Nouvelle étape positive pour KTM : ses créanciers l'autorisent à fractionner ses lourdes dettes et à relancer son usine de fabrication de motos ! Dans le même temps, une rumeur insistante venue d'Autriche fait état de l'intérêt de son rival BMW pour entrer au capital.
Le groupe Pierer Mobility annonce que son plan de restructuration lancé fin novembre 2024 pour sauver sa marque vedette KTM a été accepté par ses créanciers. Il s'agit de la deuxième étape de cette procédure initiée par le groupe autrichien, qui vient tout juste de recevoir l'accord des tribunaux pour étaler ses propres dettes.
"Lors de la réunion sur le plan de restructuration qui s'est tenue aujourd'hui (25 février, NDLR), les créanciers ont accepté le plan de restructuration présenté par KTM AG. Il prévoit que les créanciers recevront une quote-part en espèces de 30 % de leurs créances", détaille le communiqué envoyé par le groupe de Mattighofen (Autriche).
Cette quote-part devra être versée à l'administrateur judiciaire en charge du dossier "d'ici le 23 mai 2025", précise le document. Concrètement, KTM est autorisé à honorer qu'un tiers seulement de ses dettes (30%) de façon à desserrer l'étau financier qui l'étouffe peu à peu depuis l'été dernier. Ce soulagement est toutefois limité dans le temps : la marque devra tôt ou tard s'acquiter de l'intégralité des sommes dues...
Rappelons que le montant de ses dettes est estimé à entre 2 et 3 milliards d'euros, répartis entre banques, fournisseurs et sous-traitants. KTM est victime de sa stratégie expansionniste et d'ambitions commerciales trop optimistes : ses ventes n'ont pas suivi, créant un énorme stock de motos invendues. KTM plie sous le poids des charges de production de toutes ces machines, en plus de leur coût de stockage. Des sommes colossales à avancer sans rentrées d'argent, faute de ventes.
Mais si ce plan de sauvegarde de KTM est accepté, cela n'efface pas pour autant ses ardoises et donc sa problématique la plus urgente : son besoin de cash pour éviter le crash ! La marque doit lever des fonds pour à la fois régler cette quote-part de 30% à ses créanciers, mais aussi pour lui permettre de relancer son outil industriel et payer ses salariés.
"Afin de financer le quota de trésorerie et la poursuite de la production, le groupe a besoin de capitaux frais d'environ 800 millions d'euros", explique sa maison-mère Pierer Mobility. Ces "capitaux frais" sont sollicités auprès des actuels partenaires de KTM (comme Bajaj et CF Moto) mais aussi des investisseurs extérieurs. Ce qui nous amène à la potentielle l'arrivée de BMW dans l'équation !
Selon la rumeur lancée par le média autrichien oe24, le groupe BMW aurait tâté le terrain pour injecter ces fameux "capitaux frais" dont a besoin KTM. En clair, le constructeur allemand envisage d'entrer au capital de son rival autrichien et d'en devenir propriétaire ou copropriétaire, selon la nature de la transaction !
Ce projet de rachat de KTM par BMW ne serait pas sans conséquences sociales, d'après oe24. La marque à l'hélice ne souhaiterait pas conserver l'usine historique de Mattighofen (suppressions de milliers d'emplois à la clé) et confierait la fabrication des futures motos "KTM par BMW" à son principal sous-traitant, l'indien TVS. Bajaj, qui fabrique toutes les KTM de 125 à 390, et CF Moto - en charge des 790 et 890 - resteraient eux dans la boucle.
Autre cible que viserait BMW : le service Racing KTM, en particulier sa branche MotoGP. Rappelons que BMW envisage d'intégrer la catégorie reine à la faveur du nouveau règlement 2027 : cette étape serait grandement facilitée via la structure existante de KTM. Mais quid de l'énorme partie dévolue au tout-terrain de KTM ? BMW s'en servirait-il pour renforcer ses positions off-road ?
Attention à prendre ces scénarios avec les pincettes requises, dans la mesure où ni BMW ni KTM n'a confirmé officiellement le moindre rapprochement. Ce rachat de KTM par BMW reste à ce stade purement hypothétique. A suivre, restez connectés !
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