Kawasaki lève le voile sur sa nouvelle sportive et son nouveau roadster de moyenne cylindrée, ZX-6R et ER-6. Une présentation succincte sans chiffre à la clé, mais qui permet de découvrir les nouvelles lignes des machines et leurs probables intentions.
Après les présentations ultra complètes de Honda (lire Moto-Net.Com du 5 septembre 2008), puis de Yamaha (lire Moto-Net.Com du 10 septembre 2008 et Moto-Net.Com du 12 septembre 2008), Kawasaki lève un coin du voile recouvrant les très attendues remplaçantes de la ZX-6R et de l'ER-6 N et F.
Les informations sont savamment distillées et aucun chiffre officiel n'est avancé de la part des Verts, mais Kawasaki offre tout de même une mise en bouche à ses fans en attendant le salon de Cologne pour dévoiler les caractéristiques précises de ses modèles. Une méthode habile pour alimenter un peu plus les fantasmes des futurs acquéreurs, là où d'autres ont déjà tout dit sur les (r)évolutions à venir.
Gageons toutefois que de belle surprises nous attendent dans les prochains mois, quelles que soient les stratégies de communication choisies par les constructeurs. Et en attendant, place aux nouvelles ZX-6R et ER-6 !
ZX-6R : plus légère, plus tranchante et plus maîtrisable
Apparue en 2003, la nouvelle génération de sportives de moyenne cylindrée Kawasaki instaurait un style radical, sans concession et ouvertement tourné vers la piste. Assagies, les bouillantes ZX-6R 636 ont depuis fait une croix sur les 36 cc qui les différenciaient de la concurrence, mais malgré un train avant exceptionnel de feeling et une finition en nette hausse, le modèle 2007 a fait les frais d'une géométrie moins radicale et d'un comportement moteur plus "creux" que la concurrence.
Si le dossier de presse de la nouvelle "6" ne donne aucune mesure concrète permettant de jauger les progrès réalisées par les ingénieurs nippons, quelques déclarations laissent augurer une sérieuse remise à nouveau de la moto. Ainsi, Kawasaki nous apprend que "l'interaction pilote / machine a été peaufinée afin d'offrir un contrôle encore plus précis et une parfaite maîtrise du moteur à tous les régimes et un couple généreux à mi-régime".
En clair, l'adoption d'un accélérateur électronique - voire d'une admission variable - pourraient faire leur apparition sur la verte : des technologies pointues, mais dont l'efficacité a fait ses preuves en championnat du monde, puis sur les nouvelles Yamaha R6 et R1 (lire Moto-Net.Com du 10 septembre 2007 et notre Essai Moto-Net.Com du 27 décembre 2007).
Quoiqu'il en soit, le quatrième constructeur japonais vante "les améliorations apportées au moteur et a la partie cycle (qui) rendent la machine encore plus maîtrisable et rassurante, des qualités qui autorisent un pilotage de haut niveau en toute sérénité". Bien entendu, le comportement devient "plus agile et plus sûr", précise Kawa, tandis que la chasse au poids semble être redevenue une priorité : il est vrai que les 167 kg à sec du précédent millésime se ressentaient quelque peu en virage face aux poids plumes de la catégorie, comme la Honda 600 CBR et la Triumph 675 Daytona.
Enfin, les aptitudes du train avant de feu la 2007 sont a priori conservées, puisque la ZX-6R 2007 permettrait "une inscription parfaite en entrée de virage". Pas d'inquiétudes à prévoir lors des accélérations musclées, puisque les photos révèlent l'apparition d'un amortisseur de direction Öhlins. Le spécialiste de l'amortissement suédois semble toutefois le seul nouveau manufacturier visible, puisque la ZX-6R se pare toujours d'étriers de freins radiaux Nissin et de pneumatiques Bridgestone (BT 16 en monte d'origine en 180 / 55 /17 à l'arrière).
Un design plus agressif, gage d'un retour au plus haut niveau ?
En revanche, les premières photos de la machine démontrent un retour à la radicalisation de la Supersport Kawasaki : la moto paraît plus ramassée sur elle-même, plus fine et s'affiche avec un design plus anguleux. La face avant est nettement plus accrocheuse, avec des phares plus fins et plus étirés. Un dessin plus séduisant, certainement facilité par la délocalisation de l'entrée d'air forcée. Celle-ci n'apparaît plus sur la bulle et se trouve donc soit abandonnée - peu probable -, soit canalisée sous forme de tunnels en dessous du bloc optique. A vérifier très prochainement : restez connectés !
La forme de la bulle et des rétros a subtilement évolué et ces derniers affichent les mêmes angles que sur la dernière ZX-10R, sans toutefois y intégrer les clignotants qui restent sur l'avant des carénages et dont le format est inchangé. Quant aux carénages, ils se montrent plus acérés et moins enveloppants.
D'originales ouvertures font ainsi leur apparition sur le devant - sans doute pour optimiser le refroidissement du moteur -, tandis que la physionomie générale est plus agressive que sur le modèle précédent. Un sentiment qui se confirme avec les angles du réservoir, mais surtout par la présentation beaucoup plus courte et moins volumineuse de la partie arrière !
Allégée, la partie arrière bénéficie à plein du retour de l'échappement en sortie latérale, dont le look court et compact est assez réussi : la sortie biseautée, notamment, est assez suggestive. On aime ou on déteste, mais ça affine la moto et fait surtout disparaître la disgracieuse "marmite" d'échappement située sous le moteur ! Le feu arrière à diodes adopte une forme en arc de cercle et se trouve considérablement grossi.
Le bloc compteur ne présente a priori que peu d'évolutions majeures : désormais de coloris noir, il affiche une zone rouge débutant à 16 000 tr/min, tandis que la reconduction d'un chrono semble une certitude au vu du bouton "Lap" sur le commodo gauche. Un bref aperçu de fenêtres digitales laisse augurer d'une foultitude d'informations supplémentaires, comme les trips d'usage et - on l'espère -un indicateur de rapport engagé.
Enfin, l'embrayage semble conserver un mécanisme par câble - étant donné l'absence de bocal hydraulique au dessus du levier gauche - tandis que l'imposant bras oscillant aborde une forme de type "banane". L'absence de précisions concernant les suspensions laissera les "as du tournevis" sur leur faim, même si l'on distingue un réglage de l'hydraulique en bas de la fourche. Gageons que la nouvelle ZX-6R devrait offrir le panel habituel d'ajustement de la précontrainte, de la détente et de la compression.
En rentrant dans les détails, on note que la fourche a délaissé son coloris noir pour un retour à un traitement anodisé du plus bel effet. Les repose-pieds passent du gris au noir, les cabochons de clignotants arrière virent du orange au blanc, les imposants déflecteurs devant la fourche ont considérablement réduit et le modèle vert "Lime" aborde des autocollants de la même couleur sur les jantes : transcendant !
Malheureusement, aucune information concernant le tarif et la disponibilité du modèle ne sont connues à ce jour... Mais il est légitime d'espérer une inflation mesurée par rapport au modèle précédent et un début de commercialisation au cours du premier trimestre 2009. Toutes les informations et les chiffres seront disponible prochainement sur Moto-Net.Com, puis lors de notre essai de cette nouvelle machine qui fleure bon le racing spirit !
Nouvelles ER-6 F et N : plus incisives et plus joueuses
Concernant les pétillants bicylindres, ces roadsters plébiscités en Europe - surtout la version Naked - ne connaîtront que des évolutions pour 2009, sans remettre en cause les recettes déjà éprouvées.
Toutefois, la plus grosse surprise provient du modèle ER6F (avec carénage), qui présente des évolutions esthétiques conséquentes et même une subtile affiliation avec la nouvelle ZX-6R présentée ci-dessus ! Le coloris vert met parfaitement en valeur ce parallèle, tout comme ses lignes incisives, tendues vers l'avant "comme un fauve prêt à bondir", surenchérit le blason d'Akashi.
La coque arrière s'est judicieusement effilée, cédant la place à un phare à diodes des plus seyants, tandis que les poignées passager passent du noir au gris. Si la machine conserve son amusant twin parallèle, Kawasaki annonce "quelques ajustements mineurs procurant au nouveau moteur une réponse plus onctueuse des bas aux moyens régimes et un tempérament plus prompt a grimper dans les tours".
En revanche, la partie avant et les carénages ne se sont pas contentés "d'ajustements mineurs" : directement calqué sur la nouvelle Ninja, le dessin des découpes de carénage et de la face avant procure indubitablement une touche sportive bienvenue au roadster routier des Verts ! Le réservoir paraît plus anguleux et rehaussé, tandis que les optiques adoptent un format qui rappelle celui des ZX-10R modèles 2004. Enfin, les rétros abandonnent eux-aussi les formes rondes.
Côté vie à bord, le constructeur nippon assure avoir augmenté la maniabilité et l'accessibilité de son modèle tout en traquant les vibrations grâce "au remaniement du cadre, du bras oscillant et des suspensions" : nul doute que l'apparition de caoutchoucs sur les repose-pieds devrait aussi isoler le conducteur des pernicieux désagréments ! Enfin, la machine adopte un original compteur entièrement digital rétro-éclairé orange, où l'on peut distinguer une jauge à essence et un compte tours à barographe.
Au vu de la conservation de la plupart des ses périphériques (disques, étriers, fourche et amortisseur latéral), cette nouvelle mouture de l'ER-6F devrait maintenir peu ou prou son tarif attractif (actuellement 6 399 € sans ABS et 6 999 € avec ABS), même si le constructeur insiste sur les gros progrès apportés à la finition de l'ensemble. Disponible en vert et en bleu (avec ou sans ABS), l'ER-6F sera commercialisée avec des Bridgestone BT 21.
ER-6N : évolutions en douceur
Ceux qui attendaient une révolution du petit roadster Naked Kawasaki risquent d'être déçus. Apparue en 2006, cette moto ravit depuis deux ans les amateurs de motos légères et bien équilibrées, dotées d'un moteur moyennement puissant mais pas avares en sensations.
Plébiscitée par la gente féminine, les motards débutants et les moto-écoles, l'ER-6N surprend même les plus expérimentés : les compétiteurs de la coupe Kawa sont unanimes sur les capacités dynamiques de la moto ! Affichée à 5 999 € sans ABS (6 599 € avec), ce sympathique roadster truste les premières places des ventes.
Pour 2009, "la nouvelle er-6n reprend à son compte les fondamentaux qui ont fait le succès de son aînée : un tempérament joueur, une facilite de conduite accessible à tous et un style éblouissant. Sans omettre de les amplifier", souligne naturellement Kawasaki.
Ses carénages évoluent en douceur vers plus de compacité et de formes anguleuses, mais les changements se révèlent étonnement moins prononcés que sur l'ER-6F. La partie avant se veut plus agressive et l'allongement du bloc optique n'est pas sans rappeler celui de la dernière Honda Hornet. Les clignotants avant ne changent pas de place, mais se voient allongés tandis que - comme sur la version routière - l'ER-6N se dote d'un compteur digital, de poignées de maintien grises, de caoutchoucs sur les repose-pieds et de rétros redessinés.
Revue et corrigée elle aussi au niveau du châssis, du bras oscillant et des suspensions, la machine s'annonce comme plus maniable et plus accessible : des affirmations que l'on a hâte de vérifier, tant le modèle précédent brillait déjà par sa facilité d'usage ! Enfin, le modèle 2009 étrenne deux nouveaux coloris particulièrement seyants : un orange métallique et un blanc très tendance. Restez connectés !
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