Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs succès (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du Grand Prix moto de San Marin 2016 sur le circuit Marco Simoncelli de Misano.
Après les courses Moto3 et Moto2 dimanche à Misano, une écrasante majorité des 100 496 spectateurs réunis pour le GP de San Marin attendait la victoire en MotoGP de l'enfant chéri de cette région italienne (voire du pays tout entier !), le natif du coin Valentino Rossi himself... Pendant les deux tiers du GP de San Marin, le nonuple champion du monde tenait dans ses gants cette victoire tant désirée, surtout après la déception née de sa casse moteur au Mugello…
Mais c'est finalement un Dani Pedrosa des grands, des très grands jours qui coiffe le Docteur au poteau, renouant enfin avec le succès après une longue traversée du désert : le n°26 ne s'était pas imposé depuis le GP de Malaisie 2015, soit 14 courses sans victoire ! A moins de 15 jours de son 31ème anniversaire, ce 52ème succès de "Pedro" en Grands Prix (dont 29 en MotoGP) prend des airs de délivrance.
Le coéquipier de Marc Marquez ajoute par ailleurs son nom à l'impressionnante liste de vainqueurs différents cette année : Pedrosa devient le huitième pilote à s'imposer en huit courses après Lorenzo en Italie, Rossi en Catalogne, Miller aux Pays-Bas, Marquez en Allemagne, Iannone en Autriche, Crutchlow en République tchèque et Viñales à Silverstone ! Du jamais vu dans l'histoire du MotoGP : le record précédent (7 vainqueurs différents) remontait à 2006 !
Dani Pedrosa, Honda-Repsol (8ème en qualifs et 1er en course) : "J’étais un peu inquiet sur la grille car j’étais l'un des rares à avoir opté pour le pneu tendre et je ne l’avais jamais utilisé dans ces conditions. Mais le feeling s’est avéré bien meilleur. Mon départ était plutôt pas mal, j’ai pu gagner quelques positions. Valentino et Jorge étaient devant, et à partir du moment où Valentino est passé il s’est échappé. Je n’avais alors pas beaucoup d’options. Je savais que j’étais capable d’aligner de bons chronos, mais à ce moment de la course le rythme était assez élevé".
"Il m'a fallu quelques tours avant de passer Andrea. Sa moto était tellement rapide en ligne droite que j’avais du mal à rester au contact. Mais je suis resté concentré et petit à petit j’ai vu que l’écart avec les leaders se réduisait. J’ai commencé à penser à la victoire une dizaine de tours avant la fin. Et puis je suis revenu sur Valentino et j’ai essayé de trouver le bon endroit pour le passer. Il y a eu de nombreux vainqueurs lors des dernières courses... Et ce dimanche, c’était moi. Je suis content car j’ai traversé des moments difficiles. Mais mon team, ma famille, mes amis et mes fans m’ont toujours supporté. Je suis juste très content de leur offrir cette victoire".
L'analyse Moto-Net.Com : Tantôt au top pendant les essais, tantôt en délicatesse (8ème en qualifs à 0,991 sec de la pole), Dani Pedrosa n'était pas le grandissime favori du GP de San Marin 2016. Mais si le n°26 n'a pas affolé les records, il s'est assez vite révélé capable d'enchainer des tours suffisamment rapides pour inquiéter ses rivaux : au regard de la cadence du n°26 durant ses simulations de course, Rossi s'en méfiait, tout comme Marquez.
Avec raison, comme l'a démontré le déroulement de la course durant laquelle "Pedro" a croqué tout le monde après une mise en action "tranquille". Parmi les explications de cette fantastique remontée figure en premier le choix pneumatique du n°26, parti avec un pneu tendre à l'avant quand tous ses rivaux (sauf Michele Pirro) avaient opté pour le médium.
Plus à l'aise avec cette gomme soft, Dani s'est enfin montré en mesure d'exploiter sa RCV officielle (dépourvue d'ailerons, à l'inverse de celle de Marquez), revenant au premier plan après n'avoir jusque-là que signé deux troisièmes places (Argentine et Catalogne). Rarement le catalan s'était montré aussi incisif dans ses entrées en courbes et ses dépassements, notamment sur Rossi, taxé - et tassé - par l'intérieur. "C'est un dépassement à la Marquez qu'il m'a fait", s'en est amusé le n°46 !
Au final, le coup de poker pneumatique de l'officiel Honda s'est révélé gagnant, plaçant de nouveau le facteur pneu comme un élément déterminant pour la victoire : rappelons qu'Andrea Iannone, lui aussi, avait décroché son premier succès en Autriche en partie grâce à ce même type de choix (tendre à l'avant contre médium pour Rossi, Marquez, Lorenzo et Pedrosa).
Au Qatar, lors de l'ouverture de la saison 2016, Jorge Lorenzo s'était pour sa part distingué en s'élançant avec la solution la plus tendre (à l'arrière, cette fois) alors que ses rivaux s'étaient tournés vers le médium. Le majorquin s'était imposé assez nettement, signant même le nouveau record du tour en course à six tours de l'arrivée. Exactement comme l'a fait Pedrosa ce week-end, un peu après la mi-course (dans son 15ème tour sur 28) !
Dans ces conditions, on peut se demander pourquoi la solution "Soft" n'est pas utilisée plus souvent, puisqu'elle apporte des performances supérieures et qu'elle semble tenir la distance. La réponse est simple : les pilotes MotoGP ne sont pas encore assez familiers des Michelin et ne disposent pas de suffisamment de temps pour réaliser de "vraies" simulations de course.
"Au regard de la course de Dani, le pneu avant tendre aurait probablement pu être une option et peut-être que le warm-up aurait été une bonne opportunité pour l'essayer", reconnaît Lorenzo. "Mais si tu ne l'essayes pas avant, tu ne peux pas l'utiliser pour la course", poursuit le majorquin persuadé - comme Rossi - que le médium était le meilleur choix pour la Yamaha... avant de voir passer devant ce diable de Pedrosa !
Autre difficulté rencontrée : l'allocation proposée par le Bibendum change pratiquement chaque week-end, avec de nouvelles constructions et des solutions différentes (asymétriques ou non, gomme plus ou moins dure, etc.). Pas facile alors de faire ses choix avec certitudes, d'autant que les pneus français souffriraient d'une certaine hétérogénéité : en clair, le même pneu ne produit pas à chaque fois les mêmes performances, symptôme dont s'est plaint Marquez à l'arrivée.
"J'avais des problèmes avec mon pneu, je perdais l'avant fréquemment", a confessé le leader du championnat qui avait pourtant verrouillé son choix d'utiliser le pneu avant dur dès le vendredi. Rossi et Viñales se sont aussi plaints de ce phénomène, mais le nonuple champion du monde a rappelé qu'il n'avait rien d'exclusif à Michelin : "avec Bridgestone aussi, c'était déjà le cas", soulignait le n°46.
Ajoutez à cela de nouveaux logiciels uniques à peaufiner cette année et l'on comprend pourquoi ni Marquez, ni Rossi, ni Lorenzo qui le suivent au provisoire n'ont envie de prendre des risques au niveau pneumatique. Mais pour des outsiders comme Pedrosa, les inconnues présentes dans l'équation sont moins inquiétantes : même s'il reprend la quatrième place au provisoire à Viñales, Pedro a de toute façon beaucoup trop de retard sur Marquez (78 points) pour prétendre au titre mondial cette année.
Valentino Rossi, Yamaha-Movistar (2ème en qualifs et 2ème en course) : "Nous avions bien préparé la moto et nous avions fait le bon choix de pneu pour la course (médium à l'avant et dur à l'arrière, comme Lorenzo, NDLR). Dani avait pris le pneu avant tendre, mais je n’aurais pas pu faire la course avec. La situation était différente pour chaque pilote et de mon côté j’avais le choix entre le medium et le dur. J’ai pris un bon départ et une fois devant Lorenzo, j’ai attaqué au maximum. Ça a été difficile une fois devant, mais j’ai pu garder un bon rythme et contrôler mon avance".
"Je me sentais de plus en plus confiant pour la fin de la course, mais une fois que Pedrosa est revenu, à sept tours de l’arrivée, je me suis vite rendu compte qu’il était plus rapide. J’ai essayé de le suivre mais il allait trop vite. Aujourd’hui à Misano, c'était important pour moi de finir premier. Je n’ai pas réussi, alors je suis un peu déçu. Mais c'était quand même ne super course et un très bon week-end. Ça a été très beau, une très belle fête et grande atmosphère. Le tour de reconnaissance a été presque émouvant. L’écart avec Marquez est important, mais finir devant lui est toujours positif parce qu’il est très fort. Quand vous finissez devant lui, c’est que vous faites une bonne course. Jusqu’ici je suis content de ma seconde partie de saison. Je n’ai pas encore gagné, mais j’ai eu trois podiums et j’ai récupéré des points".
L'analyse Moto-Net.Com : Valentino Rossi la touchait presque, cette première victoire de la saison en Italie, lui qui ne s'est pas imposé depuis déjà six courses (au GP de Catalogne). Le Docteur a affiché un rythme aussi élevé que ses prétentions lors des premiers essais libres, au point de perdre patience en FP2 quand Aleix Espargaro lui a gâché un tour rapide : le pilote Suzuki a écopé en retour d'un doigt d'honneur du Docteur, geste trahissant une évidente pression du n°46...
En course, le nonuple champion du monde s'est révélé impérial, meilleur que son coéquipier Jorge Lorenzo à moto égale et à choix de pneus identique (médium à l'avant et dur à l'arrière) : au regard de la pole record claquée par le majorquin, l'exploit n'est pas mince ! Mais cela n'a pas suffit à contrer un Pedrosa en pleine possession de ses moyens avec un pneu plus performant. De quoi nourrir des regrets ? "Avec la Yamaha, nous ne pouvions pas utiliser ce pneu soft", rétorque Rossi.
Sur le podium, à domicile, Rossi était indubitablement déçu de s'être fait souffler la victoire, même s'il reprend quelques points à Marquez pour la troisième fois consécutive. L'idole italienne avait certes le sourire, mais son regard lointain et ses traits tirés trahissaient toute son amertume : avec seulement 7 points repris au leader du championnat, le Docteur compte encore 43 longueurs de retard sur le n°93 alors qu'il ne reste que cinq courses à disputer. Ces calculs, Rossi les repassait sans doute dans sa tête en conférence de presse d'après course... jusqu'à ce qu'un confrère ne mette le feu aux poudres en revenant sur le dépassement de Rossi sur Lorenzo en début de course !
Immédiatement, le ton est monté entre les deux coéquipiers, en complet désaccord sur la manoeuvre : Lorenzo la juge "inutilement agressive" et assure que s'il n'avait pas relevé sa M1, les deux pilotes partaient au tapis ! "C'est son style, d'autres doublent de manière plus propre, mais c'est comme ça. Il n'avait pas besoin de faire ça car il était meilleur que moi et m'aurait donc dépassé tôt ou tard", ajoute le n°99.
Tentant de garder le sourire, Rossi réplique que son dépassement n'avait rien d'agressif et que Lorenzo lui-même n'était pas le dernier à se ménager de la place quand l'occasion l'exigeait. Une affirmation aussitôt remise en cause par le majorquin, il est vrai généralement plus "mesuré" dans ses actions que son "accrocheur" de coéquipier.
"Je ne suis pas d'accord, regarde la vidéo et tu verras. Qu'est-ce que je dois dire quand Marquez me double dix fois comme ça à Silverstone ?", demande Valentino Rossi alors que l'assistance - et ce pauvre Pedrosa, coincé entre les deux Yamaha Boys ! - était plongée dans un silence stupéfait et gêné, attendant que se termine cet échange digne d'une querelle d'école primaire : "tu doubles agressivement, non c'est toi, et puis d'abord c'est celui qui le dit qu'y est"...
Plus sérieusement, l'intensité de cette joute verbale était sans doute alimentée par la rancœur du n°46 suite à sa perte du titre après les désolants épisodes de l'an dernier, comme en témoigne la colère perceptible dans ses intonations mi-moqueuses, mi-rageuses... Lorenzo n'était pas en reste : le regard noir et les traits crispés, le majorquin contenait difficilement son exaspération.
Et le fait de s'être honteusement fait siffler sur le podium par l'armée de fans de son rival - juste avant cet échange - explique aussi l'agacement à fleur de peau dévoilé par Lorenzo durant cet épisode, qui confirme que la cohabitation entre les deux coéquipiers Yamaha n'a que trop duré !
Jorge Lorenzo, Yamaha-Movistar (1er en qualifs et 3ème en course) : "Je ne suis pas vraiment satisfait, je m’attendais à un peu mieux. J’ai tout tenté, mais ce dimanche je ne disposais pas du meilleur rythme. Dani et Valentino étaient bien plus rapides que moi et petit à petit ils se sont échappés. J’ai essayé de rester à leur contact, je n'y suis pas arrivé mais je termine sur le podium. Ce dimanche était la journée de Dani. Il a fait une superbe course. Il mérite cette victoire car il a connu une période difficile".
L'analyse Moto-Net.Com : Après avoir réalisé le "meilleur tour de sa carrière" en qualifications, Jorge Lorenzo nourrissait à juste titre de grosses prétentions pour la victoire dimanche. Le scénario paraissait écrit : un bon départ suivi de quelques tours canons pour s'échapper en solitaire, laissant Rossi s'expliquer derrière avec Marquez, Pedrosa et Viñales, les autres pilotes avec le meilleur rythme du week-end.
Mais son coéquipier ne lui a pas laissé le temps d'appliquer sa stratégie : Rossi connaissait ses intentions et s'est immédiatement employé à bloquer son échappée en le dépassant avec autorité. La surprise est que le majorquin a décroché suite à cette manœuvre qu'il conteste, jamais en mesure de suivre la M1 du n°46 : "je n'ai rencontré aucun problème, Valentino et Dani étaient plus rapide, c'est tout", a admis le tenant du titre avec franchise.
Au final, Valentino Rossi a effectué la course que rêvait de faire Jorge Lorenzo... si ce n'est que c'est Pedrosa qui a finalement mis tout le monde d'accord ! Au championnat provisoire, "Loren'Show" ne reprend que trois petits points à Marc Marquez : son écart sur le pilote HRC s'élève encore à 61 points (162 points contre 223), tandis que Rossi le devance de 18 points avec un solde de 180 unités.
Marc Marquez, Honda-Repsol (3ème en qualifs et 4ème en course) : "Ce n’était pas mon jour. Je n’ai jamais réussi à être à l’aise, pourtant cette fois-ci nous avions au moins choisi le pneu qui convenait à mon pilotage. Je me suis senti assez fort en début de course mais ensuite j’ai commencé à avoir des soucis avec le train avant de la moto et je me suis rendu compte qu’il y avait plus de possibilités de chute que de podium. J’ai donc décidé de garder la quatrième place et le fait que Dani ait gagné nous a permis de ne pas perdre trop de points".
L'analyse Moto-Net.Com : Pas facile de gérer sa deuxième partie de saison pour Marc Marquez : le catalan est tenaillé entre l'envie d'attaquer en prenant tous les risques comme à Silverstone, et celle de se contenter d'une place d'honneur pour continuer à creuser son avantage au championnat...
Alors, l'officiel Honda contient sa rage de vaincre et ne la laisse exploser qu'en essais, comme ici à Misano où il a chuté à deux reprises dont une fois au warm-up après avoir réalisé le meilleur tour ! Reste que si sa stratégie lui a permis d'inscrire de gros points jusqu'ici, Misano est sa deuxième course d'affilée sans monter sur le podium, lui qui n'en était pas descendu pendant les neuf premières courses à l'exception du Mans (13ème après une chute).
Comme Lorenzo et Rossi, la dernière victoire de l'espagnol commence par ailleurs à remonter assez loin : c'était en Allemagne avant la trêve estivale, soit déjà quatre courses sans s'imposer. Lorenzo, lui, ne s'est pas imposé depuis le GP d'Italie fin mai : autant dire une éternité !
Maverick Viñales,Suzuki-Ecstar (3ème en qualifs et 5ème en course) : "Je crois que c’est un bon résultat. Je suis très content du travail que nous avons fait avec le team mais j’en veux toujours plus et nous essayerons donc de faire mieux en Aragón. J’ai pu me battre avec les autres sur les premiers tours mais j’ai ensuite dû baisser en rythme parce que je manquais d’adhérence. Finir à quinze secondes des meilleurs dans des températures aussi élevées signifie que le team a fait un excellent travail".
L'analyse Moto-Net.Com : Insatiable Maverick Viñales ! "J'en veux davantage", a répété l'officiel Suzuki, pas satisfait de terminer au cinquième rang une semaine après avoir décroché sa première victoire en MotoGP à Silverstone. L'ambition dévorante est l'une des rares choses qui anime son visage assez impassible, tout comme elle transpirait de l'attitude de Jorge Lorenzo à ses débuts chez Yamaha en 2008.
Au-delà de cet état d'esprit de conquérant, les deux espagnols ont en commun un talent énorme, ainsi qu'une certaine ressemblance physique au niveau de certains de leurs traits. Ironique quand on y songe, dans la mesure où le premier remplacera l'an prochain le second chez Yamaha !
Lucide, le n°25 reconnaît malgré tout la belle progression de sa moto, jusqu'ici en retrait dans des conditions météo chaudes : la gestion de l'usure des pneus de la GSX-RR devient nettement plus contrôlable sur piste chaude, même s'il reste du boulot aux ingénieurs d'Hamamatsu pour égaler les Honda et Yamaha.
"À l'accélération, on détruit le pneu arrière, on patine, et il faut alors beaucoup utiliser l'avant (pour rattraper le temps perdu au freinage, NDLR). Et au final, vous utilisez la majorité du grip des pneus dans les premiers tours", regrette "Mack" Viñales, qui avait fait le choix d'un pneu avant dur en prévision de ces difficultés, comme son coéquipier Aleix Espargaro.
Andrea Dovizioso, Ducati (6ème en qualifs et 6ème en course) : "C’est dommage car je m’attendais à un résultat différent en course. Malheureusement, nous avons encore du mal à avoir une moto aussi performante que celle de nos adversaires et au fil des tours, cette différence s’est accentuée. Pour réduire l’écart, j’ai dû déployer toute mon énergie, adopter un style beaucoup plus agressif. Pour être régulier dans ses runs, il est préférable de ne pas trop attaquer dans les premiers tours, mais vous êtes parfois obligés de le faire afin de rester au contact du groupe de tête".
L'analyse Moto-Net.Com : Andrea Dovizioso, froissé d'avoir été battu par Michele Pirro en qualifications, est parvenu à corriger le tir en course en décrochant la sixième place devant le pilote d'essais Ducati, qui a récupéré la Desmosedici d'Andrea Iannone suite à sa chute entraînant une douloureuse blessure à une vertèbre dorsale.
Pour autant, terminer à presque 20 sec du vainqueur ne serait être considéré comme positif par le n°4, qui continue à estimer la moto italienne trop physique pour pouvoir se battre sur la durée d'une course avec les Honda et Yamaha. Mais aussi avec les Suzuki, puisque Maverick Viñales le précède à l'arrivée - comme au classement provisoire - sur une GSX-RR de plus en plus performante et homogène !
Cal Crutchlow, Honda-LCR (7ème en qualifs et 8ème en course) : "Aujourd'hui je pense avoir livré la meilleure course qu'il m’était possible de faire et la cohésion dans le travail avec l'équipe a vraiment été exemplaire tout au long du week-end pour être les plus compétitifs. Au cours du Grand Prix, j'ai connu quelques problèmes avec la visière de mon casque sur laquelle des gouttes de sueur ont perlé après environ huit tours et cela a affecté ma vision sur les vingt derniers tours. Des difficultés sont également apparues avec le pneumatique avant qui rendait le pilotage de la moto particulièrement difficile et qui ne convenait pas idéalement aux réglages de la machine ou à mon style. J'ai donné comme à mon habitude le meilleur de moi-même et nous aurions pu obtenir un tout autre résultat dans des circonstances plus avantageuses".
"J’ai dépassé les limites de la piste dans le premier virage à cinq reprises en raison de mes problèmes de visibilité ce qui m'a fait gagner un petit peu de temps dans trois de ces cinq tours. J'ai ensuite délibérément ralenti dans le deuxième secteur pour rendre l’avantage de temps dont j'aurais éventuellement pu bénéficier. Nous avons écopé d'une pénalité après l'arrivée de la course qui a finalement été annulée après que la Direction de Course ait eu accès à nos acquisitions de données et à l'analyse de nos chronos dans les différents partiels du circuit pour juger effectivement que j'avais volontairement baissé de rythme à certains moments bien précis".
"Nous ne sommes bien évidemment pas satisfaits de ce résultat mais je pense qu'il était important de franchir la ligne d'arrivée de cette course et d'accumuler davantage de kilomètres et d'expérience. Nous allons maintenant nous focaliser sur le Grand Prix d’Aragón en espérant y décrocher une performance honorable".
L'analyse Moto-Net.Com : Cal Crutchlow échoue loin du podium, frustré d'accuser 25 secondes de retard sur la vainqueur après avoir disputé deux superbes courses successives (victoire à Brno puis 2ème à Silverstone). Mais la situation aurait pu être plus mauvaise encore si la direction de course avait maintenu sa sanction donnée pour avoir franchi les limites de la piste !
Fort heureusement, les dirigeants ont reconnu leur erreur après l'examen de la télémétrie de la Honda-LCR qui prouve que le pilote anglais a coupé son effort, conscient du temps gagné en ayant roulé sur les dégagements bitumés. Crutchlow conserve donc sa huitième position devant Pol Espargaro et Alavaro Bautista, qui fait entrer l'Aprilia dans le Top 10 pour la deuxième fois consécutive après Silverstone.
Même si le pilote Gresini termine à 34 sec de Pedrosa, cette incontestable progression signée sur le sec prouve que le blason de Noale poursuit ses efforts. En même temps, c'est une obligation pour Aprilia, ne serais-ce que pour éviter de se faire taxer l'an prochain par les nouvelles KTM dont le puissant V4 serait capable de prendre 19 000 tr/mn selon sa fiche technique officielle !
A comparer avec le régime moteur d'un peu plus de 17 000 tours pris par les Honda et les Yamaha, de longue date dépassées sur ce point par les Ducati (environ 18 000 tr/mn)...
La prochaine course MotoGP, le Grand Prix d'Aragon, se déroulera du 23 au 25 septembre sur le circuit Motorland d'Aragon. Restez connectés !
[MAJ] : classement modifié après l'annulation de la pénalité de Cal Crutchlow
Non classés
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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