Face à l'augmentation de la mortalité routière (+30 % en septembre malgré la répression délirante !), le grouvernement incite les entreprises françaises à mieux sensibiliser leurs employés aux risques de la route. Interdiction du téléphone portable au volant ou encore équipements adaptés pour les salariés motards sont au programme.
Le constat donne à réflechir : "les accidents de la route sont la première cause de la mortalité au travail", calcule la Sécurité routière en précisant que "483 personnes" ont perdu la vie lors d'un déplacement professionnel et que "4520" ont dû être hospitalisées suite à un accident sur leurs parcours domicile-travail en 2015. Le gouvernement demande donc aux entreprises d'accentuer leur rôle de prévention auprès de leurs salariés, et surtout d'éviter de les pousser au vice.
Comment ? D'une part en les obligeant à dénoncer leurs salariés flashés en excès de vitesse (lire MNC du 12 octobre 2016) et d'autre part en prenant sept engagements portant notamment sur la prescription auprès des salariés du port de la ceinture de sécurité, de la sobriété au volant et au guidon et du temps de repos lors de trajets profesionnels. En outre, l'utilisation du téléphone portable au volant, principal outil de travail de tous les commerciaux, est dans la ligne de mire de cet accord qui prévoit que son usage doit être limité "aux cas d'urgence". Pour réduire cet usage couramment répandu, la charte propose entre autres "d'éviter d'engager une conversion téléphonique avec un collaborateur en situation de conduite" et de leur demander de reporter leurs appels ou d'activer le mode conduite de leur téléphone (qui bloque les appels) lorsqu'ils conduisent.
Pour certains, la démarche risque d'être sacrément difficile dans la mesure où la prise de rendez-vous téléphonique et le suivi clientèle par téléphone sont des postes qui occupent une large partie de leur temps ! Malgré ces difficultés, ce manifeste a pour l'instant été signé par 21 chefs d'entreprises - dont plusieurs sociétés appartenant tout en partie à l'Etat, comme la SNCF, La Poste ou Renault - mardi 11 octobre en présence de Myriam el khomri, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social (oui, tout ça !), et Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur. Ce qui représente un total de "1,1 million" de salariés concernés.
Parmi les autres mesures, la traque aux excès de vitesse se place sans surprise parmi les plus importantes, avec des engagements concrets visant à ne jamais placer un salarié "dans une situation l'obligeant à commettre un excès de vitesse" et à toujours lui demander "d'assumer la santion en cas d'infraction". En clair : le gouvernement va obliger les entreprises à dénoncer leurs salariés en situation d'infraction afin de pouvoir améliorer son processus de sanction. Rappelons qu'actuellement, les infactions commises au volant et au guidon d'un véhicule de société n'engagent pas de perte de point, sauf si l'entreprise communique l'identité du conducteur (relire MNC du 12 octobre 2016).
Enfin, concernant l'équipement des salariés utilisant une moto ou un scooter à titre professionnel (livreurs et moto-taxis, notamment), les 21 patrons signataires s'engagent à fournir "les équipements de sécurité obligatoires (casques et gants certifiés)" à leurs salariés se déplaçant à deux-roues pour leur travail (encore heureux !) et à développer des "incitations favorisant l'usage d'équipements supplémentaires".
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.