Valentino Rossi prendra pour la première fois le guidon de la Yamaha M1, demain à Sepang, pour trois jours d'essais au sein de son nouveau team. Interview à la veille du grand jour.
Comment appréhendes-tu tes premiers tours de roue sur la Yamaha M1 ?
Valentino Rossi : ça fait longtemps que je n'ai pas fait de moto (plus de deux mois) et tout est complètement nouveau, donc c'est presque comme un redémarrage à zéro. Je vais avoir besoin d'une journée juste pour me réhabituer à piloter, réévaluer la vitesse et le freinage. Et la moto sera très différente de ce à quoi j'étais habitué.
Quel est l'intérêt de faire venir chez Yamaha des membres de ton ancienne équipe ?
Valentino Rossi : c'est un énorme avantage, car ça prend du temps de comprendre les changements que nous pourrions être amenés à faire, travailler les réglages et tout découvrir de la nouvelle machine. Mon équipe me connaît très bien parce qu'on travaille ensemble depuis des années et maintenant on forme la meilleure équipe au monde !
Ton chef mécano, Jerry Burgess, a dit que tu pourrais gagner le championnat dès cette année. Qu'en penses-tu ?
Valentino Rossi : ce n'est pas clair pour moi car je n'ai pas encore piloté la moto. Gagner le championnat dès la première année sera difficile. Il nous faut du temps pour devenir compétitifs et gagner des courses. Notre objectif est d'être au top niveau à la mi-saison pour ensuite essayer de gagner quelques courses.
Qui sera ton principal adversaire cette année ?
Valentino Rossi : par rapport à l'an dernier, ça sera Biaggi, Gibernau et Hayden. Capirossi aussi sera très rapide sur la Ducati.
Quels est ton objectif pour ta première journée d'essai demain ?
Valentino Rossi : le but de ces trois jours est de comprendre la moto et de remonter le maximum d'informations aux ingénieurs sur tous les problèmes qu'on pourrait rencontrer.
Que penses-tu de la Yamaha M1, après avoir couru contre elle pendant deux saisons ?
Valentino Rossi : en 2002, la Yamaha était plus ou moins au même niveau que la Honda. Meilleure sur certains aspects, moins bonne sur d'autres. Mais pendant l'hiver 2002 et début 2003, Honda a fait de gros progrès et Yamaha ne semblait pas pouvoir suivre une telle amélioration.
Tu apprécies le circuit de Sepang pour la course, mais pour les essais ? Est-ce qu'il va te permettre d'avoir une bonne vue d'ensemble de la Yamaha M1?
Valentino Rossi : c'est un des meilleurs circuits au monde car il offre tous les types de courbes, de l'épingle serrée aux longs virages rapides. Il est très large, avec un bon revêtement, c'est l'un des meilleurs tracés pour les essais.
Qu'est ce qui t'a fait signer avec Yamaha plutôt qu'avec d'autres constructeurs ?
Valentino Rossi : d'abord, parce que Yamaha est la deuxième meilleure usine en MotoGP actuellement. Et ensuite parce que quand je leur ai parlé, j'ai eu un très bon feeling.
Quel niveau de compétition penses-tu avoir atteint pour la première course à Welkom, en avril ?
Valentino Rossi : ça dépend de comment va se dérouler le programme d'essais, et de la vitesse avec laquelle les modifications pourront être effectuées. Après ça, on verra. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y aura pas de victoire, mais on espère être pas trop loin derrière.
Si tu ne gagnes pas une seule course avec la M1 cette année, est-ce que ça prouvera que la technologie est devenue plus importante que le pilote ?
Valentino Rossi : oui.
Eddie Lawson a été le dernier pilote à avoir changé de constructeur en catégorie reine. Quelles étaient tes motivations ?
Valentino Rossi : il n'y avait rien à prouver, simplement, la motivation de rouler pour Honda avait disparu. On a gagné trois championnats du monde d'affilée, on a gagné sur mes circuits préférés, on a gagné sur les circuits que j'aime le moins, on a gagné dans toutes les conditions. Que me restait-il à faire ?
Que pensent tes fans italiens de ton arrivée chez Yamaha ?
Valentino Rossi : ils sont confiants.
Préfères-tu te sous-estimer pour pouvoir surprendre par une victoire ?
Valentino Rossi : ça ne me gêne pas d'être le favori, je l'ai été dans le passé et les problèmes se posaient si je ne gagnais pas un Grand prix. Si je terminais deuxième, c'était parce que j'avais mal piloté ou fait des erreurs, mais ce n'était pas toujours le cas. Finir deuxième ou troisième en MotoGP à ce niveau, c'est possible et c'est normal.
Est-ce que tu regrettes toujours les 500 cc 2-temps ?
Valentino Rossi : oui, toujours.
Pourquoi ?
Valentino Rossi : piloter une 500 était beaucoup plus rigolo. Mais les motos d'aujourd'hui sont très bonnes maintenant, avec une telle puissance !
Comment te sens-tu par rapport à demain ?
Valentino Rossi : je suis très excité, vraiment ! J'ai attendu ce moment pendant deux mois. Demain, ce n'est pas un boulot, je suis vraiment très excité !
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