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Paris, le 22 août 2011

Moto GP : Ducati prêt à tout pour faire gagner Rossi ?

Moto GP : Ducati prêt à tout pour faire gagner Rossi ?

Malgré tout le talent de Valentino Rossi et les moyens déployés par Ducati, la GP11 frappée du n°46 est encore très loin d'être en mesure de briguer la victoire en Moto GP. Une situation délicate, dont l'issue pourrait passer par un désaveu du fameux châssis en carbone cher au concepteur de la Desmosedici, Filippo Preziosi…

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Malgré tout le talent de Valentino Rossi et les moyens déployés par Ducati, la GP11 frappée du n°46 est encore très loin d'être en mesure de briguer la victoire en Moto GP. Une situation délicate, dont l'issue pourrait passer par un désaveu du fameux châssis en carbone cher au concepteur de la Desmosedici, Filippo Preziosi…

GP du Japon : Rossi hésite encore

Malgré les résultats rassurants présentés dans le rapport de l'ARPA, l'agence italienne sollicité par la FIM et Dorna pour estimer la situation au Motegi, plusieurs pilotes hésitent encore à participer au Grand Prix du Japon prévu le 2 octobre. Si Lorenzo et Stoner se montrent dorénavant plus modérés quant à leurs positions sur le sujet après avoir ouvertement suggéré le boycott de l'épreuve nippone, Valentino Rossi, lui, continue à exprimer de sérieuses réserves... 

"Moi, j’ai peur d’aller au Japon et cela vaut aussi pour les personnes qui travaillent avec moi", a-t-il affirmé à nos confrères d'Autosport. "Je ne pense pas que ce soit une bonne idée d’aller courir à si peu de kilomètres d’une centrale nucléaire qui n’est pas encore sous contrôle", a déclaré l'italien qui devrait annoncer sa décision définitive au GP de Misano. Admettant que "certains pilotes prennent plus de risques en boycottant le Grand Prix", le pilote Ducati comprend que la situation de plusieurs de ses adversaires soit plus compliquée : Stoner et Lorenzo, par exemple, jouent le titre mondial sur des machines japonaises, tandis que Dovizoso ou Simoncelli sont en attente d'un renouvellement de contrat avec le HRC.

Dans ces conditions, la non-participation volontaire à un GP - à plus forte raison le rendez-vous national de Honda et Yamaha - pourrait donc leur couter très cher, tant au championnat qu'auprès de leurs employeurs…

Sous la pression de l'idole transalpine et des sponsors, Ducati doit en effet apporter des solutions concrètes à son pilote vedette : si Rossi s'est officiellement déclaré satisfait par sa dernière course à Brno (6ème à 12,632 sec de Stoner), l'expression inhabituellement fermée parfois surprise sur son visage trahissent ses doutes et son agacement…

Absent du podium depuis le Grand Prix de France, l'Italien n'a jamais été en mesure de se battre pour la gagne après déjà onze manches disputées. A la régulière, le génie des Alpages a même accusé jusqu'à trente secondes de retard sur le vainqueur (26,5 sec en Italie, 27,6 sec en Allemagne, 30,3 sec aux USA) : des contreperformances cuisantes pour un nonuple champion du monde…

Handicapé par la tendance au sous-virage de sa monture, Valentino Rossi s'avoue aussi quelque peu dépassé par la complexité de mise au point d'une Ducati bien plus "rétive" que les Honda et Yamaha avec lesquelles il a remporté 79 victoires en catégorie reine.

"Nous avons découvert que nous arrivons à résoudre un problème à la fois, mais pas tous ensembles", analysait la star transalpine après les essais de Brno. "Si l’avant progresse l’arrière empire et vice-versa. Nous devons encore comprendre pourquoi".

Or, si Rossi éprouve tant de difficultés à comprendre - et donc à régler - sa machine, c'est essentiellement en raison de son originalité technique : unique Moto GP du plateau à recourir à un châssis en carbone avec moteur porteur, la Desmosedici GP11 requiert une approche sensiblement différente de ses rivales japonaises...

Gros dilemme pour Ducati...

En conséquence, après avoir assuré ne pas vouloir faire de sa Ducati un "clone italien" de son ex-Yamaha M1, Valentino Rossi aurait finalement demandé à son employeur d'envisager l'abandon du châssis carbone aux profits d'un classique cadre en aluminium comme l'utilisent Honda, Yamaha et Suzuki.

Interrogé sur la question, Filippo Preziosi a admis à demi-mots que cette possibilité était à l'étude : "pour moi le point essentiel n'est pas l'aluminium, l'important est de gagner en rigidité", a déclaré le "père" de la Desmosedici.

"Nous travaillons énormément et nous allons continuer à essayer de nouvelles solutions parce que nous voulons gagner en performances et en connaissances. Nous essayerons donc de nouvelles solutions en les comparant aux anciennes et nous verrons celle que les pilotes préfèrent", a assuré l'ingénieur italien.
 
Cependant, trois points importants font que Ducati rechignerait à se séparer du châssis carbone : la fierté de se distinguer technologiquement d'une part, mais aussi l'efficacité avérée de ce type de partie-cycle. Après tout, Casey Stoner a tout de même remporté six courses et signé autant de pole position la saison dernière avec une GP10 techniquement assez proche du modèle actuel…

"Nous savons que Valentino est un pilote qui gagne des courses et c'est donc à nous de le mettre dans des conditions qui lui permettent de réaliser son potentiel", a toutefois rappelé Filippo Preziosi en soulignant au passage l'intense pression exercée sur ses épaules.

Car avec un champion du calibre de "Vale" dans leurs rangs, les Rouges ont en effet beaucoup a perdre en termes d'image si le succès persiste à fuir l'association "Rossi-Ducati"...

Dans ces conditions, tous les moyens paraissent bons pour permettre à la star transalpine de briller à nouveau aux avant-postes, quitte à "rentrer dans le rang" en désavouant le châssis carbone.

Sauf qu'un dernier facteur torture les dirigeants de Borgo Panigale : si leur Moto GP abandonnait le principe du cadre en deux parties reliées entre-elles par un moteur porteur, cela affecterait directement la légitimité de la 1199 Superquadrata, la future Superbike de Bologne qui étrennerait justement ce type de châssis pour la première fois sur une Ducati de série !

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