Une semaine après le Mugello, les pilotes de MotoGP se retrouvent déjà sur la piste de Montmeló pour disputer le GP de Catalogne. À domicile, Dani Pedrosa tiendra-t-il sa revanche face à Valentino Rossi, cinq fois vainqueur de l'épreuve en six ans ?
Cinq jours après sa victoire au Mugello (lire Moto-Net.Com du 4 juin 2007), Valentino Rossi va remonter sur sa M1 avec comme seul objectif - inavoué - : prendre la tête du championnat ! Mais Dani Pedrosa - 2ème en Italie et 3ème du classement général - et Casey Stoner - leader du championnat - ne l'entendent pas de cette oreille...
La concurrence ne se limite d'ailleurs pas à ses deux jeunes loups, puisque Barros a prouvé la semaine dernière qu'on pouvait toujours compter sur les anciens ! Il ne faut pas non plus sous-estimer Melandri, Vermeulen et Hopkins qui figurent respectivement à la 4ème, 5ème et 6ème place du championnat !
Comme chaque jeudi, les spéculations vont bon train : une présentation du circuit et un petit tour du paddock s'impose...
Après le magnifique tracé du Mugello se présente aux pilotes un autre circuit qu'ils apprécient beaucoup : Montmeló ! Situé sur la côte catalane, non loin de Barcelone, le circuit de Catalunya possède des caractéristiques alléchantes.
A droite toute !
Outre la longue ligne droite (1047m) qui offre aux moteurs l'occasion de délivrer toute leur puissance, Montmeló comprend de longues courbes à rayon constant et des séries de virages plus rapides mettant à rude épreuve le pilote, son châssis et ses pneus !
"Le tracé est très asymétrique, les pilotes restent sur le côté droit des pneus pendant de longues périodes et il s’agit là du facteur principal sur ce circuit", souligne d'ailleurs Jean-Philippe Weber, responsable de la compétition moto chez Michelin.
Renouvelé en 2005, le revêtement particulièrement abrasif ajoute à la difficulté des manufacturiers à fournir de bons pneus. Or par le passé, asphalte agressif - comme au Mugello, à Shanghai ou à Istanbul - et fortes contraintes subies par le pneu arrière ont davantage porté préjudice à Bridgestone qu'à Michelin...
"Le plus gros problème auquel nous avons du faire face ces dernières années a été l'importante détérioration des pneus durant la course", avoue Hiroshi Yamada, directeur du département course moto chez Bridgestone, qui doit se souvenir entre autres du naufrage des Ducati de Checa et Capirossi en 11ème et 12ème place pendant le GP de Catalogne 2005.
Mais depuis le début de l'année dernière, les gommes japonaises ont nettement progressé. Ainsi Yamada San insiste sur le fait que lors du GP de Catalogne 2006, quatre de leurs motos - Ducati officielles et Kawasaki - n'avaient pas terminé la course tandis que les Suzuki s'étaient vaillamment classées 4ème et 6ème (lire Moto-Net.Com du 19 juin 2006).
Cette année comme chacun sait, le nombre de pneumatiques est limité par le règlement à 31 par pilote pour l'ensemble du week-end et ce dès le jeudi soir. Un choix d'autant plus difficile à faire - pour Bridgestone comme pour Michelin - que contrairement aux années précédentes, aucun essai hivernal ne s'est déroulé à Montmeló !
Seul contre tous
Il est à noter que par rapport au week-end dernier, la météo devrait se montrer plus conciliante, ce qui devrait rassurer tout le paddock, à l'exception d'un pilote peut-être: Colin Edwards ! Toujours à la recherche d'un bon résultat en course depuis son podium à Jerez il y a plus de deux mois (lire Moto-Net.Com du 26 mars 2007), l'américain regretterait presque l'annonce d'un temps clément pour dimanche.
"Je sais que je suis bon sous la pluie", explique le vainqueur de la pseudo séance de qualif effectuée en présaison 2006 (lire Moto-Net.Com du 8 mars 2006). Sur une piste détrempée, la Tornade Texane avait en effet relégué ses adversaires à plus de deux secondes, et l'américain s'était mis à espérer une première victoire en MotoGP.
Malheureusement 14 mois plus tard, Edwards courre toujours après cette consécration ! Malgré ses dires, la pluie en Catalogne ne lui serait pas d'une grande aide - elle ne l'a pas été en tout cas au Mans - et une victoire sur le sec serait plus savoureuse... Car pour gagner en Catalogne, le n°5 de Yamaha devra battre de sacrés clients !
Pedrosa meilleur que Gibernau ?
Les années précédentes, Gibernau figurait en tête de liste des favoris locaux. Devancé à chaque reprise par Rossi, le catalan a tiré sa révérence en fin de saison dernière et laisse à ses compatriotes la difficile tâche de déloger Valentino de son piédestal...
Ce week-end, c'est en Pedrosa que les supporters espagnols fonderont incontestablement le plus d'espoirs. Troisième du championnat, le chef de file Honda a constamment franchi la ligne d'arrivée derrière le septuple champion du monde, Stoner étant le seul à battre Rossi à la régulière... Pour le moment du moins !
"J'ai vraiment hâte de participer à ma course à domicile", confie Pedrosa, vainqueur de deux Grands Prix l'an dernier. Le jeune Asimo, sorti dès le premier virage en 2006 était parti à la faute dans le 13ème tour après le second départ, mais compte faire bien mieux cette année !
"Nous avons bénéficié de gros progrès des Michelin pour la course du Mugello par rapport à la Chine et à la Turquie", assure le n°26 du team Honda Repsol. Un constat encourageant pour Dani même les améliorations des gommes françaises profitent également à Valentino !
Vale attend Dani...
L'italien pourra compter sur ses fans - nombreux même en Espagne - pour le porter vers sa 9ème victoire catalane toutes catégories confondues. Mais Vale est prévoyant : "Dani Pedrosa aura beaucoup de soutien ce week-end et je m'attends à ce qu'il soit un adversaire de nouveau coriace après sa si bonne course au Mugello".
"Stoner aussi sera fort, surtout dans la ligne droite mais Yamaha et Michelin ont travaillé très dur pour diminuer l'écart qui nous sépare de nos rivaux et je pense que je peux me battre contre sur n'importe quelle piste désormais", prévient le célèbre n°46 !
"Valentino nous a demandé plus de stabilité et les carcasses plus dures que nous développons fonctionnent bien avec les pilotes qui utilisent le pneu arrière de façon plus agressive", informe à ce sujet Jean-Philippe Weber. Et force est d'admettre que dans les parties sinueuses, les pneus français, la M1 et le style de pilotage de l'italien font merveille !
et Casey !
Car Yamaha souffre toujours d'un léger handicap en vitesse de pointe face à Ducati. Ainsi en considérant la moyenne des cinq meilleures pointes enregistrées pendant la course en Italie, Rossi rendait 6 km/h à Stoner et 10 km/h à Barros placé dans l'aspi du jeune australien !
"C’est la raison pour laquelle ils (nos pilotes, NDLR) nécessitent une bonne vitesse de passage en courbe et la confiance pour mettre plus de gaz sur l’angle maxi, afin de favoriser les sorties de courbe, conclue Weber.
Un avantage que pourrait avoir Michelin mais qui reste difficile à vérifier, sauf à observer les pilotes en sortie de virage et surveiller leurs résultats en fin de course face à des motos plus rapides en bout de ligne droite. Les mesures effectuées par les accéléromètres nichés dans les MotoGP serait d'une grande aide pour mieux interpréter les succès des uns et les échecs des autres...
Les Ducati maudites ?
Si le GP de Catalogne 2003 avait permis à Ducati de remporter sa première victoire en MotoGP (chaussé alors de Michelin, lire Moto-Net.Com du 16 juin 2003), les éditions suivantes ne furent pas aussi glorieuses...
En 2004, Xaus terminait 6ème au guidon de sa Ducati d'Antin devant Capirossi 10ème et Hodgson 12ème, Bayliss ne franchissant pas la ligne d'arrivée (lire Moto-Net.Com du 15 juin 2004). L'année d'après, Loris et Carlos - Checa - étaient victimes de leurs pneus, finissant respectivement à la 10ème et à la 11ème place (lire Moto-Net.Com du 13 juin 2005)!
Quant à la course de 2006, celle-ci ne dura que quelques mètres pour les deux pilotes officiels Loris - toujours lui ! - et Sete - Gibernau - (lire Moto-Net.Com du 19 juin 2006). Alors que réserve l'édition 2007 du GP catalan à la firme de Borgo Panigale ?
Naturellement, Stoner souhaiterait conserver - ou plutôt augmenter... - l'avance de 9 points qu'il possède sur Rossi, mais loin de lui l'idée de se mettre inutilement la pression pour un championnat dont le premier tiers vient seulement de s'écouler.
"La toute première victoire de Ducati était ici et même si il serait bon d'en obtenir une nouvelle, notre but est de faire de notre mieux et de voir ce qui se passe", explique Casey qui appréciait beaucoup la piste catalane jusqu'à ce qu'elle subisse son "lifting" en 2005.
"Elle n'a pas été très bien resurfacée et les F1 ont empiré son état", regrette en effet le jeune australien. Malgré cela, Stoner reconnait que la piste de Montmeló demeure intéressante : "la première portion n'est pas trop mal, puis la section suivante est très dure mais ce sont les derniers virages qui sont cruciaux, notamment les deux derniers droits".
Oublier le strike de l'an dernier
De son côté, Loris Capirossi s'attarde plus sur les évolutions de Ducati GP7 afin que cette moto corresponde enfin à son style de pilotage : "je prend plus d'angle que les autres pilotes dans les courbes donc j'ai besoin d'un moteur plus docile quand je commence à tourner la poignée en sortie de virage", dévoile Capi-T-Rex.
Également satisfait de l'amélioration de son feeling avec son train avant, l'italien assure que des progrès doivent encore être fait "dans d'autres domaines" mais quoi qu'il arrive, le GP de cette année sera meilleur que celui de l'an dernier !
Melandri devrait lui aussi réaliser une meilleure course que celle de 2006 où il faisait partie de la chute collective. Mais déjà Marco redoute la concurrence des Ducati : "une ligne droite de plus d'un kilomètre ne joue pas en notre faveur", remarque-t-il.
Neuvième de son GP national, le n°33 du team Gresini souhaite vite oublier sa déconvenue et aborder correctement les six prochaines courses qui se dérouleront en seulement sept semaines ! Son coéquipier Toni Elias se trouve pour sa part déjà dans cet état d'esprit positif...
Sweet home Catalunya
"Maintenant c'est au tour des espagnols de courir à domicile", note le jeune pilote Honda, 6ème au Mugello après s'être élancé de la 15ème place ! Toni compte sur l'appui de son public pour obtenir "cette motivation supplémentaire qui pourra m'aider à faire un super résultat ce week-end" !
Son compatriote Checa va même plus loin dans l'importance du rôle que tiennent les spectateurs ! "Je n'ai besoin d'aucune motivation car les fans nous l'offre dès qu'on rejoint la piste", assure le pilote du team LCR qui n'a pas terminé ses deux dernières courses.
"Tous les pilotes découvrirons les 800cc sur cette piste donc cela devrait légèrement niveler les choses", ajoute Carlos qui n'a pas du remarquer l'écrasante suprématie de Rossi sur la piste italienne et les écarts conséquents creusés entre les pilotes à l'issue des 23 tours...
De nationalité australienne mais résidant en Andorre, Chris Vermeulen se dit qu'il pourra grappiller quelques acclamations supplémentaires de la part du public espagnol : "c'est comme un GP national pour moi", considère le poulain de Barry Sheene, très en forme dernièrement !
Autres pilotes à surveiller de près
Son coéquipier John Hopkins confirme la bonne santé des Suzuki. Quatrième de la course en 2006, l'anglo-américain rappelle que la "990cc marchait bien ici", et assure que "la nouvelle 800 devrait marcher également : elle représent une énorme avancée par rapport à la moto de l'an dernier".
En passant de Dunlop à Bridgestone, le Team Ducati d'Antin Pramac a lui aussi effectué un réel bond en avant. Pour preuve, son pilote Barros - doyen de la catégorie - s'est permis de chiper la 3ème place au leader du championnat - et benjamin du MotoGP - pendant le sacrosaint GP d'Italie.
"Je suis confiant pour cette course et après le podium que j'ai fait dimanche ce serait génial de confirmer ce résultat", déclare le pilote brésilien, bien conscient que cette tâche s'annonce ardue car "cette année tous les jeunes pilotes sont très rapides"...
Et Barros s'est bien renseigné car sur la piste de Barcelone tout particulièrement, le jeune Randy de Puniet sait être très rapide ! "J'ai gagné ici par deux fois, obtenant ma première victoire en Grand Prix en 2003 et gagnant à nouveau en 2004", se souvient le français.
Les français
Au guidon de sa nouvelle Kawasaki, Randy ne craint plus la ligne droite qui posait tant problème à la ZX-RR 990 et tient à effacer ses deux chutes au cours des deux dernières courses. "Mon épaule ne me pose plus de problème et le genou que j'ai tapé au Mugello sera remis dans quelques jours", rassure le n°14. Alors Gaz !
Quant à Olivier Jacque, son bras avant droit devrait lui causer un peu moins de souci : "c'était bien de pouvoir tester ma condition physique en participant à la course sur le sec du Mugello et la seule chose qui m'a pénalisé était mon manque de force", retient OJ.
Comme Randy, Olivier est certain que la dernière évolution du moteur Kawa lui permettra d'affronter sereinement la concurrence dans la longue ligne droite. "La façon dont vont se comporter les pneus est une grande question", relève tout de même le n°19...
De son côté, Sylvain Guintoli tentera de marquer encore une fois quelques précieux points aux commandes de sa M1 chaussé de pneus Dunlop. Ce manufacturier n'ayant pas remporté deux victoires - ni même une ! - pendant cette saison en catégorie reine, il n'est pas touché par la nouvelle restriction de pneus. Cet avantage permet donc à Guintoli et Tamada - les deux seuls pilotes Dunlop engagés - de tester autant de gommes qu'ils le souhaitent.
"Côté pneumatique, la performance a été stable pour l’arrière et je suis content d’avoir fait le pari de partir en course avec le nouveau 16 avant. Hier je ne le sentais que moyennement aux essais, j’ai même repris le 16,5 ce matin au warm-up, mais je savais que la course était le meilleur des tests, et finalement le bilan est positif", dévoilait Sylvain à l'issue de l'épreuve italienne.
Un nouveau tir groupé américain ?
L'an dernier, les espagnols étaient particulièrement attendu. Pourtant c'est une tout autre nationalité qui s'illustra puisque les quatre américains finirent derrière Rossi ! Edwards 5ème, Hopkins 4ème... Quels cow-boys étaient sur le podium ?
Récompensant le long travail de son papa, Kenny Roberts Jr avait obtenu la 3ème place. Mais cette année, le champion du monde de l'an 2000 aura bien du mal à rééditer cet exploit qui avait marqué le début d'une superbe saison 2006 pour le team KR (lire Moto-Net.Com du 7 juin 2007).
À noter que Kurtis, le petit frère de Kenny sera de nouveau de la partie : "Kurtis facilite notre programme de développement mais il nous reste beaucoup de travail à faire", précise le n°10 qui pointe à la dernière place du classement aux côtés d'Olivier Jacque, lui aussi champion du monde en 2000 mais en catégorie 250.
Champion du monde en titre, Nicky Hayden connait un début de saison tout aussi difficile malgré son statut de pilote officiel HRC. Mais le Kentucky Kid ne se laisse pas abattre pour autant : "Barcelone est une piste que j'aime et j'ai eu quelques bons résultats ici, dont ma deuxième place l'année dernière", signale Nicky.
Le Number One pourra-t-il faire son retour aux avant-postes ce week-end malgré ses soucis de mise au point ? Après avoir échoué à la 10ème place du GP italien, Hayden compte sur cette nouvelle épreuve pour "trouver des réponses et faire un bon résultat".
Chacun ses m...
Pilote d'une RC212V "satellite" tout aussi récalcitrante, Shinya Nakano fonde lui aussi de gros espoirs sur la prochaine course : "Nous avons réalisé au Mugello qu’il nous fallait trouver une solution pour réduire le drible du train avant qui me limite dans les virages. Nous avons désormais une vue assez claire du problème et nous savons ce qu’il faut améliorer", assure le pilote japonais.
Quant à Alex Hofmann, coéquipier de Barros sur Ducati d'Antin, son principal souci concerne malheureusement un point crucial sur la piste catalane : "j'espère pouvoir résoudre les problèmes que j'ai rencontré au Mugello, surtout mes sensations avec l'arrière", expose le pilote allemand.
Rendez-vous donc lundi pour tout connaitre du GP de Catalogne 2007 grâce au tour par tour de J.Arsouille, exclusivement sur Moto-Net.Com !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2025
02 mars : GP de Thaïlande
16 mars : GP d'Argentine
30 mars : GP des Amériques
13 avril : GP du Qatar
27 avril : GP d'Espagne
11 mai : GP de France
25 mai : GP de Grande-Bretagne
08 juin : GP d'Aragon
22 juin : GP d'Italie
29 juin : GP des Pays-Bas
13 juillet : GP d'Allemagne
20 juillet : GP de République Tchèque (sous réserve)
17 août : GP d'Autriche
24 août : GP de Hongrie (sous réserve)
07 septembre : GP de Catalogne
14 septembre : GP de Saint-Marin
28 septembre : GP du Japon
05 octobre : GP d'Indonésie
19 octobre : GP d'Australie
26 octobre : GP de Malaisie
09 novembre : GP du Portugal
17 novembre : GP de Valence
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