Alex Lowes et Michael van der Mark, les deux pilotes d'usine Yamaha, étaient présents au lancement des nouvelles R1 et R1M 2020 à Jerez pour nous ridic... montrer les trajectoires ! MNC en a profité pour poser quelques questions au n°22 anglais, Alex Lowes.
Moto-Net.Com : Bonjour Alex, enchanté, très heureux de t'avoir parmi nous. Première question : tu pilotes pour Yamaha depuis le début du projet WSBK, peux-tu nous dire comment a évolué la R1 ?
Alex Lowes : Elle a changé, c'est sûr. Yamaha est revenu officiellement en World Superbike en 2016 et la moto a doucement progressé, par petites étapes : on a joué sur l'électronique, on a testé des choses sur le châssis, et chaque année nous nous sommes amélioré. Mais en compétition, tout le monde progresse, donc on essaie toujours de rattraper les autres. Chaque saison nous a permis d'élever notre niveau.
MNC : Dirais-tu que tu as change toi aussi ?
A. L. : Oui un peu, j'ai clairement appris à mieux piloter la R1. Les passages en courbe sont fantastiques à son guidon, donc j'ai essayé de capitaliser sur ce point. Je suis aussi un peu plus vieux maintenant, je suis donc un peu plus calme.
MNC : Qu'est-ce qui te manque le plus aujourd'hui pour rattraper Jonathan Rea et la Kawasaki ?
A. L. : Je pense que Jonathan et sa moto accomplissent un travail extraordinaire ensemble. Il ne commet vraiment pas beaucoup d'erreur, il est très rapide dans toutes les conditions. Nous manquons un peu d'accélération en sortie de courbe. Est-ce à cause du moteur ou de l'électronique ? C'est en tout cas un domaine sur lequel on travaille très dur. Cette année nous avons déjà franchi un cap, la moto est bien plus docile grâce à des changements effectués sur la partie-cycle. C'est là-dessus que nous devons nous concentrer pour combler l'écart...
MNC : ... pour monter tout en haut du podium !
A. L. : Oui, ne plus courir pour les podiums, mais pour la victoire.
MNC : Penses-tu que la nouvelle R1 2020 pourra changer la donne en compétition ?
A. L. : Le modèle 2020 est plus une évolution. Les petits points faibles ont été retravaillés, donc en théorie nous devrions pouvoir franchir une nouvelle étape l'an prochain.
MNC : On nous a dit que tu connaissais bien Florian Marino. Comment et quand l'as-tu rencontré ?
A. L. : Oui, je suis très ami avec Florian. J'ai fait sa connaissance il y a longtemps, lors de mon premier vrai test en World Superbike pour Honda Ten Kate. Il roulait avec eux en Superstock 600 à l'époque. Un an plus tard, alors que je roulais en British Superbike pour Honda, nous nous sommes retrouvés. Il a participé à quelques courses en BSB et il a logé chez moi, nous nous sommes entrainé ensemble et nous sommes restés amis depuis. Nous avons passé énormément de temps ensemble, notamment lorsqu'il roulait en Superstock 1000 : on partageait le même motor-home. C'est un bon ami.
MNC : C'est un bon gars ?
A. L. : Oui, vraiment, vraiment un bon gars et honnêtement, un pilote fantastique.
MNC : Que penses-tu de la disparition de la catégorie Superstock 1000 ?
A. L. : Je pense que c'est dommage car il y a des pilotes extrêmement rapides, comme Florian par exemple, mais ils n'ont nulle part où aller. Ils vont donc en Endurance mondiale ou en Supersport, mais... Ils sont nombreux à ne plus pouvoir rouler au niveau international.
MNC : On a entendu parler, et vu sur les réseaux sociaux, qu'un duel pourrait s'organiser entre Hamilton et Marquez. Sur qui paries-tu ? Est-ce que Marc peut battre Lewis ?
A. L. : Oui, j'en suis sûr, Marquez sera très, très rapide dans une voiture. C'est un mec rapide qui pilote toutes sortes de motos : motocross, flat-track, etc. Mais Lewis Hamilton est rapide sur deux roues également. J'ai roulé avec lui, ici à Jerez : il est très brave et véloce. C'est un défi qui sera très intéressant. Lewis est rapide à moto... On verra bien.
MNC : Quels sont tes plans pour l'an prochain, car tu n'as encore rien signé...
A. L. : Non, mes plans pour 2020 ne sont pas encore très clairs. Je me focalise sur les trois dernières épreuves 2019 : je suis troisième du général actuellement, mes objectifs sont de me battre pour des podiums, d'essayer de gagner une course avant la fin de saison et de terminer troisième du championnat. Je me concentre là-dessus.
MNC : Tu cherches surtout à battre Michael van der Mark, avec qui tu partages le box Yamaha officiel !
A. L. : Naturellement...
MNC : Tu peux nous dire quelque chose sur lui, qu'il ne voudrait pas qu'on sache ? !
A. L. : Ouh... il y a des tas de choses que je ne peux pas te dire. Honnêtement, j'ai une super relation avec Michael, je veux le battre c'est sûr. Une chose qu'il ne permet pas à tous de savoir, c'est que c'est un chic type en fait ! Il peut paraitre agressif sur la piste mais il est adorable. On a passé du bon temps en tant que coéquipiers, mais les dernières courses s'annoncent très serrées...
MNC : Il ne t'a jamais fait de crasse.
A. L. : Non, vraiment pas. Aux 8 Heures de Suzuka nous sommes véritablement coéquipiers, nous cherchons vraiment à nous entraider, si bien que c'est l'une de mes courses préférées de l'année.
MNC : Très bien, passe une bonne fin de saison, et à plus.
A. L. : Merci beaucoup, c'était un plaisir !
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