Le circuit du Twin Ring Motegi accueille ce week-end le Grand Prix du Japon, 15ème des 18 épreuves MotoGP 2016 et première de la tournée du Pacifique avec trois courses consécutives (Japon, Malaisie et Australie). Marc Marquez, écrasant leader du championnat avec 52 points d'avance sur Rossi et 66 sur Lorenzo, jouera sa première balle de match face aux Yamaha Boys sur ce tracé appartenant à son employeur Honda... Mise en bouche.
En 2014, Marc Marquez décrochait son deuxième sacre MotoGP consécutif en terminant deuxième du GP du Japon derrière Jorge Lorenzo. Deux ans plus tard, symboliquement, l'officiel Honda pourrait y reprendre la couronne des mains du même Lorenzo sur ce circuit de 4,801 km construit en 1997 par Honda. Fort de sa splendide victoire en Aragon (Espagne), Marquez paraît objectivement en mesure de mener de nouveau la danse sur sa RC213V : l'espagnol compte le plus de victoires (4 contre 3 pour Lorenzo et 2 pour Rossi), de podiums (10) et surtout aucun résultat blanc (13ème au Mans après son unique chute en course). Et son "toucher de piste" est parfaitement illustré par la photo ci-dessous, prise lors du deuxième test du nouveau V4 Honda pendant des tests privés en Aragon !
Pour autant, la partie est loin d'être gagnée pour le n°93, qui ne croit pas vraiment en ses chances de titre au Japon. D'une part, car l'officiel Honda n'apprécie que modérément le Twin Ring Motegi et sa succession de gros freinages et de fortes accélérations : le tracé japonais figure parmi les rares circuit où il ne s'est jamais imposé, avec le Red Bull Ring introduit cette année. De plus, pour que Marquez accède au sacre dès ce week-end au Japon, il doit non seulement s'imposer mais ses adversaires doivent rater le coche : si Marquez gagne, Rossi et Lorenzo ne doivent respectivement pas finir mieux que quinzième et quatrième. Un scénario difficile à envisager à la régulière, à moins que la pluie ne vienne de nouveau "noyer" les officiels Yamaha ? Marquez devra probablement patienter, mais pas trop longtemps : son avance est telle qu'il remporterait le titre "simplement" en terminant quatrième les quatre courses restantes à disputer, sans avoir à remporter de victoire ni même monter sur le podium !
Par ailleurs, Jorge Lorenzo s'est toujours montré redoutable au Motegi : le futur pilote Ducati, qui a essayé une Formule 1 Mercedes avant d'embarquer pour l'Asie, y compte trois victoires en MotoGP (2009, 2013 et 2014) et tous les records du tour (record absolu du circuit et record du tour en course). Son coéquipier Valentino Rossi, en pleine forme grâce à ses studieux entraînements en R1M à Misano, ne s'est quant à lui pas imposé au Motegi depuis... 2008 ! Le Docteur reste sur une deuxième place en 2015 et une troisième l'année précédente. Seul Dani Pedrosa, vainqueur l'an dernier, compte autant de victoires que Lorenzo au Motegi en catégorie reine, en plus de s'y être aussi imposé en 125 et 250.
Mais cette année, le coéquipier de Marquez arrive au Japon à la quatrième place du général, à 93 points du leader et avec seulement six points d’avance sur son compatriote Maverick Viñales, qui aborde son 100ème Grand Prix avec Suzuki. Même si "Pedro" a retrouvé une partie de sa prestance à San Marin, on l'imagine mal barrer la route à son voisin de box ce week-end, surtout après sa nouvelle course difficile en Aragon (6ème à cause de problèmes de pneus). Sixième du classement général à 44 points de Viñales, Cal Crutchlow devra quant à lui défendre son statut de premier pilote indépendant sur sa Honda LCR : Pol Espargaro et Héctor Barbera ne sont qu’à respectivement 9 et 21 points du britannique, avec encore quatre courses pour le rattraper...
Juste derrière Crutchlow au provisoire, Andrea Dovizioso tentera de renouer avec les avant-postes tandis que son coéquipier Andrea Iannone est de nouveau forfait suite à sa vertèbre fracturée à Misano. Bradley Smith sera quant à lui de retour de blessure sur sa Yamaha Tech3 après presque un mois et demi de convalescence pour son genou droit blessé lors de sa pige aux 8H d’Oschersleben, tout comme Jack Miller qui a été écarté de plusieurs courses suite à sa blessure au poignet droit contractée au Red Bull Ring sur sa Honda Marc VDS.
Enfin, comme le veut la tradition, les constructeurs japonais engagent un de leur compatriote en wild card sur leurs terres, à l'image de Katsuyuki Nakasuga, pilote d’essais Yamaha et par ailleurs surprenant deuxième du GP de Valence 2012, qui viendra étoffer la grille MotoGP sur une M1 officielle.
Voici les premières déclarations disponibles en attendant les suivantes : restez connectés !
Marc Marquez, Honda-Repsol : "Cette série de trois courses marque toujours une période exigeante de la saison car il y a trois courses d'affilées dans des fuseaux horaires et des conditions différentes. Nous devons les traiter calmement et avec le même état d'esprit que nous montré tout au long de la saison (autrement dit, Marquez doit s'exhorter au calme et réfréner ses pulsions d'attaquant quand la situation ne le permet pas, NDLR !). Le Grand Prix du Japon est un rendez-vous important pour nous car c'est la course à domicile pour Honda et celui où nous avons décroché le titre en 2014. Mais c'est aussi un circuit qui a toujours été un peu difficile pour nous. Ainsi, si j'avais coché Aragon comme un circuit sur lequel je voulais attaquer pour l'emporter, Motegi fait partie des tracés où je me suis donné comme consigne de marquer le plus de points possible. Cela dit, nous allons aborder la course en étant ouvert à toutes les possibilités pour pouvoir s'adapter à toutes les circonstances".
Valentino Rossi, Yamaha-Movistar : "J'adore les courses de la tournée d'outre-mer, les circuits sont fantastiques. Sur le papier on est fort avec la Yamaha, donc j'espère me battre pour la victoire. Je suis particulièrement content d'aller au Japon car c'est le siège de Yamaha et je ferai de mon mieux pour y faire un bon Grand Prix. J'aime le circuit et l'ambiance. Je suis en forme et je suis prêt pour les trois courses à venir !"
Jorge Lorenzo, Yamaha-Movistar : "On aborde maintenant une partie très différente de la saison et peut-être la plus excitante, avec les trois courses d'affilée outre-mer qui sont très exigeantes physiquement et mentalement. D'un autre côté, c'est une belle aventure à chaque fois. On commence par le Motegi où j'ai de très bons souvenirs. J'adore le Japon et j'aime beaucoup ce circuit, car pour Yamaha et les autres constructeurs japonais ce Grand Prix est très important. C'est la vraie course à domicile ! La fin du championnat est encore assez loin donc il faut continuer à piloter le mieux possible, être compétitif et essayer de gagner à nouveau. Ce serait fantastique de le faire pour le Grand Prix national de Yamaha !"
Dani Pedrosa, Honda-Repsol : "Motegi est l'une de mes pistes préférées.. En plus du fait qu'il s'agisse de la course sur le circuit Honda, j'ai eu de bons résultats sur ce tracé (trois victoires en MotoGP, comme Lorenzo : toutes les statistiques en bas de page, NDLR). Naturellement, nous voulons obtenir le meilleur résultat possible devant nos fans japonais, mais pour y arriver nous devons commencer à travailler sur la moto et les pneus et ensuite savoir si nous pourrons être aussi compétitif que nous l'avons été dernièrement. Pour le moment, la chose la plus importante est de trouver la meilleure combinaison entre les pneus et la moto, avec moi dans l'équation bien sûr !"
Alvaro Bautista, Aprilia-Gresini : Motegi est une piste spéciale avec beaucoup de sections à fort freinage, sur laquelle je me suis toujours senti bien et parfois même terminé sur le podium (le dernier remonte quand même à 2012, sur la Honda Gresini, NDLR). Les résultats obtenus lors des dernières courses nous ont motivé pour le Japon et nous sommes prêts à nous battre pour le Top 10. La stabilité, tant au freinage qu'à l'accélération, sera le point sur lequel nous devons travailler le plus ce week-end"
Loris Baz, Ducati-Avintia : "Je suis motivé avant de me rendre au Japon. Cette saison a été vraiment compliquée pour moi avec deux blessures consécutives. J’étais physiquement et moralement épuisé. J’ai été en mesure de disputer la course d’Aragón, mais ma condition physique était loin d’être adaptée au pilotage de ces motos. Trois semaines plus tard, je me sens désormais mieux, même si je ne suis pas encore à 100% de mes capacités. Avoir trois épreuves en trois semaines est parfait, car je vais pouvoir retrouver mon rythme. L’an dernier, ma course à Motegi ne s’était pas très bien passée mais je pense qu’il en sera autrement cette fois. La Ducati est une moto très stable au freinage. Et même si nous n’avons pas de winglets pour éviter les wheelies, je pense que nous pouvons être compétitifs. Il faut attendre de voir la météo maintenant car la pluie est souvent de la partie".
Maverick Viñales,Suzuki-Ecstar : "J'aborde le Motegi dans un bon état d'esprit, nous allons avoir beaucoup de soutien de la part des fans et des gens de l'usine Suzuki. Je suis très confiant, on progresse à chaque course et maintenant on sait qu'on peut se battre pour les premières positions dans chaque course. Ca nous permet de travailler avec moins de pression et de rester concentré sur notre méthode. La moto a progressé et notre meilleure compréhension de l'électronique et des paramétrages nous permet d'être plus compétitifs. C'est sûr qu'au Motegi nous allons en profiter pour recueillir davantage d'informations et les transférer directement aux développeurs japonais, ça sera une récompense pour leurs efforts, mais aussi un apport d'enthousiasme pour qu'ils avancent encore plus. L'an dernier la pluie avait compliqué notre week-end, donc je suis heureux d'avoir maintenant des solutions différentes pour être compétitif dans les conditions humides".
Aleix Espargaro,Suzuki-Ecstar : "En tant que pilote d'usine pour une marque japonaise, arriver au Motegi signifie une grande émotion. Je n'ai pas été aussi compétitif que souhaité lors des dernières courses car je n'arrive pas encore à comprendre comment exploiter le pneu avant. Mon équipe fait un excellent travail, la moto a beaucoup progressé, mais il me manque encore quelque chose dans mon style de pilotage qui pourrait me permettre de me rapprocher du sommet. Je me suis bien préparé pour ce week-end, car ce sera aussi la première d'une série de trois courses d'affilée, très exigeantes physiquement et mentalement. Ma détermination est au top et je voudrais vraiment obtenir un résultat exceptionnel avec Suzuki avant la fin de la saison, en récompense de tous les efforts que nous avons fait jusqu'à présent".
Bradley Smith, Yamaha-Tech3 : "Je suis excité de retourner en piste, même si je m’attends à une course très difficile. Je suis déterminé à donner le meilleur. Pour la première fois depuis sept semaines je vais pouvoir piloter la YZR-M1. Je suis presque totalement remis, mais il me faudra un peu temps pour reprendre mes marques. Ça sera mon objectif du week-end, mais je suis confiant. Le Japon est une destination très spéciale pour moi. Ce sont les terres de Yamaha et j’y ai gagné les 8 Heures de Suzuka l’an passé. Les fans sont géniaux, ce qui motive encore plus. Je sais que ce week-end sera d’autant plus exigeant en raison de la nature ‘stop and go’ du circuit. On y trouve de gros freinages, mais nous pouvons débuter notre tournée outre-mer de façon positive".
Piero Taramasso - Manager Deux-roues, Michelin Motorsport : "Motegi marque le début de trois week-ends très intenses qui nous emmèneront du Japon à la Malaisie en passant par l’Australie. Ces trois courses présentent leurs propres challenges, mais la tâche est difficile aussi pour la logistique. Nous avons besoin de plus de 4000 pneus pour ces trois courses. Certains ont été acheminés par bateau, d’autres arriveront sur chaque circuit par les airs. Le circuit de Motegi est très technique avec une surface moyennement abrasive qui donne un bon niveau de grip. Il y a des zones de freinages très violents et des phases de fortes accélérations qui sollicitent beaucoup le centre de la bande de roulement. Notre gamme de pneus a été sélectionnée avec l’objectif d’offrir une grande stabilité exigée par les freinages (soft, medium et hard à l'avant et soft et medium asymétriques à l'arrière, NDLR). Nous n’avons pas beaucoup testé à Motegi avec les pilotes MotoGP, nous allons donc travailler selon notre programme habituel avec chaque team et pilote pour leur offrir le meilleur pour la course".
Vendredi 14 octobre (heure de Paris)
Samedi 15 octobre (heure de Paris)
Dimanche 16 octobre (heure de Paris)
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
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04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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