Les usagers deux-roues n'ont pas manqué l'appel de la FFMC à manifester contre le contrôle technique moto ce week-end, avec un peu de plus 30 000 motards sur 60 départs de manifestations, comptabilise la Fédération française des motards en colère !
Ils étaient 600 à Nancy (54), 500 à Nice (06), 200 à Rodez (12), 1500 en Gironde (répartis sur Agen et Bordeaux) ou encore 300 à Reims (51). Les motards sont "en colère" contre le contrôle technique, et l'ont fait savoir en rangs serrés ce samedi et dimanche à l'initiative de la FFMC. Les photos et vidéos sur les réseaux sociaux des antennes régionales ci-dessous parlent d'elles-mêmes !
La Fédération française des motards en colère se félicite de cette forte mobilisation, qui n'était pas gagnée d'avance au regard de la météo chagrine dans le nord de la France. Sans compter que des rassemblements locaux s'étaient déjà tenus les week-ends précédents "avec des volumes jamais vus depuis les années 80", signale la FFMC interrogée par le Journal Moto du Net.
"Avec le rassemblement anti-contrôle technique moto à Bastia du 12 novembre il y a donc 500 motards qui ont physiquement manifesté : une première dans l'histoire de notre île", recense même la délégation corse de la FFMC. "Merci à tous les motards, adhérents ou non, clubs moto officiellement solidaires, concessionnaires participants", énumère la FFMC "di Corsica".
Plusieurs milliers de motards se sont donc mobilisés deux week-ends de suite pour marquer leur opposition au contrôle technique, qui fait son retour sous l'insistance du Conseil d'État. La plus haute juridiction administrative réfute en effet les solutions alternatives prônées par la France pour s'abstenir de contrôle, et ce alors même que l'Europe l'y autorise !
Résultat : ce dossier - que l'on espérait - classé depuis cet été revient de nouveau au centre des débats, poussé aussi par les associations hostiles aux deux-roues motorisés comme "Respire" ou "Ras-le-scoot" (tout est dans le titre).
"On a l’impression que quoiqu’on dise, explique ou même démontre, le Conseil d’Etat a déjà pris sa décision", regrette le porte-parole de la FFMC, Didier Renoux. "C’est une décision politique teintée de préjugés anti-moto, pas un jugement en droit".
"Tout se passe comme si le Conseil d’Etat réglait ses comptes avec le gouvernement et avec les motards", estime pour sa part l'avocat de la FFMC, Maître Thiriez, qui s'est retrouvé face à un mur devant le Conseil d'État. "Malheureusement, lorsque j’ai plaidé, seul avocat présent à l’audience d’ailleurs, j’ai eu la triste impression que tout était joué d’avance".
Et il semble, hélas, que ce soit le cas : selon le ministre des transports, un calendrier serait même déjà prévu pour une application "d'ici la fin du premier trimestre 2023", a fait savoir Clément Beaune lors d'une réunion début novembre avec la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) et plusieurs associations.
Même son de cloche auprès de la FFMC et de la Fédération française de motocyclisme (FFM), reçues quelques jours plus tard au ministère : "Le ministre nous a reçus pendant deux heures et s'est montré à l'écoute", raconte Didier Renoux à MNC. "Mais lui-même ne cache pas un certain pessimisme car on ne peut pas passer au-dessus du Conseil d'État".
Interrogé par Moto-Net.Com, Didier Renoux explique que même si le contrôle technique était mis en oeuvre - "mais il ne le sera pas car nous resterons farouchement opposés", précise-t-il ! -, impossible d'envisager cette échéance évoquée pour "l'été 2023"...
"Cette application pour l'été 2023 paraît surréaliste", estime le porte-parole de la FFMC. "La FNA (Fédération nationale de l'automobile, NDLR) estime à deux ans le délai nécessaire pour mettre en place le contrôle technique moto. Délai durant lequel seront étudiés les besoins en matériels et formations spécifiques (notamment le permis moto pour les contrôleurs, NDLR), ainsi que sa rentabilité qui est aujourd'hui très floue pour les opérateurs".
Un contrôle "allégé" serait par conséquent envisagé par le ministère des transports : soit un contrôle qui reposerait uniquement sur des vérifications visuelles… Les mêmes, en somme, que tout motard normalement constitué réalise déjà avant de prendre le guidon. MNC a même une idée pour réduire les coûts : un contrôle "en distanciel", via une Webcam !
"Payer 30 ou 40 euros pour qu'un opérateur jette un oeil à l'état des pneus ou des plaquettes de frein : c'est juste une blague !", s'étrangle à juste titre Didier Renoux. "Aucun motard ne va tolérer ça, pas plus que nous à la FFMC", prévoit-il.
Certes. Mais qu'ils soient d'accord ou pas, les usagers deux-roues auront-ils vraiment le choix ? Surtout si le contrôle technique devient obligatoire pour revendre sa moto ou son scooter, comme pour les voitures…
En attendant, une seule méthode pour continuer à repousser ce satané "CT moto" : restez mobilisés !
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