Le bilan définitif de la mortalité routière sur les routes françaises en 2015 fait état, sans surprise au regard de la tendance donnée par les relevés mensuels , d'une augmentation de +2,3% par rapport à l'an dernier avec 3461 décès (+77 morts). Cette deuxième hausse consécutive ( +3,5% en 2014 ) ne fait que renforcer…
Le bilan définitif de la mortalité routière sur les routes françaises en 2015 fait état, sans surprise au regard de la tendance donnée par les relevés mensuels, d'une augmentation de +2,3% par rapport à l'an dernier avec 3461 décès (+77 morts). Cette deuxième hausse consécutive (+3,5% en 2014) ne fait que renforcer le scepticisme face à l'objectif de passer sous le seuil des 2000 morts d'ici 2020 voulu par le gouvernement.
La baisse se poursuit chez les motards
Cette nouvelle hausse s'explique en majeure partie par le bond de +8% d'accidents mortels enregistrés chez les automobilistes en 2015, avec 1796 décès en 2015 contre 1663 un an avant. Pas moins de "51,9%" des morts sur la route étaient soit conducteurs, soit passagers d'un véhicule dit de "tourisme". Autrement dit, plus de la moitié...
Les chiffres clés de la mortalité sur les routes en 2015 |
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A l'inverse, les motards enregistrent une seconde baisse consécutive après celle de -1% en 2014 : 2015 se termine avec quasiment 2% de motards tués en moins (-1,8%). Les résultats s'avèrent aussi encourageants pour les cyclomotoristes (-6,1%), les cyclistes (-6,3%) et les piétons (-6,2%).
Face à ces signaux positifs - les rares présents dans ce triste bilan -, on aurait pu croire que la Sécurité routière s'empresserait de féliciter les motards et scootéristes, ou au moins encourager un changement a priori bénéfique de certains comportements à risques... Eh bien pas du tout !
Comme à son habitude, l'organisme gouvernemental s'empresse au contraire de ressortir ses habituelles comparaisons en insistant sur le fait que les usagers deux-roues "comptent pour moins de 2% du trafic (1,9%) mais représentent 43% des personnes blessées graves et 22% des personnes tuées" et qu'il convient donc de "nuancer ces résultats".
MNC ne peut s'empêcher de se demander si l'on "nuancera" de la même manière le jour où la mortalité des automobilistes renouera enfin avec l'attendue et nécessaire baisse... Cela étant, ce bilan 2015 présente aussi un autre motif de satisfaction : le nombre de personnes blessées est aussi en baisse de -3,1 %, soit 70 802 personnes blessées dans les 56 603 accidents corporels enregistrés (-2,7 %).
Le papy (bada)boom
Enfin, dernière catégorie en forte hausse : celle des seniors, avec 831 décès supplémentaires parmi les plus de 65 ans par rapport à 2014. Cette augmentation se concentre surtout les "65-74 ans", avec +10,2% (+6,4% tout de même pour les + de 75 ans).
Même si plusieurs de ces décès sont liés à des accidents de bus (transport fréquemment utilisé par les seniors), ce constat ravive le - sensible - débat portant sur les contrôles médicaux imposés aux conducteurs âgés, voire d'une remise à niveau obligatoire sur le Code de la route passé un certain nombre d'années de permis (en 2016, les règles et la signalétique n'ont plus grand-chose à voir avec celles de 1966)...
Les jeunes sont aussi touchés, mais dans une proportion légèrement moindre avec 619 morts dans les 18-24 ans, soit +6,4%. Un total encore élevé, malgré toutes les mesures répressives prises pour les "freiner" : permis toujours plus complexe à obtenir, seulement 6 points pendant la période probatoire de trois ans (deux avec conduite accompagnée), limite d'alcool à 0,2 g/l au lieu de 0,5 depuis l'été dernier et retrait direct des 6 points en cas de conduite avec plus de 0,2 g/l !
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