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Paris, le 30 mai 2017

Le transport d'enfants à moto se durcit aux Philippines

Le transport d'enfants à moto se durcit aux Philippines

Les Philippines appliquent depuis peu une réglementation plus stricte concernant le transport d'enfants sur un deux-roues, principal moyen de locomotion dans cet archipel d'Asie du Sud-est. Désormais, seuls les enfants casqués et capables de se tenir au conducteur en accédant aux repose-pieds sont autorisés à monter à l'arrière d'une moto ou d'un scooter. Soit à peu de choses près les mêmes "obligations" qu'en France.

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En Asie, la moto et le scooter restent un moyen de transport très populaire en raison de leur faible coût, à tel point que certains utilisateurs n'hésitent pas à prendre des libertés pour y caser toute leur famille... Chacun a pu observer - sur place ou sur des photos - ces deux-roues (sur)chargés de trois à cinq personnes, le(s) petit(s) dernier(s) calé(s) entre les parents, au milieu des innombrables vélos, tuk-tuk et voitures. Le "monospace" prend la souvent forme d'une moto de 100 à 150 cc, avec un panier à l'avant pour caser quelques affaires et un porte-bagages à l'arrière pour transporter plus de monde !

Ces habitudes présentent naturellement des risques élevés, d'autant que dans de nombreux pays d'Asie les règles de circulation sont plutôt... folkloriques, tandis que le port du casque reste un concept peu - ou pas du tout ! - intégré. Mais les mentalités évoluent progressivement, notamment dans la République des Philippines où le président Benigno S. Aquino III a signé en juillet 2015 une loi encadrant plus strictement le transport et la circulation des enfants à moto ou en scooter.

Deux ans après sa signature, ce texte officiel appelé "Republic Act 10666"  entre - enfin ! - en application aux Philippines sous l'impulsion du département des transports. Cette nouvelle loi indique que les enfants passagers d'un deux-roues doivent être en mesure d'installer leur pieds sur les repose-pieds de la moto de manière "confortable". D'autre part, l'enfant doit pouvoir passer ses bras autour de la taille du conducteur.

Peu de contraintes en France

Concrètement, ces mesures de bon sens visent à éviter que de trop jeunes enfants ne soient transportés sur un deux-roues sans aucun moyen de s'accrocher. Enfin, dernière obligation : le port d'un casque homologué est désormais obligatoire pour les enfants. Cela vous paraît encore insuffisant ? Et pourtant, cette législation est à peine moins exigeante que celle en vigueur en France !

Rappelons en effet que le transport des enfants à moto ou en scooter est étonnement peu encadré par le code de la route français : contrairement aux idées reçues par exemple, aucun âge minimum n'est requis pour être passager d'un deux-roues, malgré les demandes répétées de le limiter à 8 ans. La seule contrainte à l'heure actuelle est d'installer un siège spécifique avec système de retenue pour les enfants de moins de... 5 ans ! La réglementation concernant les enfants à moto apparaît finalement à peine plus satisfaisante en France qu'en Asie.

Des amendes qui peuvent atteindre un mois de salaire philippin !

Toujours est-il que comme partout dans le monde, la mise en place d'une nouvelle loi de circulation routière s'accompagne inévitablement de rentes pour l'État d'amendes : pour leur première infraction à ces règles, les contrevenants s'exposent à une amende de 3000 pesos philippins (PHP), soit environ 54 €. La note grimpe à 5000 pesos (90 €) en cas de récidive et peut atteindre 10 000 pesos (180 €) la troisième fois.

Ces sommes peuvent paraître peu élevées aux yeux d'Européens, mais doivent être mises en perspective avec les revenus modestes de la classe ouvrière philippine : le salaire minimum est fixé à 491 pesos philippins par jour (environ 8,8 € !) et les revenus mensuels moyens évoluent entre 120 € et 200 €. Autrement dit, une amende de 10 000 PHP représente pour certains plus d'un mois de salaire. Et dire qu'on se plaint d'une prune à 90 € pour excès de vitesse !

L'annonce de l'entrée en vigueur de cette nouvelle loi provoque par conséquent une certaine grogne de la part des Philippins, qui reprochent à leur gouvernement de taxer la partie de sa population la plus démunie sans prendre en considération son cadre de vie : comment transporter ses enfants dans des conditions de sécurité correctes quand ses revenus n'autorisent que de circuler sur un économique deux-roues ?

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