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ANALYSE JEREZ - ROSSI S'EXPLIQUE
Paris, le 7 mai 2018

GP d'Espagne - Rossi (5ème) : "C'est comme travailler sur la pointe de l'iceberg..."

GP d'Espagne - Rossi (5ème) : C'est comme travailler sur la pointe de l'iceberg...

Les saisons se suivent et se ressemblent hélas pour le clan officiel Yamaha, qui s'est heurté au même souci d'adhérence que l'an passé lors du GP d'Espagne ce week-end... Valentino Rossi termine cinquième et Maverick Viñales septième, bien aidés par les chutes survenues loin devant eux en tête de course... Débriefing.

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Valentino Rossi, Yamaha-Movistar (10ème en qualifs et 5ème en course) : "Terminer cinquième avec mon rythme ce week-end, ce n'est pas si mal. J'ai aussi eu de la chance car trois gars devant moi sont tombés (quatre en réalité en incluant Crutchlow qui précédait l'italien avant sa chute, NDLR). Nous avons donné le maximum, mais malheureusement c'est tout notre potentiel actuellement"...

"J'étais beaucoup plus rapide que l'année dernière, mais c'est insuffisant pour se battre pour le podium. Si nous voulons essayer d'accéder au podium et à la victoire, nous devons accélérer notre processus de développement. J'espère que ce sera bientôt le cas"...

L'analyse Moto-Net.Com : L'année dernière, après un début de saison en fanfare au cours duquel Maverick Viñales avait remporté deux des trois premières courses pendant que Valentino Rossi alignait trois podiums successifs, le retour en Europe avait coupé brutalement les pattes aux officiels Yamaha...

Le quatrième Grand Prix 2017 organisé à Jerez (Espagne) avait en effet tourné à la bérézina : Viñales avait terminé lointain sixième à 24,5 sec du vainqueur, pendant que Rossi ralliait la 10ème position à 38,7 sec. C'était le point de départ d'insolubles soucis de motricité qui plomberont les Yamaha d'usine dès que le bitume est chaud et/ou glissant...

Un an plus tard, même circuit, mêmes pilotes... et mêmes difficultés ! Rossi et Viñales ont de nouveau "patiné" à Jerez, faute de grip à l'accélération. L'italien, jamais en capacité de rejoindre les avant-postes, termine 5ème à 8,7 sec tandis que l'espagnol finit 7ème à 13,5 sec. Et encore, les deux officiels ont profité de la triple chute "Dovizioso-Lorenzo-Pedrosa" et de l'erreur de Cal Cruthlow, 4ème avant sa chute !

"Nous avons progressé, mais les autres se sont davantage améliorés !"

"Je ne dis pas qu'au bout d'un an nous en sommes au même point avec les mêmes problèmes", tempère le Docteur, tenu en échec par la Ducati satellite de Danilo Petrucci (4ème). "Nous avons progressé... mais les autres se sont davantage améliorés ! Résultat, nous en sommes encore là, à se contenter d'une cinquième place - qui aurait pu être une huitième. Voila notre situation actuelle".

"Demain (aujourd'hui, NDLR), nous testerons de nouvelles pièces mécaniques à Jerez, mais c'est comme travailler sur la pointe de l'iceberg : en-dessous, il y a beaucoup de travail à faire", estime Valentino Rossi qui n'a de cesse de réclamer à Yamaha l'embauche d'un ingénieur électronique de chez Magnetti-Marelli. En vain, jusqu'à présent...

Pourtant, le n°46 et son coéquipier en sont convaincus : la M1 pêche au niveau de sa gestion électronique, pas assez fine par rapport à celle des Honda et Ducati. "La moto n'accélère pas, donc ça ne veut dire que l'électronique ne fonctionne pas", assure Viñales qui est passé par les repêchages pour se qualifier à la 11ème place.

Pour les deux coéquipiers, le salut réside dans le recrutement d'un spécialiste issu de la marque italienne, qui fournit le boîtier unique à toutes les MotoGP. Cette démarche a notamment été suivie par le HRC, qui a débauché un ingénieur Magnetti-Marelli recruté par Ducati pour mettre au point les logiciels uniques sur la Honda.

Le processus a demandé du temps - environ une saison - avant de parvenir à canaliser la fougue du V4 japonais par le biais des bonnes lignes d'encodages. Mais le résultat est là : la RC213V est redevenue l'épouvantail de la catégorie aux mains de Marc Marquez ! Yamaha doit suivre cette voie selon ses pilotes officiels, qui semblent surtout s'égarer sur de multiples pistes...

Rappelons en effet qu'un certain Johann Zarco leur colle régulièrement une valise avec une Yamaha antérieure : le français pilote une M1 privée équipée d'un châssis et d'un moteur 2016 améliorés (+ 500 tr/mn) et d'une aérodynamique 2018. Rossi et Viñales ont de leur côté le choix entre toutes les spécifications et leur 4-cylindres possède encore plus d'allonge !

Le pilote Tech3 a ainsi franchi la ligne d'arrivée à la deuxième position à 5,241 sec du vainqueur, avec 3,5 sec d'avance sur Rossi et 8,3 sec sur Viñales ! Jorge Lorenzo, ancien pilote Yamaha, témoigne : "on croirait que Johann pilote une autre moto que les officielles" ! Ou peut-être qu'il la pilote d'une autre manière ? Sans se poser trop de questions, par exemple ?

Toujours est-il qu'au classement provisoire, "Zarco-corico" occupe la deuxième place à 12 points de Marquez... et avec 8 longueurs d'avance sur "Mack" (3ème avec 50 points) et 18 sur le Docteur (6ème à 40 points). A ce train-là, il n'est pas exclu d'envisager que Johann termine premier pilote Yamaha du championnat du monde avec sa moto privée : un comble pour le futur pilote... KTM !

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