Le team F.C.C. TSR Honda France remporte le championnat du monde d'endurance grâce à sa quatrième place au Bol d'Or sur le circuit du Castellet (83), au terme d'une finale marquée par plusieurs rebondissements dont l'abandon sur casse moteur du tenant du titre Suzuki Yoshimura SERT.
Une course par élimination. Le tour d'horloge du Bol d'Or - qui fêtait ses 100 ans - s'est montré impitoyable pour plusieurs équipes du mondial d'endurance (EWC), particulièrement pour les favoris à la victoire et au titre. Notamment la Suzuki Yoshimura SERT, la BMW officielle, la Yamaha du Yart et la Ducati ERC, toutes éliminées par "KO technique".
L'élimination des cracks s'est mise en place dès la première heure avec le retour au stand inattendu du pilote japonais Kazuki Watanabe sur la GSX-R1000 Yoshimura-SERT. La Suzuki - victime d'une panne mécanique - ne ressort pas malgré trois heures d'efforts frénétiques de l'équipe franco-japonaise : le favori est hors course !
"C'est une énorme déception car la Suzuki est connue pour sa fiabilité : nous n'abandonnons presque jamais", regrette le team manager Damien Saulnier, qui voit le titre lui échapper sous un soleil éclatant. Final frustrant pour l'ultime saison dans cette configuration, puisque Suzuki quitte l'endurance en plus du MotoGP…
Mechanical issue for the #1 @Yoshimura_SERT Suzuki! #Boldor #FIMEWC pic.twitter.com/HARfGhOL11
— FIM EWC (@FIM_EWC) September 17, 2022
L'association "Yoshimura-SERT-GSX-R" n'accrochera pas de deuxième étoile à son jeune palmarès : l'équipe championne du monde en titre n'a parcouru que 34 tours au Castellet, alors que ses 23 points d'avance au championnat et son rythme en essais - 3ème aux qualifs - étaient suffisants pour rafler son deuxième sacre.
Décevant au regard de sa saison : la Suzuki n°1 s'est imposée à l'ouverture au Mans (72), avant de terminer 4ème à Spa (Belgique) et 3ème aux 8 Heures de Suzuka (Japon), performance remarquable sur la course japonaise. Sa consécration au Bol d'Or semblait presque une formalité… mais c'était sans compter sur les revers de l'endurance !
Puis c'est au tour de la S1000RR du team officiel BMW Motorrad Endurance de rentrer définitivement au stand à cause d'un souci technique : la n°37 - qui avait prouvé sa vitesse avec la pole position - jette l'éponge après seulement 68 tours... Deux autres cadors des catégories EWC et Superstock signent ensuite la feuille d'abandons : Yamaha YART et Honda National Motos.
Problem for the #37 BMW Motorrad Endurance Team.
The bike is back in the box.#Boldor #FIMEWC pic.twitter.com/lX9aI58ADq— FIM EWC (@FIM_EWC) September 17, 2022
Are the top teams cursed at this Bol d'Or?
The #7 YART Yamaha is back in the box too... and it looks rather smoky #Boldor #FIMEWC pic.twitter.com/ZNXdmlbxdj— FIM EWC (@FIM_EWC) September 17, 2022
Les ambitions du YART s'envolent avec l'énorme nuage de fumée blanche lâché par la R1… Le couperet passe aussi près de la Honda F.C.C TSR et de la Kawasaki Webike SRC, également contraintes à un arrêt technique mais qui ont pu repartir. Soulagement pour le futur retraité Gilles Stafler : "sa" ZX-10R verra l'arrivée pour sa dernière course comme manager de l'équipe SRC Kawasaki !
La victoire du Bol d'Or semblait à ce moment promise à la formation allemande ERC Endurance-Ducati, solidement installée en tête grâce aux louables efforts de David Checa et Xavi Fores : les deux coéquipiers espagnols doublent les relais pour pallier le retrait du troisième pilote Chaz Davies, qui n'a pas pu poursuivre la course à cause d'une blessure au dos.
Hélas, la Panigale V4R est à son tour victime d'une avarie mécanique à seulement 90 minutes de l'arrivée… David Checa - très frustré - reprend la piste après réparations du 4-cylindres en V pour décrocher la 5ème place derrière la CBR1000RR de Honda France, qui réalise un gros coup ce dimanche dans le Var.
Bien aidée par tous ces faits de course, l'équipe F.C.C. TSR Honda France gagne en effet le titre mondial avec Mike di Meglio, Josh Hook et Alan Techer, remplaçant de Gino Rea qui s'est gravement blessé lors des essais aux 8 Heures de Suzuka (trauma crânien et clavicule fracturée).
Ladies & Gentlemen, the 2022 FIM EWC World champion : F.C.C. TSR Honda France #Boldor #FIMEWC @HondaJP_Live @mikedimeglio63 @joshhookdotnet @alan_techer @GinoRea pic.twitter.com/aPW5foiJOo
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La filiale française ajoute un deuxième titre à son palmarès après son sacre en 2017-2018, forte de ses deux troisièmes places au Mans et Spa, puis de sa dixième position au Japon avec seulement deux pilotes au guidon de la Fireblade officielle suite à la chute de Gino Rea.
Ces abandons successifs profitent également à des équipes qui n'étaient pas attendues à pareille fête, à commencer par le team Viltaïs Racing et ses pilotes Florian Alt, Erwan Nigon et Steven Odendaal qui ont récupéré les rênes du Bol d'Or après la casse de la Ducati ERC. L'équipe - basée en France et engagée en EWC sur Yamaha - remporte sa première victoire en mondial.
They did it!
Congratulations VILTAIS RACING IGOL @AltFlo66 - Erwan Nigon - Steven Odendaal, 2022 Bol d'Or winners! #Boldor #FIMEWC pic.twitter.com/XlDyRHiJzh— FIM EWC (@FIM_EWC) September 18, 2022
"Cette course a été incroyable : être dans une équipe française sur le sol français est juste quelque chose de fabuleux", s'enthousiasme le pilote sud-Africain Steven Odendaal. "Mon patron, Yannick Lucot, avait un grand rêve que nous avons réalisé : nous sommes très contents de cette victoire".
"Évidemment, nous ne nous y attendions pas", avoue-t-il avec honnêteté. "Nous avons fait le maximum et finalement nous gagnons ce gros trophée, ce qui est fabuleux. Je suis aussi très content que mon premier podium en EWC soit une victoire".
En Superstock, la victoire revient au team RAC41-Chromeburner : la Honda finit 7ème au scratch devant sa rivale Kawasaki de l'équipe BMRT 3D Maxxesss Nevers, tandis que la Yamaha du Pitlane Endurance termine 10ème. Le titre Superstock revient au Team 18 Sapeurs-Pompiers, malgré son long arrêt aux stands et sa 27ème place à cause de problèmes mécaniques sur sa R1.
"La course a été difficile, un peu comme des montagnes russes avec des hauts et des bas", résume le pilote australien Philipp Steinmayr, qui s'était imposé au Mans puis obtenu une 2ème place à Spa avec ses équipiers Baptiste Guittet et Hugo Clere. "Gagner la coupe du monde SST est génial : nous avons fait une bonne qualification et l’équipe a travaillé à la perfection toute la saison".
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