Vice champion du monde, Jorge Lorenzo s'annonce comme un sérieux prétendant au titre 2010. Aspirant autant à la couronne suprême qu'à supplanter l'icône Rossi, il se montre cependant prudent lorsqu'il évoque publiquement ses objectifs. Confessions.
Troisième lors de la remise en jambes malaise la semaine dernière (lire MNC du 5 février 2010 : compte-rendu des essais de Sepang), l'espagnol Jorge Lorenzo démarre la saison dans une relative discrétion après une campagne 2009 tonitruante.
Véritable "épine dans la botte" de son coéquipier Valentino Rossi sur la quasi-totalité du championnat, Lorenzo clôture sa deuxième saison en catégorie reine par une superbe deuxième place derrière le génie italien. Rapide, incroyablement doué et n'affichant aucun complexe vis-à-vis de son prestigieux "compagnon" d'écurie, le n°99 n'a de cesse de monter en puissance au sein du team officiel Yamaha : une situation qui n'est sans imposer quelques "ajustements" de la politique sportive du constructeur aux diapasons...
Jeudi dernier Masahiko Nakajima, leader du projet MotoGP et directeur du team Fiat Yamaha, a confirmé qu'il n'y aurait plus de partage de données entre les deux pilotes et que chacun mettrait au point "sa" M1 : une conséquence de l'extrême compétition qui règne entre le "clan Rossi" et le "clan Lorenzo"...
"En ayant parlé avec Yamaha, je pense que Jorge a prouvé, en 2008 et surtout l'an dernier, qu'il était très rapide et capable de régler la moto lui-même. Il a passé deux ans dans l'équipe et tout le monde est d'accord sur le fait que chacun peut avancer comme bon lui semble", explique Rossi qui n'oublie pas de souligner régulièrement l'importance de son rôle dans le retour au plus haut de Yamaha en MotoGP. .
"Jorge veut être plus impliqué dans le développement et je pense qu'il est normal que chacun fasse son travail de son côté. Au final, ça ne change pas grand chose parce que nos remarques sont assez similaires, ce n'est donc pas un grand changement", conclut le champion du monde en titre... tandis que Lorenzo se refuse à tout commentaire sur la question !
Interrogé sur ses objectifs et ses attentes lors de la présentation des nouvelles livrées 2010 des Yamaha, l'espagnol s'est montré étonnement réservé et prudent dans ses déclarations. Pour autant, Jorge ne dissimule qu'à demi ses ambitions et s'il loue à l'extrême le talent de Rossi, il n'en reste pas moins un gladiateur assoiffé de victoires dont le but est bel et bien d'entrer dans la légende du MotoGP... aux dépens de son coéquipier !
Jorge, tout le monde s'attend à ce que la rivalité entre vous et Valentino soit encore plus forte cette année... Comment allez-vous gérer ça ?
Jorge Lorenzo : Je pense que cette rivalité n'a rien de personnel, c'est purement sportif. C'est quelque chose de normal pour moi, nous sommes des pilotes qui veulent gagner et nous sommes dans la même équipe. Nous avons gardé une relation correcte dans les médias l'an dernier et j'espère que ce sera pareil cette année.
Qui sera votre principal rival cette année et pourquoi ?
J. L. : En théorie, Valentino, Casey, Dani et moi-même seront les pilotes qui se battront pour le championnat. Mais je suis sûr qu'il y a quelqu'un d'autre qui pourrait disputer le titre avec nous...
Visez-vous le titre de champion du monde cette saison ou pourrez-vous de nouveau vous satisfaire de la seconde place ?
J. L. : Oui, je serais satisfait de la seconde place. Il est très difficile de l'atteindre, surtout lorsqu'on court contre de tels pilotes. Je veux gagner, mais je ne suis pas pressé, je dois rester patient.
Vous avez commis quelques erreurs l'an dernier. Qu'en avez-vous appris et que ferez-vous pour éviter de les refaire ?
J. L. : Je pense que le problème de l'an dernier était que nous étions quatre pilotes qui poussaient jusqu'aux limites à chaque course. Il est très difficile de terminer la course dans ces conditions. Il est vrai que j'ai fait quelques erreurs en termes de stratégie et de concentration et c'est dans ces domaines que j'essayerai de progresser cette année. Mais je suis assez satisfait de ma saison 2009.
Comment pensez-vous pouvoir progresser cette saison ? Y a-t-il des aspects sur lesquels vous voulez travailler en particulier ?
J. L. : Je pense que mes départs sont loin d'être les meilleurs. J'ai beaucoup travaillé dessus cet hiver, parce qu'on évite beaucoup de problèmes en prenant un bon départ.
Avez-vous eu des requêtes particulières pour le développement de la nouvelle M1 ?
J. L. : J'ai la chance d'avoir un style qui me permet de m'adapter à la moto assez facilement. Et je pense donc que je n'ai pas grand-chose à dire aux ingénieurs à ce sujet. Valentino a plus d'expérience et c'est un très bon pilote d'essai, alors je le laisse en charge du développement de la M1.
Si vous vous retrouviez dans la même situation qu'à Barcelone en 2009 cette année, pensez-vous pouvoir battre Valentino cette fois ?
J. L. : Je ne sais vraiment pas si ça se reproduira ! On peut s'imaginer réussir, mais le faire sur la moto est tout autre chose... En revoyant les vidéos, je me suis rendu compte que j'aurais pu l'empêcher de passer en fermant un petit peu plus ma trajectoire.
Après vos deux premières saisons, avez-vous l'impression de jouer un rôle plus important dans le développement de la moto ?
J. L. : Oui, je suis mieux préparé pour ce rôle parce que j'ai plus d'expérience maintenant. Je connais la moto et j'ai donc plus de connaissances à mon actif lorsque je parle avec les ingénieurs. Valentino reste plus important dans le développement de la M1, mais Masao Furusawa sait que je dois commencer à travailler dans ce domaine aussi tôt que possible, dans l'intérêt de Yamaha et pour moi-même...
Que pensez-vous de ce que dit Valentino au sujet de votre avenir dans le team ? Etes-vous content de partager le box avec lui ?
J. L. : Oui, je suis très content d'être avec Valentino parce que je n'aurais jamais pu apprendre autant avec un autre pilote. Globalement, je pense que nous sommes le meilleur team en MotoGP.
Que pensez-vous des rookies de cette année ?
J. L. : Pour être honnête, je ne pensais pas que le MotoGP puisse avoir autant de talents que durant ces deux dernières années, mais il semblerait que cela puisse arriver. L'arrivée de Spies, Barberá, Bautista et Aoyama rendra le MotoGP plus intéressant pour le public comme pour les pilotes.
Pensez-vous que Marco Simoncelli ou Ben Spies puissent avoir un impact aussi important que le votre en 2008 ?
J. L. : Oui, pourquoi pas ? Ce sont deux champions du monde, ils sont jeunes et très rapides. Ils veulent être rapides aussi tôt que possible. Ils auront probablement du mal à faire mieux que mes débuts, parce que j'avais décroché la pole position et une seconde place dès ma première course. S'ils ne chutent pas, ils peuvent cependant peut-être faire mieux que moi sur le résultat final (quatrième du classement général, NDLR).
.
.
.
Plateau : Les pilotes et leurs motos 2025
02 mars : GP de Thaïlande
16 mars : GP d'Argentine
30 mars : GP des Amériques
13 avril : GP du Qatar
27 avril : GP d'Espagne
11 mai : GP de France
25 mai : GP de Grande-Bretagne
08 juin : GP d'Aragon
22 juin : GP d'Italie
29 juin : GP des Pays-Bas
13 juillet : GP d'Allemagne
20 juillet : GP de République Tchèque (sous réserve)
17 août : GP d'Autriche
24 août : GP de Hongrie (sous réserve)
07 septembre : GP de Catalogne
14 septembre : GP de Saint-Marin
28 septembre : GP du Japon
05 octobre : GP d'Indonésie
19 octobre : GP d'Australie
26 octobre : GP de Malaisie
09 novembre : GP du Portugal
17 novembre : GP de Valence