Les quatre constructeurs de moto japonais ont reçu le feu vert ministériel pour travailler ensemble sur de petits moteurs à hydrogène qui équiperont à therme... pardon, à terme, des motos, petits véhicules et bateaux, engins de construction, drones, etc. Les voitures sont aussi au programme, via Toyota...
Il y a un peu plus d’un an, Yamaha et Toyota dévoilaient un affriolant V8 de 5 litres de cylindrées qui, gavé d’hydrogène et non d’essence, développe une puissance de 450 chevaux à 6800 tr/min et un couple de 540 Nm dès les mi régimes. Une joyeuse note d’espoir pour les amateurs de belles mécaniques... à quatre roues !
Cette fois, c’est au tour des motards de se réjouir puisque la firme au trois diapasons - et trois collaborateurs - annonce la création d’un nouvel organisme de recherche visant à développer des moteurs à hydrogène pour la petite mobilité. Comprenez les motocycles, petites autos et tricyporteurs, petites embarcations, outils de chantier, drônes, etc.
À l’image du vaste consortium pour motos à batteries interchangeable (SBMC), ce nouveau quatuor 100 % japonais composé de Yamaha donc, de Honda, Kawasaki et Suzuki cherche à combiner ses forces afin de développer plus efficacement les remplaçants des moteurs à combustion interne actuels...
"Pour parvenir à une société décarbonisée, il est nécessaire d'adopter une stratégie à plusieurs voies pour résoudre les différents problèmes du secteur de la mobilité, plutôt que de se concentrer sur une seule source d'énergie", estiment les marques nippones, faisant écho au récent discours du "très" grand patron Eric de Seynes...
Le nouveau groupe de travail baptisé HySE (pour Hydrogen Small mobility & Engine technology) vise en effet à explorer la piste de l’hydrogène en tant que carburant. Intéressante voire prometteuse, cette solution n’est évidement pas évidente à mettre en œuvre.
"L’utilisation de l'hydrogène pose des problèmes techniques, notamment sa vitesse de flamme élevée et une large zone d'allumage qui entraînent souvent une combustion instable, ainsi que la capacité limitée du réservoir de carburant en cas d'utilisation sur de petits véhicules", analysent les experts Miami Iwata.
Les membres de HySE se sont attribués différents rôles afin d’avancer plus vite et plus loin : Honda bossera sur le développement de - petits - moteurs à hydrogène, Suzuki étudiera leurs fonctionnalité, performances et fiabilité, Yamaha et Kawasaki - qui planche déjà sur un engin compressé, exposé au dernier salon Eicma - les testeront concrètement.
Les Bleus d’Iwata devront aussi travailler sur "les exigences relatives à un système de ravitaillement en hydrogène et à des réservoirs d'hydrogène pour la petite mobilité" tandis que les Verts d’Akashi définiront "l'équipement auxiliaire requis pour l'alimentation en carburant et les réservoirs, ainsi que l'équipement installé entre le réservoir et l'injection".
Ce projet recevra le soutien de Kawasaki Heavy Industries, membre la HySTRA (pour "CO2-free Hydrogen Energy Supply-chain Technology Research Association") qui fabrique des tas d’engins : des avions (comme le T-4, équivalent de notre Alphajet), des tunneliers (deux ont servis sous la Manche) ou des pétroliers... et des hydrogéniers à l’avenir ?
De même, Toyota "assumera le rôle d'exploiter au maximum les résultats de la recherche de HySE pour le développement de moteurs à hydrogène, en utilisant son savoir-faire en matière d'expériences, d'analyses et de conception de grandes unités de puissance alimentées à l'hydrogène pour les véhicules à quatre roues"...
Cette dernière information est capitale pour les motards : plus ce type de motorisations sera employée - par dizaine de milliers dans la moto, par millions pour l’auto ?! - et plus elle sera abordable financièrement.
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