Quelques heures après avoir coiffé sa première couronne mondiale au GP d'Émilie Romagne, Fabio Quartararo était encore terrassé par l'émotion... L'officiel Yamaha devient à 22 ans le premier pilote français champion du monde en catégorie reine des Grands Prix moto au terme d'une saison MotoGP rondement menée ! Déclaration et analyse MNC.
Fabio Quartararo, Yamaha Factory (15ème en qualifs et 4ème en course) : "Pour être honnête, je n'arrive toujours pas à croire ce que j'ai accompli aujourd'hui... C'est si bon ! Ce n'était pas une course facile : j'ai vu Miller tomber mais j'ai croyais que c'était Marc. Puis j'ai regardé l'écran et j'ai vu que Marc se battait avec "Pecco". Ensuite, une autre moto rouge a chuté et j'ai juste pensé : "d'accord, Pecco s'est tombé".
"Bien sûr, je suis super content d'être champion du monde aujourd'hui, mais je ne veux pas être content parce que Pecco est tombé : ce sont deux choses totalement différentes. Je suis désolé pour lui, mais aujourd'hui c'est mon jour : je suis champion du monde et on fait une course intelligente aujourd'hui".
"Essayer de finir sur le podium était l'objectif, mais notre pneu avant était en mauvais état : la solution dure aurait été mieux adaptée, avec plus de stabilité que le médium. Mais je m'en fiche ! Je suis champion du monde aujourd'hui. J'aurais pu finir dernier, le résultat aurait été le même ! Je n'ai pas de mots. Je veux juste profiter de ce moment avec l'équipe".
"Je n'ai déjà plus une voix normale... J'ai beaucoup pleuré, beaucoup crié, mais c'est génial ! Sur la ligne d'arrivée, j'ai pensé à tous ces moments difficiles... Devenir champion du monde MotoGP, c'est une chose à laquelle je ne me serais jamais attendu quand j'étais dans une mauvaise situation il y a quelques années. Je vis un rêve maintenant et je ne réalise pas ce qui m'arrive".
L'analyse MNC : Fabio Quartararo est passé par toutes les émotions ce week-end à Misano (Italie) : du profond agacement face à ses difficultés sur le mouillé à l'indescriptible joie d'accéder à son rêve ultime ! Avec sa sensibilité à fleur de cuir et sa candeur, "El Diablo" nous a fait grimper avec lui dans cet ascenseur émotionnel : ses fans ont pesté samedi... avant de hurler dimanche !
Dépité par sa lointaine 15ème place sur la grille, le jeune niçois s'était résolu à repousser l'échéance à Portimao début novembre : "samedi soir, on s'est dit qu'on allait s'enlever une chose de la tête : le fait d'être titré ce week-end... Je n'étais jamais parti plus loin que 11ème en MotoGP et, là, pour une des courses les plus importantes de ma carrière, je suis 15ème", déplore le n°20.
Fabio et son équipe avaient fait les calculs : le français - leader avec 52 points d'avance - ne devait pas céder plus de trois longueurs à Francesco Bagnaia pour coiffer la couronne. Mission ô combien délicate - voire impossible a priori - dans la mesure où "Pecco" s'est qualifié en pole et qu'il semblait capable d'asséner le même rythme victorieux que lors de la précédente course à Misano fin septembre.
Quand bien même "El Diablo" parvenait à remonter jusqu'à l'italien, le compte n'y était pas si Bagnaia s'imposait : "Mon objectif était juste de marquer dix points si "Pecco" avait gagné, comme on s'y attendait", révèle-t-il. "De cette manière, j'arrivais avec un avantage suffisant pour obtenir le titre à Portimao".
L'officiel Yamaha s'est par conséquent employé à remonter dans le classement avec une énergie et une attitude conquérantes : Fabio est passé de la 15ème à la 5ème place en l'espace de 20 tours sans s'économiser. Le patron de la catégorie reine est même un temps grimpé sur le podium, avant de s'en faire déloger dans le dernier tour par ce diable d'Enea Bastianini !
Entre-temps, un coup du s(p)ort a changé la donne : Bagnaia est parti à la faute dans le virage 15 alors qu'il menait solidement les débats ! Pression des enjeux, déconcentration, nervosité de savoir Marc Marquez juste derrière prêt à saisir la moindre opportunité : les causes de cette erreur sont nombreuses. Mais toujours est-il que sa chute scelle l'accès au titre de Fabio Quartararo !
"Si "Pecco" n'avait pas fait d'erreur, on n'aurait pas été champions. Or il l'a faite", reconnaît le meilleur 20 français du monde. "Ce n'est pas la manière dont j'aurais voulu qu'il finisse la course, mais ça n'est pas parce qu'il est tombé qu'il ne faut pas qu'on savoure cette journée : il va bien et je suis super content", admet-il avec franchise et philosophie.
Cette prise de recul est tout à l'honneur du jeune tricolore, fort de sa saison remarquable : outre ses cinq victoires et ses pole positions qui traduisent toute sa vitesse, Fabio est surtout le seul pilote MotoGP à avoir marqué des points lors des 16 courses disputées à ce jour. Cette régularité - qui lui avait fait défaut l'an dernier - est l'une des clés essentielles pour déverrouiller le sacre suprême.
"Je crois que tout ce qui s'est passé l'année dernière m'a beaucoup aidé pour gagner le titre : merci à tous ceux qui m'ont soutenu dans ce moment difficile", reconnaît-il, alors qu'il était passé de la première à la huitième position en 2020. "J'ai beaucoup appris pendant ces deux ans en MotoGP et j'ai encore beaucoup à apprendre pour décrocher d'autres résultats comme celui-ci".
Fabio - qualifié 14 fois en première ligne cette saison - s'est hissé à dix reprises dans le top 3 en course : aucun de ses concurrents n'a fait preuve d'une telle constance. Yamaha n'avait pas été à pareille fête depuis le dernier sacre du constructeur japonais en 2015 : Lorenzo avait alors décroché le titre avec 12 podiums - dont 7 victoires - devant son coéquipier Rossi, présent à 15 reprises sur le podium dont quatre fois sur la plus haute marche.
Sa saison exemplaire lui permet également de bousculer plusieurs statistiques historiques (voir ci-dessous), dont la plus importante : Fabio est le premier pilote français titré en catégorie reine des sports moto, exploit jamais réalisé depuis la création du championnat du monde en 1949 ! De quoi booster la pratique de la moto en France, et du sport moto en particulier ?
"J'espère que ce titre va apporter pas mal de choses à la France, le fait d'avoir un sportif qui a déclenché le compteur pour être champion du monde. (...) Beaucoup de personnes, des milliers de spectateurs, aiment voir un français gagner : j'espère vraiment avoir fait un bond pour le sport français", ambitionne le digne successeur de Valentino Rossi sur la Yamaha officielle !
Les statistiques clés de Fabio Quartararo après le GP d'Émilie Romagne
Résultats du Grand Prix MotoGP d'Émilie Romagne 2021
Non classés
Classement provisoire MotoGP 2021
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"