Pixel impression
  • L'essentiel
  • -
  • En savoir plus...
PAR ICI LA MONNAIE
Paris, le 15 mars 2022

Réduction de 15 centimes sur les carburants : et la baisse de la fiscalité, alors ?!

Prix de l'essence : MNC fait le point sur la hausse carburants

La remise de 15 centimes sur le litre de carburant mise en place suite à la flambée des prix à la pompe est jugée insuffisante par de nombreux professionnels qui réclament plutôt une baisse de l'énorme fiscalité perçue par l’État. Le point MNC.

Imprimer

Sans-plomb 95 à 2,08 euros et gazole à 2,10 euros : le prix moyen du litre de carburant relevé par le site officiel du gouvernement reste à des niveaux incroyablement élevés, après avoir dépassé les 2,50 €/l dans certaines stations la semaine dernière ! Du jamais vu en France, où cette folle augmentation dépasse les 20 à 30 cts en un mois…

Cette situation intenable trouve son origine dans l'envolée du prix du pétrole brut, avant que le tragique conflit entre la Russie et l'Ukraine enflamme encore plus les cours : l'Europe achète une part importante de son gazole à la Russie, qui a fermé le robinet en représailles aux mesures punitives mises en place par l'UE depuis l'invasion russe. 

Conséquences : se déplacer à moto et en voiture devient un luxe de moins en moins accessible, au point d'en regretter les semaines de télétravail pendant le pic du coronavirus... Le gouvernement réagit en planifiant une remise de 15 centimes sur le litre d'essence et de gazole - hors bioéthanol - à partir du 1er avril (et ce n'est pas un poisson !).

Cette réduction - d'une durée de quatre mois - a été dévoilée vendredi dernier par le premier ministre Jean Castex, qui invite également les distributeurs et pétroliers (mais pas les spéculateurs, ces fameux "marchés financiers" aussi invisibles qu'implacables ?) à mettre la main à la poche pour soulager les ménages français. Des mesures indispensables au regard de l'ampleur et des conséquences de cette crise énergétique. 

Comme l’a précisé le premier ministre, cette remise sera appliquée directement à la caisse des stations puis remboursée par l’État auprès des distributeurs de carburants. Le coût pour les finances publiques (et donc pour les ménages français !) est estimé à un peu plus de 2 milliards d’euros.

Une autre raison - politique - justifie ce coup de pouce du gouvernement : la crainte d'une nouvelle crise sociale à quelques semaines des présidentielles, alors que la fronde des Gilets jaunes qui avait paralysé la France trouvait notamment sa source dans le prix des carburants à l'automne 2018 : "seulement" 1,50 euros à l'époque…

50 à 60% du prix du litre dans la poche du gouvernement !

Mais cette réduction de 15 centimes au 1er avril laisse sur leur faim de nombreux professionnels, notamment la Fédération nationale de l'automobile (FNA) - qui représente les métiers et les professionnels de l'automobile - et l'association 40 millions d'automobilistes qui la jugent insuffisante par rapport aux énormes bénéfices perçus par l'Etat via les taxes sur les carburants.

Pour Pierre Chasseray, "l’État devrait même aller encore plus loin, car en réalité, ça ne lui coûte absolument rien : depuis le mois de septembre 2021, les rentrées fiscales issues de la vente de carburants routiers sont nettement supérieures à celles prévisionnées", s'insurge le délégué général de l'association. "On se trouve donc en situation de surprofits et il est normal qu’en période de crise, ce trop-perçu revienne aux usagers".

Du côté de la FNA, si la remise de 15 centimes "paraît louable", elle ne suffira pas à résoudre la crise énergétique sur le long terme : "cette aide de courte durée nous paraît aussi de courte vue et irréalisable pour certaines stations. La fiscalité des carburants doit impérativement être revue", estime la Fédération nationale de l'automobile.

Rappelons que la fiscalité appliquée sur les carburants représente entre 50 et 60% du prix du litre : plus le prix au litre augmente, plus la recette de ces taxes augmente. En clair, l’État est le premier bénéficiaire de la hausse ! Exemple : si le litre de SP95 était à un euro, jusqu'à 60 centimes iraient dans la poche de l’État. Quand le litre atteint 2 euros, comme en ce moment, la taxation atteindrait 1,20 euros !

"Plus le prix du pétrole brut augmente, plus les recettes fiscales le sont également (4ème recette fiscale de l'Etat)", dénonce la FNA. "Cet encaissement imprévu se fait au détriment de l'usager dont 3 sur 4 ne peuvent se passer de leur véhicule : ce sur-encaissement devrait être restitué aux consommateurs".  

Bercy flotte sur les taxes

La Fédération nationale de l'automobile et 40 millions d'automobilistes exigent donc un allègement de la pression fiscale sur les carburants, notamment par le biais du retour des taxes dites "flottantes". Rappelons que des taxes flottantes avaient été adoptées dans le passé : le montant des Taxes intérieures de consommation des produits pétroliers (TIPP) était alors ajusté en fonction du cours du pétrole.

Dit autrement : l’État diminuait sa taxation lors des périodes de hausses de prix du baril de brut, puis l'augmentait dans des proportions calculées lorsque "l'or noir" retrouvait un cours normal. Un système assez équitable, mais qui ne faisait pas suffisamment les "affaires" de Bercy : cette TIPP flottante décidée par le gouvernement Jospin n'a duré que d'octobre 2000 à juillet 2002 ! 

Plusieurs politiques ont depuis proposé de la relancer - notamment François Hollande pendant sa campagne de 2012 -, mais sans jamais concrétiser leurs propositions... Etonnant, non ? Résultat : ce sont les Français qui "flottent" au gré de taxes démesurées, aujourd'hui rebaptisées Taxes intérieures de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) !

"Le pays a besoin d'un nouveau mécanisme de fiscalité qui soit souple comme la TICPE flottante et des dispositifs incitatifs pour les entreprises dont le véhicule est un outil de travail", estime pourtant la FNA.

40 millions d'automobilistes propose de son côté de faire passer le taux de TVA de 20 à 5,5%  au motif que les carburants seraient considérés comme "produits de première nécessité". Cette réduction du taux de TVA - qu'appellent également les motards sur leurs équipements - serait ensuite contrebalancée par une hausse de la TICPE.

"Cette perte de recettes pour l’État serait compensée par une légère hausse (+7 cts ) sur le montant de la TICPE, de façon à préserver les revenus fiscaux pour les finances publiques. Concrètement, avec des tarifs actuels à 2,08 €/L de SP95 et 2,10 €/L de gazole, cela permettrait une réduction de 18 cts du prix du litre à la pompe", détaille le dirigeant de l'association, Daniel Quéro.

Reste à savoir si le message arrivera aux oreilles des 12 candidats à l'élection présidentielle et si l'élu(e) des Français saura réellement en tenir compte lors de son accession à l'Elysée. A bon entendeur...

Les stations-service les moins chères sur Waze

L'application de navigation et avertisseur de radars "d'aide à la conduite" Waze réagit à cette envolée du prix des carburants en rappelant qu'une de ses fonctionnalités permet justement de signaler les stations-service et leurs tarifs. Objectif : faciliter l'accès aux points de ventes les moins chers à ses 16 millions d'utilisateurs, qui sont invités à mettre à jour les prix à la pompe aux profits de tous les "Wazers".

 

.

.

.

Les derniers essais MNC

Essai Mash K750 : le côté sportif de la force Jedi !

Hors budget les Daytona 660, GSX-8R et autres R7 ? Poussez la porte d'une concession Mash : la marque SIMA et son partenaire chinois Jedi Motor lancent une sportive sexy et efficace de 75 ch à moins de 7000 euros ! Essai de la nouvelle K750, accessible A2.
Routière 1 commentaire
Kawasaki Z1100 2026 : l'essai vidéo de MNC

Après la Versys et la Ninja SX, c'est au tour de la ''Zed'' de recevoir la dernière génération du gros 4-cylindres Kawasaki ! La Z1100 conserve la partie-cycle de l'ancienne Z1000 mais hérite de l'électronique de la récente Z900. MNC a pu tester le maxiroadster vert (en version SE, noir en standard) en Vallée de Chevreuse… et en combinaison de pluie. Zut.
Roadster 1 commentaire
Kawasaki Ninja ZX-6R 2025 : le Petit test MNC en moins de 6 min

Pas le temps, le courage ou le besoin de visionner notre duel ultra-complet des sportives ZX-6R Vs R9 ? Optez pour notre formule allégée : le Petit test Moto-Net.Com ! Quelques minutes suffisent pour vous placer au guidon de la Ninja 636 de Kawasaki en allant directement à l'essentiel.
Essai routière GT750 2025 : une trop grosse Mash ?

Avec ses 275 kg, la Mash GT750 est la plus grosse moto de la marque SIMA. Cette nouveauté construite par Jedi est aussi la plus confortable avec son carénage intégral, son pare-brise électrique et ses valises. Mais son "petit" bicylindre de 730 cc et 74,8 ch suffit-il pour emmener dignement cette authentique routière ? Réponses.
Routière 1 commentaire

A lire aussi sur le Journal moto du Net

Le contrôle technique moto reste incompris et boudé par les français

Cela fait 18 mois que le contrôle technique moto est entré en vigueur en France… et les motards ne semblent toujours pas convaincus de son utilité, qu'ils s'y opposent farouchement ou qu'ils s'y plient par peur du contrôle (par les forces de l'ordre !) ou par obligation (pour vente/achat d'occasion). La Mutuelle des Motards fait le point.
Peugeot relance la mécaboîte à carbu et la 103 (électrique)

Peugeot Motocycles créé la surprise avec deux nouveautés 2026 inattendues : la XP6, un 50 cc dont le moteur 2-temps est couplé à une boîte 6 vitesses et la 103 électrique, réinterprétation "à piles" de la plus célèbre des mobylettes.
Triumph lance les Street Triple RX et Moto2 2026

La famille roadster de Triumph prend du muscle pour 2026 avec la Street Triple 765 RX - véritable sportive sans carénage - et sa variante en série limitée aux couleurs du championnat du monde Moto2, dont le constructeur anglais est le motoriste exclusif depuis 2019. Présentations.
Le premier test MotoGP 2026 pertubé par la météo à Valence

Raul Fernandez ouvre l'intersaison 2026 avec le meilleur chrono du test de Valence dans la foulée de la finale MotoGP à Cheste (Espagne). Le pilote Aprilia Trackhouse est cependant à une demi-seconde de la pole record de Marco Bezzecchi, à cause de conditions météo maussades.
Voge dévoile le scooter SR450X et le roadster R125S. Mais pas que !

Les vedettes du stand Voge (groupe Loncin) au salon EICMA de Milan 2025 étaient le scooter "aventure" SR450X et le roadster sportif R125S. Son distributeur en France, la DIP, annonce également à Moto-Net.Com la commercialisation de deux motos prochainement dans l'Hexagone : la sportive RR660S et le custom CU625.
Kawasaki La Défense et ses clients posent les roues au Japon

Ils sont revenus et nous racontent ! Des clients de la concession Kawasaki La Défense (à Courbevoie, 92) se sont rendus au Japon pour découvrir le pays de leur constructeur favori. Ils étaient guidés par Roman Quintana, patron du magasin et fine plume qui nous relate le début de leur périple. Il organise aussi une soirée spéciale le 27 novembre prochain...
EICMA 2025 : nouveaux coloris et nouvelles ambitions pour Harley-Davidson 

Harley-Davidson occupe un vaste stand au salon de la moto de Milan (Italie), pour la deuxième année consécutive, pour exposer entre autres ses nouveaux coloris 2026. Les visiteurs de l'EICMA peuvent aussi admirer les Road Glide des championnats de BaggerGP et même passer au guidon sur un simulateur testé par Moto-Net.Com !
  • En savoir plus...