Pourquoi Marc Marquez claque-t-il la porte du prestigieux team Honda-Repsol fin 2023, un an avant la fin de son contrat avec le HRC ? Pour redevenir le meilleur pilote au monde, répond l'homme aux six titres MotoGP sur la RC213V officielle.
Fin du feuilleton le plus médiatisé de ces dernières semaines en MotoGP : Marc Marquez rompt son contrat avec Honda une saison avant son terme, après onze années de collaboration exclusive. Le n°93, intégré au HRC dès son arrivée parmi l'élite en 2013, met fin à une histoire riche de six titres, 101 podiums dont 59 victoires et 64 poles en catégorie reine…
La raison ? L'espagnol sait que les succès passés avec le HRC appartiennent, justement, au passé. D'épouvantail du MotoGP, la RCV est devenue épouvantable, au même titre par ailleurs que sa rivale d'Iwata YZR-M1. La preuve en chiffres : Honda et Yamaha sont respectivement avant-dernier et dernier du classement constructeur, alors que le HRC - autrefois redouté et redoutable - occupe la dernière place au classement par équipe…
Plus grave : rien n'indique que Honda s'emploie réellement à renverser la vapeur, comme si les japonais étaient figés entre immobilisme dévastateur et certitudes erronées. Conséquence : Honda accuse un retard absyssal sur le dynamisme triomphant des marques européennes, Ducati en tête. Marc Marquez subit, impuissant, cet écart course après course, alors même qu'il ne cesse de demander une vraie politique de changements.
Cet été, le natif de Cervera avait même dressé la liste des recrutements à opérer en externe pour redonner l'impulsion positive, en vain : Honda s'est contenté d'opérer des changements mineurs - et en interne - dans son organigramme, tandis que le team manager du HRC, Alberto Puig, aurait échoué à séduire les ingénieurs concurrents les plus en vue.
Pour Marquez, l'affaire était pliée : le prototype 2024 testé à Misano (Italie) est trop loin du compte pour revenir aux avant-postes à court terme, que ce soit sur un plan électronique et aérodynamique (les deux plus gros points faibles de la RCV). Or, le pilote espagnol fêtera ses 31 ans le 17 février prochain : ronger son frein une saison supplémentaire dans l'attente d'une hypothétique révolution est un luxe qu'il ne peut plus se permettre.
D'autant que Marc Marquez est conscient du caractère fragile d'une carrière : sa blessure au bras contractée début 2020 est à l'origine d'une traversée du désert de trois ans, pendant laquelle doutes et souffrance ont rythmé son quotidien. D'aucun feront par ailleurs remarquer que Honda lui est resté fidèle pendant tout ce temps, dégringolade au championnat à la clé...
La réciproque ne vaut pas pour Marquez : désormais rétabli physiquement, le n°93 retrouve l'ambition qui le caractérise et qui justifie selon lui ce changement de crémerie. L'ancien patron du MotoGP justifie son départ du HRC par son ambition de "redevenir le meilleur du monde", statut impossible à atteindre en l'état sur la RCV : cap sur la Ducati du team privé Gresini aux côtés de son frère Alex !
Bonjour le déshonneur pour Honda : non seulement son pilote vedette lui tourne le dos, mais en plus pour rétrograder dans une structure satellite sur une moto du millésime précédent ! Le message envoyé est fort de significations : Marquez ne croit plus au projet, lui qui l'a incarné victorieusement de 2013 à 2019. Le remplacer dans ces conditions sera une sacrée mission pour le HRC…
Marc Marquez fait part de ses réflexions sur ses réseaux sociaux, où il publie une partie d'un message envoyé à un "membre de son équipe" : MNC penche pour son fidèle chef-mécano Santi Hernandez. "Je ne sais pas par où commencer", écrit le multiple champion. "Je ne sais pas si j'ai raison ou tort, je ne sais pas ce qu'il se passera à l'avenir, je ne sais pas si tout cela va fonctionner. (...). C'est la décision la plus difficile de ma vie, guidée par ma tête et mon courage, pas par mon cœur."
#MM93 pic.twitter.com/8hvGEjsfA5
— Marc Márquez (@marcmarquez93) October 4, 2023
"Vous serez toujours mon équipe de cœur, ceux qui m'ont toujours soutenu et me soutiendront", assure-t-il. "Mais une chose est claire : je veux essayer de redevenir le meilleur pilote au monde et pour cela, j'ai besoin de prendre du plaisir sur la moto. J'ai une théorie venant d'un livre sur l'alpinisme que tu m'as fait lire. Si je peux gravir l'Everest en trois jours, pourquoi le faire en cinq ? C'est plus risqué en trois jours, on s'expose davantage et on pourrait ne pas y arriver. Mais si on ne tente pas, on ne sait jamais".
Marc Marquez parviendra-t-il à revenir au sommet de la catégorie reine du sport moto, et ce dès sa première saison sur l'affûtée Ducati ? Son pari est courageux car l'espagnol se confronte finalement à lui-même : en cas d'échec, impossible d'incriminer la moto qui fait désormais la pluie et le beau temps en MotoGP !
Si quitter Honda peut être interprété comme un abandon, rejoindre Ducati n'est pas si confortable : Marc Marquez s'applique une grosse pression, avec la victoire et le titre comme seuls résultats valables. En ce sens, 2024 va répondre à la question que tout le monde se pose depuis sa fracture au bras : est-il encore capable des exploits d'avant sa chute à Jerez (Espagne) ?
140 podiums pour Marc Marquez |
Marc Marquez est devenu le cinquième pilote de l'histoire des Grands Prix avec le plus de podiums au compteur, toutes catégories confondues, grâce à sa troisième place au GP du Japon. Avec 140 podiums à son actif, l'espagnol se classe en cinquième position derrière Jorge Lorenzo (152 podiums), Dani Pedrosa (153), Giacomo Agostini (159) et Valentino Rossi, loin devant avec 235 (!) arrivées dans les trois premiers. |
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2025
02 mars : GP de Thaïlande
16 mars : GP d'Argentine
30 mars : GP des Amériques
13 avril : GP du Qatar
27 avril : GP d'Espagne
11 mai : GP de France
25 mai : GP de Grande-Bretagne
08 juin : GP d'Aragon
22 juin : GP d'Italie
29 juin : GP des Pays-Bas
13 juillet : GP d'Allemagne
20 juillet : GP de République Tchèque (sous réserve)
17 août : GP d'Autriche
24 août : GP de Hongrie (sous réserve)
07 septembre : GP de Catalogne
14 septembre : GP de Saint-Marin
28 septembre : GP du Japon
05 octobre : GP d'Indonésie
19 octobre : GP d'Australie
26 octobre : GP de Malaisie
09 novembre : GP du Portugal
17 novembre : GP de Valence
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