Jorge Lorenzo tire finalement sa révérence du MotoGP une saison avant la fin de son contrat chez Honda-Repsol, vaincu par ses blessures à répétition et son inadaptation à la RCV officielle. Clap de fin pour le quintuple champion du monde des Grands Prix, dont trois fois en catégorie reine...
Jorge Lorenzo Guerrero, 32 ans, disputera ce dimanche à Valence (Espagne) le dernier Grand Prix de son immense carrière, marquée par quelque 68 succès dont 47 en MotoGP. Le majorquin, surnommé "Por Fuera" pour ses dépassements par l'extérieur à ses débuts, est l'un des rares à s'être illustré en catégorie reine avec deux motos différentes : Yamaha et Ducati.
Mais la rétive Honda - et les chutes qui lui sont associées - aura finalement eu raison de son talent et surtout de sa motivation : l'association "HRC-Lorenzo", aussi prometteuse fut-elle sur le papier, se termine par un fiasco et une modeste 11ème place comme meilleur résultat au GP de France.
En délicatesse avec le train avant de sa RC213V, "Jorgeuil" n'est jamais parvenu à trouver la confiance nécessaire pour exprimer sa vélocité. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé, quitte à se blesser lourdement lors de ses deux grosses chutes consécutives au GP de Catalogne (en début de course puis pendant les tests) suivi d'un terrible high side au GP des Pays-Bas...
Le quintuple champion du monde, relevé avec deux vertèbres brisées, avoue avoir à cet instant - et pour la première fois - ressenti l'envie de jeter l'éponge : "je dois admettre que quand je me suis relevé dans le gravier, je me suis demandé si ça valait vraiment le coup de continuer à souffrir après ce que j'avais déjà réalisé".
La douleur et son cortège de doutes allaient s'installer d'autant plus facilement que Lorenzo n'a finalement jamais été en complète forme depuis son arrivée chez Honda : le coéquipier de Marquez traînait de vieilles blessures consécutives à sa fin de saison 2018 chez Ducati, puis s'était blessé au poignet gauche courant janvier.
Son corps meurtri par de multiples fractures (épaules, chevilles et poignets) a dit "stop", mais son esprit de combattant, lui, ne parvenait pas à s'y résoudre : "après mes chutes, je suis rentré à la maison et j'ai décidé d'essayer : je ne voulais pas prendre de décision trop tôt, donc j'ai continué".
Une fois encore, Jorge Lorenzo a serré les dents en pensant braver les difficultés pour retrouver le chemin du succès. Mais ses louables efforts - et ceux de Honda pour répondre à ses attentes - n'ont pas suffi : le n°99 s'est enlisé en fond de grille, prenant jusqu'à deux secondes au tour par son équipier Marc Marquez !
"Vous savez que j'aime piloter, j'aime la compétition, j'aime ce sport... mais j'aime surtout gagner. Or j'ai réalisé à un moment que ça n'était pas possible, en tout cas pas sur le court terme avec Honda", analyse le champion avec lucidité.
"La vérité est qu'à partir de ce moment-là (sa chute à Assen, NDLR), la côte a été trop grande et je n'ai plus trouvé la motivation pour gravir cette montagne", a-t-il indiqué avec franchise durant sa conférence de presse.
"Je dois dire que je me sens vraiment désolé pour Honda, surtout pour Alberto (Puig, manager du HRC, NDLR), qui est celui qui m'a donné cette opportunité : malheureusement, je dois dire que je l'ai déçu et j'ai déçu Honda également", reconnaît Lorenzo que l'on sent affecté par cet échec.
Jorge Lorenzo, 19ème au provisoire avec 25 maigres points, raccroche sa combinaison après 18 saisons, 297 départs et 152 podiums en Grands Prix. Ses débuts en 125 cc remontent en 2002 à l'âge de 15 ans - à l'époque, il avait dû attendre le troisième GP (en Espagne) pour courir ! - et sa carrière compte cinq titres : deux en 250 cc et trois en MotoGP.
Si son retrait est compréhensible au regard de ses résultats (ou plutôt de son manque de résultats...), sa décision n'en a pas moins surpris beaucoup de monde dans le paddock : Lorenzo assurait encore la semaine dernière vouloir aller jusqu'au bout de son contrat avec Honda, arguant notamment que le repos de l'intersaison lui permettrait de panser définitivement ses plaies !
Son départ libère de fait une place de choix dans le team de référence : Cal Crutchlow s'est logiquement empressé de se mettre sur les rangs, mais le HRC a d'ores et déjà prévenu que le champion du monde Moto2 Alex Marquez et l'ancien pilote KTM Johann Zarco comptaient aussi parmi les candidats possibles. Le pilote tricolore a décidemment eu le nez creux de se tourner vers Honda LCR pour remplacer Nakagami, au lieu d'accepter l'offre de pilote d'essai de Yamaha ! A suivre sur MNC : restez connectés !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de Valence
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