Pour connaître les vraies raisons de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes, la commission des lois et la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat vont procéder à l'audition du délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe. Explications.
Alors que les députés se montrent étonnamment silencieux sur les 80 km/h imposés par le gouvernement sans réelle justification - à l'exception notable de Barbara Bessot-Ballot -, les sénateurs ne lâchent pas l'affaire : après la mobilisation d'Alain Fouché aux côtés de 40 millions d'automobilistes puis la publication d'une lettre ouverte par 51 de ses collègues, deux autres sénateurs montent au créneau pour demander "des explications complémentaires" à Edouard Philippe...
Dans un courrier commun adressé au premier ministre, Philippe Bas (Manche, Les Républicains) et Hervé Maurey (Eure, Union Centriste), respectivement présidents de la commission des lois et de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable au Sénat, demandent "la communication des résultats des études scientifiques et de l'expérimentation sur lesquels le gouvernement s'est fondé pour décider l'abaissement de 90 à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes à double sens sans séparateur central, en dehors des routes à deux fois deux voies et des routes à trois voies".
Cette décision, annoncée par le premier ministre à l'issue de la réunion du Comité interministériel de la sécurité routière mardi 9 janvier 2018, "a été jugée insuffisamment étayée par un grand nombre d'élus et d'usagers de la route", rappellent les deux présidents : "si nous partageons pleinement votre volonté de réduire l'insécurité routière, le nombre et la gravité des accidents de la route, il nous semble essentiel de veiller à ne prendre que des mesures utiles, ayant "un impact significatif" selon vos propres termes, et à faire preuve de concertation et de pédagogie", écrivent-ils à Edouard Philippe, l'homme au "vol" Tokyo-Paris à 350 000 euros qui s'était par ailleurs fait flasher à 150 au lieu de 110.
Philippe Bas et Hervé Maurey ont donc jugé nécessaire "d'éclairer la représentation nationale" sur cette décision applicable au 1er juillet 2018 - qui doit faire l'objet d'une "clause de rendez-vous" au 1er juillet 2020 - en auditionnant le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, le 24 janvier.
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