Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations et les résultats des principaux protagonistes de la catégorie reine, ainsi que l'analyse de leurs réussites (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du GP des Amériques 2014.
Entre l'écrasante domination de Marc Marquez, la nouvelle boulette de Jorge Lorenzo, le premier podium de Dovizioso sur Ducati, la fracture de la main de Crutchlow suite à sa chute et la désillusion de Rossi à cause de son pneu avant, la course à Austin n'a pas manqué de piquant...
Les résumés de courses à portée de souris |
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MNC laisse la parole à ses principaux protagonistes et examine de près leurs performances : place à l'analyse du Grand Prix MotoGP des Amériques 2014.
Marc Marquez, Honda-Respol (1er en qualifs et 1er en course) : "Je suis très content ! J'ai vraiment pris un bon départ, j'ai d'abord été un peu inquiet en voyant Jorge me doubler, mais ensuite j'ai vu qu'il avait volé le départ. C'était une course différente de la précédente parce que j'ai mené du début à la fin. Ça peut paraître plus facile comme ça, mais c'est en fait assez dur parce qu'il faut rester concentré".
"C'était un week-end parfait qui nous donne beaucoup de confiance, même si nous restons conscients qu'il y a encore beaucoup de dates. Je sais que la course a été un peu ennuyeuse pour les fans, mais ces épreuves sont importantes pour un pilote. Espérons que la prochaine soit plus excitante".
L'analyse Moto-Net.Com : Sacré Marc Marquez, qui s'excuse après des fans d'avoir fait cavalier seul à Austin... comme si un autre scénario était envisageable au regard de sa totale domination de vendredi à dimanche !
Sur le Circuit of the Americas (COTA), aucun de ses adversaires n'était objectivement en mesure de lui contester la victoire : à moto égale, Dani Pedrosa prend plus de 4 secondes dans la vue, alors qu'il utilisait un pneu arrière plus tendre (Marquez est le seul à avoir retenu l'option dure), théoriquement plus facile à faire chauffer et à amener aux limites en début de course.
Le champion en titre pulvérise non seulement ses propres records établis l'an dernier... mais aussi le moral de ses rivaux. Car cette véritable démonstration de force a totalement anéanti la concurrence : à Austin, il y avait Marquez et les autres, certains pilotes allant même jusqu'à établir leur classement en faisant abstraction du n°93.
Le voici désormais solidement installé aux commandes du classement provisoire, avec 50 points marqués sur 50 possibles. Et dire que l'on manquait déjà de mots pour décrire sa fantastique première saison l'an dernier...
Dani Pedrosa, Honda-Repsol (2ème en qualifs et 2ème en course) : "La course a été dure parce que Marc était plus rapide que moi. J'essayais de progresser à chaque virage mais c'était trop difficile de le rattraper et l'écart entre nous deux grandissait à chaque tour. Au final, il était trop loin devant moi".
"Je n'avais personne derrière moi alors j'ai simplement essayé de garder un bon rythme. J'ai appris plusieurs choses dans cette course et nous allons essayer de les mettre en pratique et d'en tirer le maximum afin de pouvoir mieux nous battre la prochaine fois".
L'analyse Moto-Net.Com : Alors qu'il était parvenu à tenir tête à son coéquipier pour la première course à Austin en 2013, Dani Pedrosa n'a pas réussi à mettre ne serait-ce qu'un demi-pneu devant Marquez cette année. Et pourtant, l'Espagnol n'a pas chômé puisqu'il signe le deuxième meilleur tour en course à seulement 0,012 sec du n°93 (2'03.575 contre 2'03.587).
Mais contrairement à Marquez, "Pedro" n'est pas parvenu à rester sur cette cadence infernale : dès le cinquième tour, l'écart entre les deux Honda officielles était déjà de 1,314 sec. Pourtant, l'expérimenté espagnol avait le sourire sur le podium, car il sait que les 20 points marqués peuvent rapporter gros au championnat. Et ce n'est pas Jorge Lorenzo qui le contredira sur ce point !
Andrea Dovizioso, Ducati Team (10ème en qualifs et 3ème en course) : "Nous avions bien travaillé lors des essais libres, mais nous n'avions pas vraiment le rythme pour nous battre pour le podium. Au final nous n'étions pas si loin que ça et ça montre que nous nous battons et que nous nous donnons toujours à fond".
"C'est un moment spécial pour nous. Nous avons eu beaucoup de mal pendant un an, nous ne sommes pas encore aussi rapides que nous l'espérions mais je tiens à remercier le team et tous ceux qui travaillent avec nous".
L'analyse Moto-Net.Com : Si beaucoup de pronostiqueurs misaient sur la victoire de Marc Marquez à Austin, il est peu probable qu'Andrea Dovizioso comptait parmi leurs favoris pour le podium... L'Italien a bien claqué quelques beaux chronos pendant les essais, mais uniquement lorsque son team lui montait le pneu arrière extra-tendre alloué aux motos Open.
Bref, personne n'envisageait de voir une Ducati aux avant-postes ce week-end. Une erreur de taille, puisque Cal Crutchlow a aussi occupé le devant de la scène en début de course et qu'Andrea Iannone (Ducati Pramac) est resté troisième jusqu'au 15ème tour !
Lucide, "Dovi" reconnait que la route est encore longue puisqu'il accuse tout de même 20,976 sec de retard sur Marquez. L'Italien peut toutefois être très content de lui, car il s'est battu comme un lion pour décrocher le premier podium d'une Ducati depuis celui de Rossi lors du GP de San Marin 2012.
A l'évidence, les avantages dont profite Ducati grâce à son statut bancal de "Factory / Open" (12 moteurs au lieu de 5, 24 litres d'essence au lieu de 20, accès au pneu extra-tendre et développement moteur autorisé toute l'année) permettent à la marque de Bologne de s'améliorer progressivement. Luigi Dall'Igna, le nouveau boss des Rouges dans les bras de Dovi ci-contre, a donc vu juste en choisissant cette voie.
Selon le talentueux Andrea Iannone, la GP14 serait désormais bien plus facile à piloter qu'en 2013, même si elle a conservé sa tendance à sous-virer. Cal Crutchlow est de son côté moins à la fête : après être repassé au stand pour monter un pneu tendre, le Britannique a lourdement chuté et s'est cassé la main.
Stefan Bradl, Honda-LCR (3ème en qualifs et 4ème en course) : "Cette course a tout d'abord été un petit peu étrange, avec le départ anticipé de Lorenzo, et j'ai vraiment eu du mal à trouver mon rythme dans les premiers tours. J'ai dû me battre un petit moment avec Rossi et les pilotes Ducati avant que ça ne se décante légèrement et que je puisse stabiliser mes chronos".
"J'ai ensuite pris quelques longueurs d'avance, mais honnêtement nous avons dû composer avec de grosses difficultés liées au pneu avant, qui s'est dégradé prématurément. Il m'a fallu ralentir et c'est devenu impossible de rester au contact de Dovizioso. La performance des pneus était globalement satisfaisante sur l'ensemble du week-end, avant de connaître une grosse déconvenue pendant le Grand Prix. Et je pense que cela a été le cas pour plusieurs pilotes"
L'analyse Moto-Net.Com : Effectivement, comme beaucoup de pilotes, Stefan Bradl ne cache pas son mécontentement envers Bridgestone au sujet de ses pneus. Et le manufacturier nippon en avait déjà entendu des vertes et des pas mûres tout le week-end, suite à sa décision d'apporter exceptionnellement à Austin une gomme arrière médium de 2013...
Très déçu de s'être fait taxer par le redoutable finisseur qu'est Dovizioso, l'Allemand assimile sa quatrième place à "une défaite en quelque sorte, car je sentais le podium à portée de main"... Le pilote LCR nourrit visiblement de hautes ambitions pour sa troisième saison en MotoGP. Probable que l'arrivée des petits d'jeuns du Moto2 et les performances d'Espargaro avec la M1 Open ne sont pas étrangères à cette réjouissante combativité !
Bradley Smith, Yamaha-Tech3 (8ème en qualifs 5ème et en course) : "Je suis très satisfait de ma performance durant les 21 tours de course sur ce que je considère être la piste la plus physique du calendrier. Il est difficile de trouver un réglage parfait ici, car il y a tellement de virages différents qu'il est difficile de trouver un set-up qui convienne pour chacun".
"A douze tours de l'arrivée, j'ai réalisé que j'avais une bonne chance et j'ai remis la tête dans le guidon : j'ai rejoint Bradl et j'ai donné tout ce que je pouvais. J'ai mis toutes mes cartes sur la table car je savais que Doviozioso n'était pas loin, mais ça n'a pas suffi. Je suis malgré tout très fier d'être le premier pilote Yamaha !"
L'analyse Moto-Net.Com : Conscient que son arrivée en MotoGP avait suscité quelques doutes concernant son potentiel, Bradley Smith se fait fort de les lever un à un. Mieux : le Britannique monte en puissance et semble en passe de réaliser une excellente saison.
Plus à l'aise qu'en 2013 avec le train avant de sa M1, Smith parvient aussi à dominer son ambitieux coéquipier, le champion du monde Moto2 en titre Pol Espargaro. Ce qui n'était pas forcément gagné d'avance, vu le talent du petit frère d'Aleix ! Sans un léger problème de surchauffe de ses freins et de son pneu avant dû à un usage trop intensif dans les premiers tours, le n°38 aurait sans doute pu faire encore mieux.
Mais c'est surtout sa description de la piste texane et sa remarque concernant l'impossibilité d'y trouver un réglage universel qui retiennent l'attention de MNC : à nos yeux, c'est probablement en raison de cette caractéristique que Marquez s'y sent si bien, car le Catalan - tout comme Stoner avant lui - possède cette faculté de compenser des réglages imparfaits avec ses facultés d'adaptation.
A l'inverse, un pilote comme Jorge Lorenzo, dont le style pur requiert une moto parfaitement réglée, s'y trouve moins à son aise. Et même si la Honda offre une motricité supérieure à celle de la Yamaha, ce n'est pas grâce à sa vitesse de pointe que Marquez s'est imposé : le vainqueur et Lorenzo ont été "flashés" à la même allure de 334 km/h, contre 341,3 pour Pol Espargaro, le pilote le plus rapide en pointe pendant la course !
Valentino Rossi, Yamaha Factory (6ème en qualifs et 8ème en course) : "Nous avons complètement détruit le côté droit du pneu avant ! J'avais eu le même problème durant le week-end, mais ce n'était pas aussi prononcé. Ce matin nous avions fait un pas en avant, j'avais fait tout le warm-up avec un pneu usé et c'était positif".
"Malheureusement, au bout de sept ou huit tours, mon pneu avant était mort et j'allais 3 secondes moins vite... C'est dommage parce que nous aurions pu faire un autre podium, ce qui était notre objectif ici à Austin, mais ça ne s'est pas passé comme nous l'espérions".
L'analyse Moto-Net.Com : Comme au Qatar, Valentino Rossi est progressivement monté en puissance au fur et à mesure des séances d'essais. Après un bon départ depuis la sixième place, le Docteur semblait capable de monter sur le podium en alignant des chronos à une demi-seconde des deux "intouchables" Honda.
Mais un gros souci de pneu avant a ruiné ses efforts, le contraignant à baisser de rythme et à assurer dans la douleur une huitième place. Une situation pour le moins ironique dans la mesure où le n°46 était à l'origine inquiet concernant son pneu arrière médium...
Rossi termine donc derrière les M1 Tech3 de Bradley Smith et de Pol Espargaro, et quelques longueurs devant la Yamaha Open d'Aleix Espargaro. Évidemment très insatisfait, l'officiel Yamaha est d'autant plus amer qu'il projetait de confirmer à Austin son entame exceptionnelle du Qatar. Objectif raté...
Le premier Grand Prix d'Argentine, du 25 au 27 avril, lui permettra-t-il d'atteindre les ambitieux résultats qu'il s'est fixé ? Dans la mesure où chacun découvrira le circuit, tous les scénarios sont possibles !
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory (5ème en qualifs et 10ème en course) : "Je n'ai pas réfléchi, j'étais distrait et j'ai fait une grosse erreur au départ. Après ça j'ai simplement essayé de pousser au maximum pour obtenir le meilleur résultat possible, mais la course était déjà terminée pour moi. Je tiens à présenter mes excuses au team parce que j'ai gâché la course".
"Au moins je ne suis pas tombé ! La situation était difficile parce qu'il y avait beaucoup de tension et dans ces cas-là, c'est facile de faire une erreur et de se blesser. Le point positif est que j'ai fini la course et marqué mes premiers points pour le championnat, mais ce n'était clairement pas notre week-end".
L'analyse Moto-Net.Com : Comment interpréter cette deuxième "boulette" de Lorenzo, qui vole le départ à Austin après avoir chuté au Qatar ? Lui qui est monté en moyenne près de 14 fois sur le podium lors des cinq dernières saisons (14 fois en 2013, 16 en 2012, 10 en 2011 et 12 en 2010), qui pilote habituellement comme un métronome, le voici relégué à une lointaine 16ème place au général, avec 6 petits points marqués en deux courses...
A n'en pas douter, le Majorquin porte sur ses épaules une pression qui l'écrase : par crainte de ployer de nouveau sous le "fardeau Marquez", Lorenzo force et se disperse. Mal à l'aise avec sa M1 pendant tout le week-end, même avec le pneu médium 2013 ramené par Bridgestone, l'officiel Yamaha n'a été que l'ombre de lui-même : s'il signe à l'arrachée la cinquième place en qualifications, c'est à près de 5 dixièmes du poleman, Marc Marquez.
En course, il ne fera que le onzième meilleur chrono à 1,296 sec du nouveau record instauré par le champion du monde en titre en 2'03.575. Même si la peur de chuter et de ne marquer aucun point a sans doute impacté son rythme, le n°99 n'était tout simplement pas dans le coup à Austin, départ volé ou pas. Le plus dur sera désormais d'inverser la tendance, d'autant que les Honda sont plus redoutables que jamais...
Mike di Meglio, Avintia Blusens (22ème en qualifs et 18ème en course) : "Aujourd'hui je m'en suis pas mal sorti, même si j'ai viré un peu large en tentant de doubler Edwards dans le premier virage. Je me sentais pas mal sur la moto, mais j'ai commencé à beaucoup glisser de l'arrière. J'ai essayé de compenser en augmentant le traction control, mais ça n'a pas arrêté le patinage et la moto n'avançait pratiquement plus (trop sollicité, un anti-patinage bride exagérément le moteur en sortie de courbes, NDLR)".
"C'est vraiment dommage car je roulais une seconde plus vite ce matin au warm-up. Au moins j'ai terminé mes deux premières courses... J'espère être dans de meilleures conditions pour le prochain Grand Prix".
L'analyse Moto-Net.Com : Dernier parti, dernier arrivé... C'est une vision assez rude de la couse de Mike di Meglio à Austin, mais c'est pourtant hélas son résumé. Qualifié en dernière position, le Toulousain est de nouveau le dernier pilote classé, comme au Qatar. Pourtant, ce n'est pas l'aspect le plus préoccupant : son écart avec le vainqueur (1'51.962) est surtout trop élevé.
Dans la mesure où Marc Marquez tournait en 2'03 en début de course (puis en un petit 2'05 en fin d'épreuve), cela implique que le n°63 n'est pas passé loin de prendre un tour. Sa vitesse de pointe peu élevée (319,3 km/h en course contre plus de 340 pour les plus rapides) l'a évidemment desservi, tout comme sa petite fracture contractée au Qatar et ses problèmes d'anti-patinage.
Maigre consolation : malgré son expérience supérieure en MotoGP, son coéquipier Hector Barbera ne fait pas beaucoup mieux au guidon de la CRT à moteur de ZX-10R.
L'espagnol termine 15ème à 1'32 du vainqueur : "c'était peut-être la course la plus difficile de ma carrière", soufflera, dépité, Barbera à l'arrivée, expliquant avoir été en proie à d'insolubles problèmes de train avant au bout de trois tours...
La prochaine course MotoGP, le Grand Prix d'Argentine 2014, se disputera sur le nouveau circuit Termas de Rio Hondo le 27 avril. A suivre naturellement sur MNC : restez connectés !
Résultats du Grand Prix des Amériques MotoGP 2014
Non classés
Classement provisoire du championnat MotoGP 2014
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de Valence
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