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INTERVIEW MOTOGP
Paris, le 12 janvier 2009

Entretien avec Hervé Poncharal, team manager de Tech 3 en MotoGP

Entretien avec Hervé Poncharal, team manager de Tech 3 en MotoGP

Patron du team Tech 3 et président de l'IRTA, Hervé Poncharal, l'une des figures emblématiques du MotoGP, revient pour Moto-Net.Com sur la saison 2008 et aborde la situation 2009 : pneu unique, catégorie Moto2, résultats des pilotes français... Interview.

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L'analyse de la saison 2008 de Colin Edwards et de James Toseland

L'ex-coéquipier de Valentino Rossi et le champion du monde Superbike 2007 se sont parfaitement intégrés dans les rangs de la seule équipe française du MotoGP. Dithyrambiques sur les capacité de leurs techniciens et sur l'ambiance qui règne dans le box, James Toseland et Colin Edwards se sont rapidement acclimatés à leurs M1 chaussées en Michelin et décrocheront par ailleurs la seconde et la troisième place sur la grille, dès la première course de la saison au Qatar (lire Moto-Net.Com du 10 mars 2008) !

Interview d'Hervé Poncharal, team managar de Tech 3 en MotoGP

Une performance remarquable suivie de plusieurs sixièmes places en course pour le rookie James Toseland et par l'incroyable pole position chinoise d'un Colin Edwards retrouvé (lire Moto-Net.Com du 5 mai 2008), qui signera ensuite un podium en France (lire Moto-Net.Com du 19 mai 2008), puis aux Pays-Bas après une fantastique remontée (lire Moto-Net.Com du 29 juin 2008).

Pour autant, même si les résultats sportifs et le côté humain sont jugés "excellents" par un Hervé Poncharal pas peu fier de terminer devant deux équipes d'usine (Kawasaki et Suzuki, NDLR), dont les moyens sont sans commune mesure avec notre structure privée", quelques grains de sable sont venus enrayer la belle mécanique : "à l'instar de tous les autres coureurs en Michelin, nous avons traversés des moments difficiles".

Interview d'Hervé Poncharal, team managar de Tech 3 en MotoGP

Ne souhaitant pas (re)alimenter la polémique, ni enfoncer un peu plus un manufacturier qui s'est fait proprement éjecter de la catégorie reine, le team manager français se rend toutefois à l'évidence : "quand durant des séances d'essais, onze pilotes en Bridgestone sont devant sept Michelin et que des Anthony West se retrouvent devant des pointures comme Lorenzo ou Pedrosa, c'est qu'il y a un sérieux problème"...

Pour autant, tout ne se résume pas à de "simples" problèmes pneumatiques : en début de saison, les Michelin ont aussi permis à Edwards et Toseland, comme aux autres pilotes en Bib', de réaliser de beaux coups d'éclats. Mais chez Tech 3 comme ailleurs, un certain manque de réussite lié aux pilotes ou à la motivation a aussi compliqué la dernière partie de saison.

Interview d'Hervé Poncharal, team managar de Tech 3 en MotoGP

"C'est vrai qu'en Allemagne par exemple, Colin a été frustré de ne pas pouvoir suivre le rythme des pilotes Bridgestone : il a chuté et s'est blessé au cou en voulant trop forcer", admet le team manager. "James, de son côté, s'était mis trop de pression à Donington et l'on peut dire qu'il a réellement fait n'importe quoi : il se loupe au premier freinage en voulant remonter de sa mauvaise place sur la grille et il termine 17ème devant son public !"

Le jeune anglais connaît alors une longue traversée du désert, tandis que son coéquipier ne fera guère mieux que 7ème depuis Laguna Seca jusqu'à la course finale à Valence (6ème) : "en arrivant aux États-Unis après l'Allemagne, Colin a été déçu de ne pas pouvoir briller devant son public et sa confiance dans les pneus a été altérée", constate Hervé Poncharal.

"Michelin l'a d'ailleurs reconnu : leurs enveloppes étaient bien trop dures et complètement inadaptées à la piste. Les ambitions de Colin de terminer quatrième au général étaient alors remises en question et dès le GP suivant à Brno, Michelin a véritablement touché le fond, condamnant définitivement sa saison".

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En ce qui concerne la catégorie moto2, comment ne pas y voir quand même une similitude avec le SSP ? Même cylindrée, même architecture moteur. Les différences avec des motos de série, concernant le cadre, le bras oscillant, le réservoir d'essence, la selle ou le carénage me font doucement rigoler, et n'abuseront pas grand monde. Faudra-t-il réinventer le cadre double berceau, les bras oscillants tubulaires, remettre des boutons sur le cuir de la selle, remouler des réservoirs longs et plats et refaçonner le carénage des Japautos pour les différencier du SSP ? Je comprends les désillusions de KTM et Aprilia à la lecture de ce règlement. Il aurait été beaucoup plus attrayant pour les spectateurs, les pilotes et les techniciens de balayer toutes les architectures moteurs: un monocylindre pour les 125cc comme c'est aujourd'hui de mise, porté à 250cc 4t dans les années à venir, puis au choix un 500cc trois cylindres ou un 550cc bicylindres pour le moto 2 avec un véritable esprit proto digne du monde des grands prix, et réserver le 4 cylindres au motogp 800cc. Au moins, on remettait au goût du jour le charme des moyennes cylindrées, ce qui n'aurait pas déplu aux motards, et des marque comme Aprilia, KTM, Triumph ou des préparateurs indépendants auraient garnies le plateau. Sans compter que les Japonais comme Kawa ou Suzuki notamment ont déjà travaillé sur ces bases moteurs avec L'ER6 ou la SV. Et je ne parle volontairement pas de Honda ni de Yamaha, pour qui ce serait encore plus facile. Pour séduire le grand public, l'aspect concurrentiel entre marques est au moins aussi important que celui entre les pilotes. Et puis présenter un plateau avec 8 ou 10 constructeurs serait autrement plus jouissif. Le SBK ne s'y trompe pas avec bientôt une dizaine de constructeurs, ce qui attire les faveurs de beaucoup de passionnés, si j'en crois la lecture de nombreux commentaires. Alors, raison ou pas de sortir un tel règlement ? On a parfois l'impression que l'imagination n'est plus au pouvoir !

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