Face au triste bilan de sa saison MotoGP 2020, Valentino Rossi devrait-il quitter la piste à l'aube de ses 42 ans ? Pour son ancien rival Marco Melandri en tout cas, la fin de carrière du n°46 est indigne de son immense palmarès... Ambiance.
Depuis ses débuts en Grands Prix en 1996, jamais Valentino Rossi n'était descendu aussi bas : 15ème avec seulement 66 points, l'italien réalise en 2020 sa pire saison en 25 ans d'exercice - dont 21 en catégorie reine. Même ses périodes les plus rouges noires chez Ducati s'étaient mieux terminées, respectivement aux 6ème et 7ème places en 2011 et 2012...
Certes, le Docteur n'a été aidé ni par sa Yamaha ni par le sort : casse moteur dès la première course - premier indicateur de l'inquiétante faiblesse mécanique des M1 -, abandon sur de mystérieux problèmes techniques au GP d'Europe et deux courses à l'isolement après avoir contracté la Covid 19...
Rossi porte toutefois une large responsabilité dans ce sombre bilan avec ses trois chutes successives aux GP d'Émilie-Romagne, de Catalogne et de France, où il touche littéralement le fond - du bac graviers - en se faisant piéger dès les premiers mètres par le bitume mouillé du Mans. Un comble pour ce pilote habituellement adroit sous la pluie !
Soit un total - consternant - de sept courses sans aucun point sur quatorze disputées : jamais le nonuple champion du monde n'avait connu un tel taux d'échec (50% !), même en 2010 lorsque sa fracture de la jambe l'avait tenu à l'écart pendant quatre courses. Sur les sept Grands Prix dont il a vu l'arrivée, un seul podium est à mettre à son actif au GP d'Andalousie.
Hélas, cette troisième place à Jerez (Espagne) n'était qu'un feu de paille : Rossi ne réapparaîtra plus sur le podium en 2020, y compris sur des circuits pourtant favorables aux Yamaha comme Misano et Barcelone. Son élève et futur coéquipier Franco Morbidelli s'est à l'inverse illustré sur des pistes réputées difficiles pour la M1 avec ses victoires à Aragon 2 puis Valence 1 !
Le compte n'y est pas et de loin pour le grand pilote de l'ère moderne des Grands Prix, au point de s'interroger sur les bénéfices - sportifs - à attendre de son transfert vers le team satellite Yamaha SRT-Petronas à 42 ans... Rappelons que Valentino Rossi ne s'est plus imposé depuis le Grand Prix des Pays-Bas en juin 2017, soit déjà 58 courses sans victoire.
Pour Marco Melandri, l'affaire est entendue : le Docteur aurait dû raccrocher les gants plutôt que s'accrocher aux souvenirs de sa gloire passée. Et le moins que l'on puisse dire est que Melandri parle en connaissance de cause, puisqu'il s'est arrêté fin 2019 après avoir plutôt mal négocié ses dernières années en World Superbike !
"Est-ce la fin de carrière que les fans désiraient pour Valentino ?", s'interroge le Hérisson de Ravenne auprès de nos confrères de Tuttomotoriweb. "Je pose la question, mais à titre personnel je ne le pense pas, même s'il peut certainement faire encore de bonnes courses".
Marco Melandri - désormais consultant pour des médias sportifs italiens - enfonce le clou en annonçant des difficultés d'adaptation avec le changement de statut de son compatriote : en 2021, le n°46 perdra sa place de pilote d'usine - au profit de Fabio Quartararo - pour la première fois en deux décennies.
"Changer pourrait lui faire du bien", estime Melandri avec - enfin ! - une pointe de positif... avant de ressortir l'artillerie : "mais il sera désormais dans la situation d’un pilote normal : si ça se passe mal, il se retrouvera confronté à une réalité qu'il ne connaît pas et à laquelle il n'est pas habitué".
Des propos certes non dénués d'un certain fondement, mais qui traduisent aussi l'amertume d'un ancien rival maintes fois battu et incapable d'une telle longévité : Marco Melandri a échoué voila quinze ans à succéder à son compatriote, terminant vice-champion du monde MotoGP en 2005 sur sa Honda n°33 ci-dessous - pourtant sacrément aboutie.
Valentino Rossi n'est certainement plus le redoutable dominateur d'autrefois, mais quel autre pilote peut se targuer de s'être suffisament réinventé pour mater plusieurs générations d'adversaires - Biaggi, Gibernau, Pedrosa, Lorenzo, Stoner... - tout en déplaçant les foules pour l'acclamer, victoire ou pas ? Aucun. Et assurément pas Marco Melandri !
Ce statut d'icône de Rossi lui confère justement le privilège de décider du moment de sa retraite, quand ses pairs sont généralement remerciés sans autre forme de procès... Melandri, comme d'autres, est conscient de cet ultime coup d'éclat : si le n°46 s'obstine à courir contre des rivaux deux fois plus jeunes, c'est aussi parce qu'il le peut. Na-na-na-nère !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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