Pas moins de 200 000 contraventions pour défaut de paiement de stationnement sont déjà tombées sur le casque de motards et scootéristes en trois mois, se félicite la mairie de Paris pour qui cette nouvelle manne ne pouvait pas mieux tomber au regard de ses soucis budgétaires. Explications.
"Le bilan est très positif", jubile l'adjoint à la mairie de Paris en charge des mobilités, David Belliard (EELV), auprès du Parisien. La raison de la satisfaction de l'élu écologiste ? Les "200 000" PV adressés aux propriétaires de deux ou trois roues thermiques depuis la mise en place du stationnement payant pour les motos et scooters le 1er septembre.
Soit, par mois, plus de 65 000 "forfaits post-stationnement" - le nouveau nom des contraventions - distribués pour défaut de paiement de stationnement, jusqu'ici gratuit dans la capitale. Rappelons que les deux-roues électriques sont exclus de cette nouvelle forme de racket, qui rapporte gros à la municipalité….
A raison de 25 à 37,50 euros par contravention, Paris aurait déjà empoché entre 5 et 7,5 millions d'euros de nouvelles recettes ! Une aubaine alors que la maire Anne Hidalgo est justement sous le feux des critiques pour sa gestion du budget : selon le Figaro, la dette publique de la capitale serait passée "de zéro à plus de 7,7 milliards d'euros" depuis sa prise de fonction en 2014 !
Certains de ses opposants vont même jusqu'à réclamer la mise sous tutelle de la ville lumière, une première en France pour une agglomération aussi importante… Toujours est-il que cette rentrée d'argent liée au stationnement moto et scooter tombe à pic, à défaut bien sûr de pouvoir à elle seule rééquilibrer ces déficits astronomiques.
D'autant qu'aux PV s'ajoutent les abonnements auxquels ont souscrit les motards et scootéristes pour pouvoir stationner en règle : "31 100 cartes" depuis début septembre, comptabilise David Belliard. Un petit pactole là encore, dans la mesure où ces cartes d'abonnements coûtent 22,50 euros par an - soit presque 700 000 € de rentrées - ou 45 euros pour trois ans !
Sans compter que cet abonnement ne sert qu'à obtenir le droit de stationner à tarif dit "préférentiel" : 75 centimes par jour ou 4,50 euros par semaine sont ensuite exigés pour garer sa moto ou son scooter thermique devant son bureau ou son domicile ! Vous avez dit "usine à gaz" ? Non : usine à fric.
La mairie pour sa part estime à "40%" le nombre de motards et scootéristes qui s'acquittent de cet abonnement : un taux "stable", selon l'adjoint au maire mais qui, selon lui, devrait "augmenter dans les prochains mois". Et au passage continuer à alimenter les caisses…
"Le thermique écrit le dernier chapitre de sa vie" à Paris, conclut David Belliard, pour qui cette mesure fortement impopulaire se traduit par "moins de scooters et motos thermiques" dans les rues et "de plus en plus de scooters électriques".
Des scooters électriques qui, soit dit en passant, vont à "contre-courant" de la sobriété énergétique promue par le gouvernement. MNC est curieux de savoir comment le réseau électrique va chaque soir supporter tous ces nouveaux consommateurs de watts, à l'heure où l'on songe à couper l'électricité dans les écoles pour réduire nos besoins…
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