Le meilleur trialiste français dans les années 70, c'est lui ! Il a fait rêver tout une génération de motards verts qui suivaient ses exploits. Sa présence sur les podiums et en couverture des magazines spécialisés était alors incontournable. Portrait.
A lire dans notre Dossier spécial :Les plaisirs simples du trial à l'ancienne
Marc Fontan : le trial fait travailler le physique et le mental
Frank Margerin : le trial c'est la liberté absolue !
Charles Coutard : des marches et des podiums !
Jean-Marc Henrion (France Trial Classique) : le Pape de la Yamaha TY
Georges Laurent (BMZ) : l'aficionado des espagnoles
Depuis 43 ans, Charles vit au rythme du trial. Au sommet de son art pendant plus de onze ans, il gravitait parmi les dix meilleurs pilotes au monde. On peut donc lui faire confiance quand l'homme nous parle de trial à l'ancienne : on se tait et on écoute...
"A l'époque, on roulait ! Maintenant, on saute d'une pierre à l'autre... Un bon pilote amateur pouvait espérer rouler dans une épreuve du championnat du monde. Je me rappelle de Michel Gendre qui poursuivait ses études de dentiste tout en participant aux trials du Mondial et du championnat de France. Aujourd'hui, c'est impensable !", se souvient Charles Coutard.
A cette époque, Charles raconte qu'il partait souvent tout seul sur les épreuves : "une fois, en 1972, pour la dernière manche du championnat de France, je suis parti avec ma 403 de Montbéliard à 14h la veille de la compétition pour rejoindre la ville du Mans. A cette époque, on ne se posait pas de question et ça ne coûtait presque rien".
Après s'être essayé au trial moderne, Charles est revenu au trial classique. "De nos jours le trial a trop évolué, on l'a laissé dériver. Au départ, le trial était défini par la notion de franchissements d'obstacles naturels et sans arrêt de progression. Les interzones pouvaient atteindre 120 kilomètres, comme aux Six jours d'Ecosse ! Il fallait se cracher dans les mains ! Maintenant ce n'est plus la même chose, c'est du trial d'élite. Les pilotes commencent très jeunes et vieillissent très vite... Je suis le premier à être épaté par ce qu'ils font ! C'est des trucs d'extraterrestres ! Mais ils sont très peu à arriver au sommet et ils seront de moins en moins nombreux. Avec nos machines anciennes, pas besoin de faire des choses difficiles pour te faire plaisir. C'est plutôt la découverte permanente, j'aime la randonnée en montagne, je peux me balader. C'est l'essence même du trial".
A la question "et toi, tu avais une idole ?", Charles répond sans hésiter : "Sammy Miller ! Cet homme s'est fait tout seul, aussi à l'aise en trial que sur piste. Il avait la rage de vaincre ! En général, j'appréciais le calme des pilotes britanniques et ils roulaient comme des dieux !"
"Même en compétition on s'entraidait", poursuit Charles. "Lors de ma première participation aux Six jours d'Ecosse, je me souviens de Mick Andrews me disant : "Pendant 6 jours, tu te mets derrière moi et tu me suis". C'est ce que j'ai fait, et j'ai fini 11ème... Et coté français il y avait aussi Christian Rayer : j'ai été le premier à pouvoir le battre !"
De toutes les machines ayant marqué le champion, c'est la 250 Bultaco Sherpa Type 49 qui a sa préférence. Charles Coutard possède d'ailleurs un exemplaire du premier modèle de trial de la marque.
La 250 Yamaha TY "59N" lui laisse également un bon souvenir... Sans doute parce qu'il a remporté avec elle son dernier titre ! Enfin, la SWM lui a permis d'oublier les séances de mécanique après chaque course, car elle était pratiquement sans entretien.
Quand il ne roule pas avec Claude - son trialiste de père - pour tracer les zones du Trial annuel des Vieilles Tiges, Charles roule en compagnie d'Arthur - son fils -, adepte du "Freestyle Trial" et de ses back flips (sauts périlleux arrière) et autres figures acrobatiques, avec des sauts de plus de 20 mètres. On est loin du trial de papa...
Mais lorsque papa, au guidon de ses vieilles machines, entend les jeunes trialistes sur leur machine moderne lui déclarer que "c'était quand même bien à votre époque", on imagine le plaisir du grand Charles...
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