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Paris, le 12 septembre 2008

Le monde de la moto cherche à (re)dorer son blason

Le monde de la moto cherche à (re)dorer son blason

La première Journée nationale de la moto et du scooter s'est déroulée mardi entre professionnels autour d'un objectif : sensibiliser l'opinion publique, via la presse généraliste, aux bienfaits de la moto afin de redorer son blason aux yeux des autorités.

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Petit préambule : jadis, c'était simple ! D'un côté les motards, groupe hétérogène minoritaire réunissant diverses classes sociales autour d'une passion méconnue du grand public. Ledit motard inspirait au mieux une indifférence cordiale, au pire une crainte viscérale, mais dans l'imaginaire collectif, ce doux dingue épris de liberté, de vitesse et de musique qui fait boum savait aussi se montrer solidaire, courageux, aimant les bêtes et doux avec les enfants...

De l'autre se trouvaient l'immense majorité des citoyens : les automobilistes. Pas vraiment une communauté, pas vraiment soudée, pas vraiment autour d'une passion. Simplement des utilisateurs d'un objet pratique avec sa carrosserie et ses cinq places, mais sans enthousiasme particulier.

Et puis, allez savoir pourquoi, les choses se sont compliquées... Certains membres de la tribu des motards - ces héros "un peu sauvages mais tellement solidaires et puis au fond pendant qu'ils font de la moto ils ne font pas de bêtises" - sont apparus sous un jour peu flatteur, se montrant comme tout un chacun égoïstes, inconscients ou irresponsables. Leurs excès ici ou là, qui faisaient à peine l'objet d'une brève dans le canard du coin, furent abondamment relayés par les médias et les gouvernements.

Les acteurs de la 1ère JNMS

Pendant ce temps les automobilistes, de plus en plus étouffés par les plans de "circulation" des grandes villes, se sont mis à considérer d'un autre oeil ce deux-roues jadis sulfureux : passant outre l'image de "bad boy" collée à la moto - ou en profitant adroitement pour se donner une apparence plus sexy que celle du père de famille en monospace -, ils furent de plus en plus nombreux à enfourcher une moto ou un scooter "parce que c'est quand même plus pratique pour aller travailler".

Et soudain, le deux-roues était devenu un moyen de transport ! Aidés par les équivalences du permis B pour la conduite d'une 125 et par les constructeurs qui se sont mis à produire des engins correspondant parfaitement à cette nouvelle demande, les automobilistes sont passés au scooter, les motards au maxiscoot, et les lignes de démarcation classiques se sont brouillées.

Entre-temps le motard, tout chevalier des temps modernes qu'il soit, avait vieilli ! Pris au piège de son propre individualisme, il eut de plus en plus de mal à se fédérer pour réinventer des valeurs communes plus accessibles à ces nouveaux venus - qui, dans le même temps, n'y prêtaient pas forcément attention puisqu'ils cherchaient surtout à éviter les embouteillages de la semaine, voire à partir en virée cheveux au vent le week-end mais sans ressentir le besoin de faire partie de la "grande fratrie".

La société, qui s'était repliée sur un besoin impérieux de sécurité à tous les étages, s'est mise à faire payer de plus en plus cher la moindre prise de risques. Et malgré des ventes records, le deux-roues motorisé est devenue une bête noire fuyant de toutes parts.

Dans le(s) monde(s) de la moto, chacun a bien tenté de colmater les brèches en fonction de sa propre spécialité - grosses manifs dans les rues, serrage de louches au ministère, lobbying dans les couloirs de Bruxelles, etc. - mais sans guère de résultats.

Lobbying : le monde de la moto cherche à (re)dorer son blason

C'est alors qu'est arrivée la Journée nationale de la moto et du scooter : imaginée par Pascal Dunikowski et François Vincent avec le soutien d'AXA Club 14 (lire Moto-Net.Com du 24 juin 2008), la première édition a eu lieu mardi sur le circuit Carole. Un rassemblement fort sympathique des professionnels de la moto qui a notamment permis aux visiteurs d'essayer plusieurs modèles emblématiques comme la Honda DN-01, le scooter électrique Vectrix, la gamme MBK, Peugeot et bien d'autres.

Une journée plutôt réussie pour une première, même si les politiques ne se sont pas bousculés à l'entrée du circuit Carole. Ses effets réels restent maintenant à connaître, car hormis le passage éclair d'un représentant du ministère de la jeunesse et des sports et la présence de quelques chaînes de télévision, le piège serait que l'opération se résume à une agréable journée ensoleillée entre professionnels déjà convaincus de l'intérêt du deux-roues motorisé...

Véritable passionné qui regrette que le lobbying moto "n'existe pas" (voir notre interview vidéo ci-contre), Pascal Dunikoswki nourrit en effet de belles ambitions pour cette Journée : elle pourrait devenir une "Semaine de la moto", puis pourquoi pas donner naissance à une association "Tous à moto"... Affaire à suivre !

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J'ai lu avec beaucoup d'intérét les débats publiés suite à l'organisation de la JNMS. Tout d'abord un grand merci à Moto Net de s'être déplacé sur l'évènement, et toute mes félicitations au rédacteur de l'article qui reflète exactement le pourquoi et le comment de cette journée. On entre dans le sociologique, et c'est vraiment le débat. Tous les observateurs "avisés", pas ceux du café du commerce, se sont bien rendus compte que la moto est à la croisée des chemins...Soit elle change, soit elle disparait. Ce n'est pas plus compliqué. Maintenant, pour ceux qui voudraient en savoir plus sur ma personne et qui se posent des questions, sachez que je n'ai rien à cacher, et si cela en intéresse certains, je peux préciser que: 1) J'ai été pendant une courte année, simple adhérent de la FFMC manifestant à la Bastille, comme de nombreux autres, derrière Maldonado. Je n'ai pas continué ce "militantisme" car j'étais intéréssé (comme tous ceux qui manifestaient) au départ par la suppression de la vignette (on l'a eu!) puis par la réduction des primes d'assurance qu'on nous avait promis. Au final, la Mutuelle des Motards était plus chère que la Maif. Un peu déçu, je suis donc passé à autre chose, c'est la vie. De ce que j'en sais de l'extérieur, 25 ans plus tard, il y a débat actuellement, au sein même de la FFMC sur ce fameux C. Colère ou Citoyen. C'est comme cela dans les associations. C'est très bien et ce n'est pas diffamant que de dire qu'il suffit de changer la signification d'une lettre pour que la FFMC gagne au moins un adhérent. Vu que je m'en considère comme fondateur, je revendique le droit à l'autocritique. Par ailleurs, je m'entends très très bien avec les responsables de la FFMC comme avec ceux de la Mutuelle et de Moto Magazine avec lesquels j'ai été amené bien souvent à discuter voire à collaborer. Des personnes respectables et très recommandables. Il n'y a que le mot colère qui me gêne, ce n'est pas un crime de le dire. Ca fait partie du débat démocratique normal, sans que cela donne le droit à quiconque d'attaquer les personnes. 2) Passionné de sport, j'ai ensuite été, un peu par hasard, adhérent à la FFM pendant 20 ans, et membre de son comité directeur, avant de démissionner en 2005 et je n'ai aucune envie d'y retourner pour prendre quelque responsabilité bénévole que ce soit, n'en déplaise à mon ami Xavier J'ai profondément regretté que la FFM n'intègre pas ceux qui, à l'époque, souhaitaient être reconnus par elle. Tout cela, c'est de l'histoire ancienne, mais il faut quand même savoir qu'à l'origine, les leaders du futur mouvement FFMC, qui cherchaient une structure, s'étaient rapprochés de la FFM qui leur a fermé la porte. Du coup, la FFMC est née, avec un nom proche de la FFM, cela de façon bien volontaire, juste pour bien se démarquer d'une FFM, "trop proche du pouvoir". Et oui, la politique est présente partout et aujourd'hui, avec un peu de recul, je pense même que si Mitterrand a été élu en 1981, les motocyclistes y sont pour beaucoup. A l'époque, ils étaient jeunes et incontrôlables. Ils recevaient des coups de matraque par les CRS juchés sur des 250 Honda! Maintenant, les jeunes n'ont plus les moyens de s'acheter une moto ni même de s'assurer, le motocycliste fait 4000 km par an, et il a 40 ans...Ce sont des statistiques officielles, (lisez le dernière revue de la FNCRM, la fédé des revendeurs et mécaniciens, elle titre: le 50 chez les jeunes, c'est fini!) comme celles de l'accidentologie moto, bien préoccupantes il est vrai. Je crois même que la FFMC n'appelle plus à manifester car cela coute trop cher en essence...C'est dire que les temps ont changé. Je vîens même d'apprendre que les constructeurs auto pourront exposer des motos au Mondial de l'Automobile, ce qui était inconcevable il y a 2 ans...Honda, Peugeot, Suzuki et BMW se frottent les mains de pouvoir attirer une nouvelle clientèle. Qui se plaindra de voir qu'une porte peut s'ouvrir sur un développement de l'activité? Dans tous les cas, je suis très heureux que tout ceci ouvre à débat, c'est bien la seule chose qui m'intéresse. TF1, France 2, RTL, Radio France, France Bleu, le Figaro, pour ne citer qu'eux, ont parler positivement de la moto, grace à la JNMS. L'objectif de cette journée est donc atteint. Si le milieu veut se rassembler pour être plus fort, il le fera bien tout seul, sans moi. J'ai de quoi m'occuper ailleurs! S'il ne le fait pas, c'est son problème après tout. La JNMS était une initiative totalement personnelle, télécommandée par personne, et qui a nécessité près de 2 ans de préparation. Elle a été soutenue, à force de conviction, par toutes les principales associations et fédérations. Pour info, cherchant un sponsor, j'ai pris contact en son temps avec la Mutuelle des Motards, je n'ai jamais eu de réponse. Je n'allais donc pas contacter ensuite la FFMC qui est très liée avec la Mutuelle! je crois que j'aurai attendu longtemps. Quand tu veux organiser quelque chose, tu cours après le temps. Ensuite, la JNMS a obtenu le soutien d'AXA et de Moto Journal, des sotes de "concurrents" de la Mutuelle et de Moto Magazine...Ce qui n'a pas empéché les responsables de la FFMC de venir à la JNMS et j'en ai été très très heureux. Je suis sur, si la JNMS devait se renouveler, que nous trouverons un terrain d'entente. Message pour Fred: il y avait aussi l'ECF qui animait les piste ABS Honda. Pour Dave la poignée, je confirme, je ne suis pas bénévole, il y a donc bien évidemment des intéréts commerciaux logiques, mais très petits, je te rassure quand même! Louer le circuit Carole 2 jours, installer un village, faire venir un traiteur pour 300 personnes, s'offrir les services d'une boite de RP, ce n'est pas gratuit. Allez, j'arrète là le débat et, bonne route à tous. Soyez prudents! si certains veulent continuer à dialoguer, c'est open, aucun souci, www.journee-motoscooter.fr Pascal Dunikowski

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