Une fois passées les émotions de la course, les teams Yamaha, Honda, Ducati, Kawasaki et Suzuki ont repris du service au Mans lundi pour peaufiner leurs montures en vue du Grand Prix d'Italie, dans deux semaines et demi. Bilan.
Lundi matin, le GP de France juste achevé, la plupart des pilotes de MotoGP remontaient sur leurs fidèles destriers. Le but : profiter de ce circuit au tracé éprouvant pour le matériel afin de mieux préparer le prochain GP qui se déroulera sur les terres du leader... En course, Valentino s'est montré supérieur au reste du plateau. Seul Sete Gibernau et sa RCV ont tenté de lui ravir sa troisième victoire de la saison, son septième podium d'affilée... Mais le génie italien a une nouvelle fois transcendé sa M1, la menant à 110%. Comme à Jerez, The Doctor l'emporte devant Sete, mais dans un style beaucoup plus soigné cette fois-ci.
Une fois passées les émotions de la course, les meilleurs teams ont repris du service au Mans dès lundi matin afin de peaufiner leurs réglages en vue du Grand Prix d'Italie, dans deux semaines et demi. La piste est restée sèche toute la journée, permettant aux pilotes d'effectuer de nombreux tours sur le sec, ce qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de faire depuis le vendredi des essais chinois...
C'est Melandri qui réalise le meilleur temps en 1'33''707, devant Checa, Rossi, Gibernau, Edwards, Elias, Capirossi, Hayden, Bayliss, les deux Kawa, les deux Suzuki et Xaus. Tour du paddock pour recueillir leurs impressions d'après course et obtenir quelques infos concernant les évolutions de chaque moto.
Le patron...
Rossi mène trois victoires à une face à Honda. Dire qu'il est le patron de la catégorie est un euphémisme. Il n'y a qu'à observer la différence de temps entre sa pole et son meilleur temps en course : 45 centièmes ! The Doctor, avec un train de pneus de course, dans son tout dernier tour, réalise un temps qui aurait pu le placer en huitième place sur la grille juste devant Biaggi !
Mais sa victoire ne se pas résume pas à un simple sprint final : Rossi est un parfait tacticien qui a su gérer son matériel sur toute la durée du Grand Prix. Après un départ loupé, il double consciencieusement un à un ses adversaires jusqu'à la deuxième position derrière son coéquipier Edwards. "Je suis resté derrière lui un moment car il avait un bon rythme et personne ne nous rattrapait" explique l'italien qui est resté à distance raisonnable du texan afin de ne pas l'affoler, économisant au maximum ses pneus. "Puis Gibernau est arrivé très vite donc j'ai décidé d'essayer de prendre la tête et de pousser au maximum". C'est seulement là que Sa Sainteté a ouvert en grand et le résultat ne s'est pas fait attendre : Sete et lui sont partis pour une série de tours digne d'une séance qualif, dont l'issue est bien connue (lire Moto-Net du 16 mai 2005...
Lundi, Vale a effectué la bagatelle de 54 tours, au cours desquels il a pu tester de nouvelles pièces moteur sensées lui procurer plus de puissance et une nouvelle cartographie lui offrant plus d'accélération. "Nous avons fait des progrès dans ce domaine, ce qui est important", explique l'italien qui a également travaillé sur l'ensemble des réglages et sur les gommes Michelin : "nous avons trouvé de bonnes options à utiliser au Mugello". L'année dernière, Valentino avait remporté la course - en deux parties - à l'issue d'un sprint final très disputé avec... Gibernau, encore lui ! (lire Moto-Net du 8 juin 2004).
... et les autres
Edwards a réalisé une superbe course, même s'il ne parvient pas encore à se battre jusqu'à la fin... "J'ai pris un bon départ, je me suis mis à mon rythme dans les 1'34 en sachant que cela me permettrait de garder la tête. Mais Valentino et Sete sont arrivés et leur rythme était incroyable !", explique le coéquipier de Rossi chez Gauloises Yamaha. Son pneu arrière ayant tendance à se dérober en fin de course, l'américain a préféré assurer le podium. Mais la saison est encore longue et on peut s'attendre à revoir la Tornade texane remonter sur le podium très bientôt... Lundi, Colin a travaillé de concert avec Vale sur la cartographie moteur. La machine Yamaha est plus que jamais en marche... vers le titre constructeur ?
Chez Fortuna Tech 3, Elias a réalisé de bons essais jusqu'à ce qu'il chute. L'espagnol, opéré hier à Barcelone, souffre de fractures multiples au radius et au péroné gauches et d’une fissure du scaphoïde. Il ne participera donc pas au GP du Mugello. Xaus quant à lui continue son apprentissage, sa principale difficulté étant de ne pas casser de matériel, sa grande spécialité !
Côté Movistar Gresini, le week-end et les essais ont été satisfaisants. Marco Melandri a effectué le meilleur temps des tests, augmentant son capital confiance : "j'apprends beaucoup et je progresse constamment", explique le jeune italien. Les essais de lundi lui ont permis de tester une nouvelle fourche Showa, de nouvelles gommes Michelin et un système de liaison radio entre sa moto et son stand qui pourrait s'avérer utile lors de certaines courses (lire Moto-Net du 29 avril 2005). Le GP d'Italie sera une bonne occasion pour Spiderman d'améliorer encore ses résultats : un nouveau podium pour son GP national, sûrement, mais sur quelle marche ?
A propos de podium, Sete Gibernau en a retrouvé le chemin d'une bien belle manière : après une remontée prudente de la septième place, il n'a pas lâché Rossi même quand celui-ci a augmenté la cadence. Le catalan en a profité pour remercier Michelin, avec lequel il était un peu en froid depuis sa mésaventure chinoise (lire Moto-Net du 2 mai 2005). Lundi, Sete s'est concentré sur l'électronique de sa RCV et quelques nouvelles pièces. "Nous avons testé quelques éléments avec le HRC et Michelin, nous faisons du bon boulot !" Ce "bon boulot" suffira-t-il pour enfin battre le Doctor et ses 95 points sur 100 possibles après quatre courses ? Rien n'est moins sûr...
Hayden, qui a manqué d'endurance lors de la course de dimanche, n'a pas tourné en dessous des 1'34''5 lors des essais de lundi. En considérant les temps en course des deux hommes de tête - une pleine seconde plus vite -, son chrono n'est pas des plus consolants...
Max Biaggi, victime d'un violent high-side lors du warm-up, est parvenu à sauver les meubles lors de la course en terminant cinquième. Mais Max n'a pas été en mesure de remonter sur sa Honda lundi, trop souffrant : "mon dos est couvert de bleus et ça a tellement enflé que mes jeans ne me vont plus !" Espérons qu'il ne s'agit pas d'un complot de sa marque de pantalons, et que l'empereur sera de retour à 100% de ses capacités, 110% même s'il veut combler son absence aux essais de lundi, voire 200% s'il compte rattraper son retard au championnat !
Le bouillant italien peut néanmoins se consoler grâce à un fan club particulièrement fidèle. "Nous suivons Max depuis ses débuts !", expliquent ainsi Fred et Tania, venus de Meurthe-et-Moselle pour encourager le pilote officiel HRC qui leur a gentiment dédicacé un blouson le matin même. "C'est sûr qu'en ce moment il traverse une passe difficile. Mais quand on soutient un pilote, ce n'est pas parce qu'il fait de mauvais résultats qu'on va le laisser tomber ! Il faut qu'il gagne en Italie, pour son public !"
Barros, lui, a effectué un high-side dès dimanche après-midi, l'empêchant de finir la course. Du coup, il ne se fait plus d'illusions : "Je ne prends aucun point mais désormais le championnat est le cadet de mes soucis. Je veux récupérer de ma chute, penser à ma prochaine course et retourner aux avant-postes".
Son coéquipier Troy Bayliss a terminé dixième de la course et neuvième des essais de lundi. L'australien, qui a effectué son meilleur temps en course lors du dernier tour, estime "qu'il y a incontestablement une marge de progrès au point de vue réglage". Rossi et Gibernau ont fait de même : eux aussi auraient-ils des progrès à faire ?
Chez Kawasaki, Olivier Jacque a rempli son contrat. Lui qui espérait arriver dans les 10-12 sur le sec s'est classé 11ème. Le mosellan a connu lundi sa première journée entièrement sèche sur la Kawasaki, espérant que ce ne serait pas sa dernière :"je n'aurai peut-être pas la chance de tester les améliorations effectuées lors d'une autre course, mais les informations récoltées aujourd'hui me seront utiles dans le futur et j'espère que cela aura aidé l'usine dans son programme de développement". OJ sera présent en Italie mais ne courra que si Hofmann ne s'en sent pas capable... Suspens !
Toujours chez les Verts, Shinya Nakano est également satisfait de ses essais. Après avoir testé différentes configurations de moteur et de fourche avant, le japonais a travaillé sur son choix de pneu arrière pour le Mugello :"il est important d'y avoir une moto facile à mener dans les chicanes". Le pauvre doit surtout se souvenir de son précédent GP d'Italie et de sa chute, due à un pneu déficient, à plus de 300 km/h en pleine ligne droite... (lire Moto-Net du 10 juin 2004).
Chez Ducati, le moral n'est pas très haut. Malgré une excellente première partie de course, Capirossi n'a pas pu tenir la cadence à cause d'un pneu qui s'est usé prématurément, alors qu'il avait "très bien marché durant ma session d'essai sur dix tours". Son manque d'expérience sur Bridgestone le prive d'un bon résultat. En Italie, Capirex devra essayer ses pneus sur une plus longue distance... Quant à son coéquipier Carlos Checa, il était quasiment à domicile sur le circuit du Mans (lire Moto-Net du 11 mai 2005) mais après avoir dominé le warm-up, il a dû abandonner dès le deuxième virage. Histoire de se rassurer, l'espagnol a néanmoins signé le deuxième meilleur temps du lundi, juste devant Rossi. De quoi aborder le prochain GP plus positivement !
Déçu par son Grand Prix de France, le team Suzuki a proposé à ses deux pilotes américains de travailler sur le nouveau châssis et les pneus Bridgestone. Les deux compatriotes, bien qu'ayant ressenti un progrès grâce à la nouvelle géométrie du cadre, n'ont pas tourné en-deçà des 1'34. Pas très folichon...
Après quatre Grand Prix âprement disputés dans des conditions climatiques souvent extrêmes, les pilotes et leurs teams ont bien mérité leur pause : ils se retrouveront donc le 5 juin pour le très attendu GP d'Italie, où la foule est toujours au rendez-vous dans une ambiance électrique...
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2025
02 mars : GP de Thaïlande
16 mars : GP d'Argentine
30 mars : GP des Amériques
13 avril : GP du Qatar
27 avril : GP d'Espagne
11 mai : GP de France
25 mai : GP de Grande-Bretagne
08 juin : GP d'Aragon
22 juin : GP d'Italie
29 juin : GP des Pays-Bas
13 juillet : GP d'Allemagne
20 juillet : GP de République Tchèque (sous réserve)
17 août : GP d'Autriche
24 août : GP de Hongrie (sous réserve)
07 septembre : GP de Catalogne
14 septembre : GP de Saint-Marin
28 septembre : GP du Japon
05 octobre : GP d'Indonésie
19 octobre : GP d'Australie
26 octobre : GP de Malaisie
09 novembre : GP du Portugal
17 novembre : GP de Valence
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