
Cela fait 18 mois que le contrôle technique moto est entré en vigueur en France… et les motards ne semblent toujours pas convaincus de son utilité, qu'ils s'y opposent farouchement ou qu'ils s'y plient par peur du contrôle (par les forces de l'ordre !) ou par obligation (pour vente/achat d'occasion). La Mutuelle des Motards fait le point.
Non, ce bilan à 18 mois du contrôle technique rendu progressivement obligatoire aux 2 et 3-roues motorisés en France ne comptabilise pas précisément le - faible - nombre de passage des motards et scootéristes dans les centres. Il ne rend pas plus précisément compte du - négligeable - taux de contre-visites des motos, et de leurs - ridicules - motifs. Les centres s'en chargent eux-mêmes...
Cette étude effectuée par le 2-Roues Lab' (mais si, cet instructif laboratoire d'études en ligne conçu par la Mutuelle des Motards) ne distingue pas davantage les bons des mauvais élèves, ceux qui entretiennent soigneusement leur véhicule des autres… Ou les motards des utilisateurs de voiturettes, comme l'a démontré le dernier bilan de l'organisme technique central du contrôle technique (OTC)…
Non, à l'instar des sondages concernant la prochaine élection présidentielle (dans 18 mois !), cette nouvelle enquête livre des tendances... lourdes ! "Les résultats sont sans appel : la très grande majorité des motards n’a pas encore franchi le pas et ne le fera la plupart du temps que sous la contrainte, son utilité étant toujours plus que remise en cause", établit l'étude.
Ce n'est pas par oubli, par flemme ou par hasard que les motards ne présentent pas leur monture : 93% déclarent qu'il s'y sont refusés "par choix personnel ou par militantisme", assure le panel de l'assurance. "Et la tendance ne semble pas près de s’inverser : 81% de ceux qui ne sont pas encore concernés affirment qu’ils ne le feront pas le jour où ils le seront".
Pour mémoire ou information, les propriétaires de motos et scooters immatriculés entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2021 seront priés de se rendre l'an prochain (2026, ça file !) dans un centre des Finances publiques - Service des impôts des particuliers de contrôle technique près de chez eux.

A priori, ceux qui se rendront au "CT" chercheront avant tout à éviter une amende de 135 euros voire 750 en cas de récidive (ah quand même) dressée par les forces de l’ordre. La peur du gendarme aurait ainsi motivé 60% des motards à passer le contrôle. "La seconde raison invoquée (38%) est l’obligation pour obtenir une carte grise lors d’un achat ou d’une vente" d'une machine d'occasion.
"Pour 13% des répondants (1537 répondants selon les enquêteurs, NDLR), c’est la peur du comportement de l’assureur en cas d’accident qui a joué", informe le laboratoire de la Mutuelle des Motards qui rappelle par ailleurs et sur son site que "avec ou sans contrôle technique valide, vos garanties ne changent pas".
Attention toutefois, si la question du CT ne saurait intervenir dans la définition de la responsabilité d'un accident, "un défaut d'entretien ou l'utilisation d'un véhicule défectueux sera toujours susceptible de vous être opposé si ce défaut est à l'origine d'un accident (ou aggravation)", complète l'assurance lancée il y a bientôt 45 ans par la FFMC.
Au final, seuls 1% des motards qui ont effectué le contrôle technique "l’ont réalisé pour obtenir l’avis d’un professionnel sur l’état de leur deux-roues"... un 2-roues dont le constructeur ne propose pas de "bilan technique" gratuit, contrairement à Suzuki ou Royal Enfield par exemple ?

Parmi les motards qui se sont pliés à la récente mesure, "67% estiment que le contrôleur a réalisé l’examen consciencieusement, tandis que 34% le jugent bâclé". Plus marquant encore, "83% considèrent cette obligation comme inutile". Alors pourquoi s'y contraindre ? Certainement pas par précaution ou sécurité...
En effet, lors des achats/ventes d’un 2RM concerné par le CT, plus de la moitié (56%) des contrôles techniques effectués par le vendeur (4 cas sur 5) étaient vierges de toute remarque ! Mieux ou pis, c'est selon : une contre-visite n'était nécessaire que dans 4% des cas… Cette dernière statistique confirme à la fois la déficience de la mesure et consolide la défiance des motards. CQFD. Ce Qu'il Faut Déroger ?
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