisoire, fort de sa série de trois podiums (3ème au Qatar, 2ème en Argentine et à Austin) suivie d'un week-end moins brillant à Jerez (10ème).
En arrivant au Mans cependant, le n°46 savait qu'il lui fallait gagner pour assoir son statut de leader face à des rivaux certes plus inconstants, mais tous crédités d'au moins une victoire, voire deux pour son coéquipier Viñales… Autrement dit, la pression était forte sur ses épaules pour ce cinquième rendez-vous, un aspect impossible à dissocier de sa chute survenue dans les "Esses Bleus" au dernier tour. A cette obligation de résultat s'ajoutait à ce moment la farouche volonté d'en remontrer à son nouveau coéquipier, qui venait de le dépasser en posant ses tripes sur le réservoir de sa M1 frappée du n°25 !
Depuis le début de la saison, jamais les deux équipiers Yamaha n'avait encore croisé le fer : quand cette occasion s'est présentée, Rossi le conquérant ne pouvait esquiver le combat, ni se rendre sans porter une ultime attaque. Hélas, l'homme à l'origine des plus belles passe d'armes du MotoGP s'est heurté à l'intense détermination et au talent de son jeune coéquipier, dont le rythme démentiel a poussé le n°46 à la faute à seulement quelques virages de l'arrivée.
"De héros à zéro, la frontière est souvent ténue", ont coutume de philosopher certains pilotes moto, en référence à cet instant crucial où tout peut basculer, quand ils décident de repousser les limites pour prendre le dessus sur leurs adversaires. Parfois, quand les planètes sont toutes alignées, cette audace est récompensée par un dépassement fantastique qui reste dans les annales. Mais dans d'autres cas, tout le génie du monde ne suffit pas : l'action potentiellement héroïque se termine au tapis, à pester contre la fatalité...
Et pourtant, qu'elle était belle cette course de Valentino Rossi avant son tragique dénouement ! L'espace de quelques tours au Mans, l'italien avait renoué avec tout le génie qui le caractérise, et qui l'a amené au titre à déjà neuf reprises en Grands Prix. Après un départ raisonnablement prudent, le Docteur est revenu d'un seul coup dans le sillage de Zarco et de Viñales, les doublant tour à tour avec aisance à six tours du drapeau à damiers.
Très à l'aise sur sa moto avec le réservoir vidé, l'expérimenté pilote italien signa même le deuxième meilleur chrono du Grand Prix en 1'32.373, à seulement 0,064 sec du nouveau record du tour en course réalisé peu après par Viñales (1'32.309) dans cette fatidique dernière boucle.
Ah, ce dernier tour : sûr que beaucoup vont se le repasser en boucle, à l'image du petit garçon ci-dessous opportunément filmé dans une tentative - un peu convenue - de copier la photo ci-après prise lors du GP d'Espagne de Formule 1, quand un petit garçon français s'était ému de l'accrochage de la Ferrari de son idôle Kimi Raikkonen. Photo qui avait fait le "Buzz", au point d'inciter Ferrari à inviter l'intéressé à partager un moment avec son favori dans les paddocks F1 !
LAP 1/66: Agony for Kimi (and one of his young fans) RAI is out after damaging front left of his car #SpanishGP #F1 pic.twitter.com/Zjwrx6bJGU
— Formula 1 (@F1) 14 mai 2017
Quoiqu'il en soit, il serait dommage de réduire la portée de la performance de Valentino Rossi à cette malencontreuse chute, survenue au pire moment : la course de toute beauté livrée par le génie des alpages est au contraire de bon augure pour la suite et démontre qu'à 38 ans, le "vieux lion" est encore capable de faire trembler la jeune garde (Viñales n'a que 22 ans) !
Sûr que l'italien sera capable d'effacer cet affront et de repartir au combat avec tout le panache qui le caractérise, quand bien même son moral était au plus bas en partant du Mans. Déjà que le n°46 s'est montré particulièrement affecté par l'accident de son ancien équipier Nicky Hayden, qui est toujours entre la vie et la mort après s'être fait percuter par une voiture lors d'un entraînement en vélo…
#GoNicky pic.twitter.com/0mvGpldB9e
— MotoGP™ (@MotoGP) 21 mai 2017
La perspective de pouvoir utiliser le nouveau pneu à carcasse plus rigide que Michelin introduira dès la prochaine course au Mugello devrait l'aider à se consoler plus rapidement et à se "remettre en selle". Rossi compte effectivement parmi les plus favorables à cette dureté accrue, qui l'aide à exprimer ses redoutables capacité de freineur : nul doute qu'il capitalise dessus pour l'aider à remonter de la 3ème place au provisoire (à 23 pts de Viñales), où il a brutalement plongé après sa chute.
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de Valence
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