Triumph fait les 400 coups chez les motos néo-rétros avec 1196 immatriculations pour sa mignonne Speed 400 l'an dernier, soit le meilleur score de la catégorie relevé par notre Bilan marché Moto-Net.Com ! Une success story méritée et prometteuse. Explications.
Moto-Net.Com dresse comme chaque année son bilan annuel du marché de la moto et du scooter à travers une série d'articles, dont notre populaire classement des meilleures ventes de chaque catégorie. Qui révèle l'écrasante performance de Triumph chez les néo-rétros avec pas moins de 1196 immatriculations de sa Speed 400 !
La marque d'Hinckley fait même coup double puisque sa variante Scrambler 400 X prend la deuxième place avec 800 unités. Les Triumph devancent nettement des rivales comparables comme la Honda CL500 (786 unités) et la Royal Enfield Classic 350 (339 immats). La Kawasaki Z650RS, qui évolue en catégorie supérieure, génère 507 immats.
Même les rétros de grosses cylindrées courbent l'échine : 818 unités pour la Yamaha XSR900 (et sa splendide déclinaison "GP"), 798 pour les déclinaisons de Moto Guzzi V7 et 720 immats pour Z900RS. Les BMW RineT et Triumph Bonneville T120 calent quant à elles sous les 500 immatriculations, avec respectivement 483 et 424 demandes de carte grise.
Certes, l'entrée en application des nouvelles normes Euro5+ est à prendre en compte : les stocks de motos Euro5 "tout-court", comme les Speed et Scrambler 400 livrées à partir de janvier 2024, ont été immatriculés par anticipation avant la date butoir du 31 décembre dans la perspective d'être écoulés en 2025.
Mais cette tactique suivie par tous les constructeurs ne saurait à elle seule expliquer l'impressionnant cumul de 2000 immatriculations de Speed 400 et Scrambler 400 X. Rappelons que le réseau Triumph s'articule autour de 50 à 60 concessionnaires en France (environ 750 dans le monde) : insuffisant pour booster à ce point cette Success story !
Si les Triumph 400 séduisent autant, c'est avant tout grâce à leur style : la Speed 400 comme la Scrambler 400 X ont une classe folle avec leur look rétro, leur phrare rond, leur superbe réservoir bombé de 13 l et leur solide fourche inversée de 43 mm. Cette association élégante de l'inspiration d'hier avec des solutions contemporaines fait mouche au premier regard.
Mais le tour de force des anglais est d'être parvenu à fabriquer une 400 cc (398,15 cc, exactement) qui renvoie une image valorisante. Entendez par là que la Speed 400 n'a absolument rien de commun avec de trop nombreuses générations de 300 / 400 cc au profil mal dégrossi, voire utilitaire. L'anglaise est une vraie petite moto, pas une grosse mobylette.
Triumph a conçu sa plateforme 400 avec le même soin et les mêmes exigences que pour une moyenne cylindrée. La Speed 400 (et la Scrambler 400) exploitent leur propre cadre acier relié à un élégant bras-oscillant en aluminium. Idem pour leur monocylindre à double arbres à cames : la démarche n'a rien d'un assemblage "low cost" de pièces déjà existantes.
Résultat : la Speed 400 a une vraie gueule, sa propre identité, le tout aux profits d'une silhouette subtilement harmonieuse. L'anglaise peut en outre se prévaloir d'un degré de finition peu commun dans cette gamme de cylindrée : rien ne dépasse, la visserie et les peintures sont qualitatives, tandis que les ailettes soigneusement polies entretiennent l'illusion d'un refroidissement par air. Lovely...
Aucune faute de goût ou d'approximation de montage : les Speed 400 et Scrambler 400 X font honneur aux compétences d'assemblage du partenaire indien Bajaj. Cette sous-traitance permet justement à Triumph de bichonner les détails et les belles pièces, tout en contenant le prix.
Fourche inversée, amortisseur avec bonbonne séparée, étrier radial 4-pistons, antipatinage désactivable : la Speed 400 met les petits plats dans les grands en matière de périphériques ! Sans compter son instrumentation mi-analogique mi-digitale, son embrayage anti-dribble, son éclairage LED et sa prise USB-C de série.
Mieux encore : Triumph n'a pas mégoté sur la qualité des pneus d'origine avec les excellentes Metzeler M9RR sur la Speed 400 et les tout aussi convaincants Karoo Street sur la Scrambler 400 X. Le blason d'outre Atlantique envoie de cette façon un signal fort : oui, il est possible de débuter avec une chouette "petite" moto, bien pourvue dans tous les domaines !
Car la Speed 400 n'a pas que des qualités esthétiques : son mono de 40 ch et 37,5 Nm propulse gaillardement ses 170 kg (+ 9 k pour la Scrambler X). Le bloc anglais manifeste de la rondeur dans le premier tiers, suivi d'une franche vigueur dès 5000 tr/mn. Là encore, rien de comparable avec un moteur de grosse cylindrée que l'on vient brider pour l'adapter aux seuils du permis A2 (47,5 ch maxi).
Enfin, dernier argument en faveur de ce "Triumph" : le prix. A respectivement 5895 euros et 6595 euros, les Speed 400 et Scrambler 400 X réconcilient les motards avec un plaisir simple. Celui de pouvoir s'acheter une moto neuve, sympa à regarder et à piloter, avec une mise de départ accessible.
Fort du succès du roadster Speed 400 et du Scrambler 400 X, Triumph doit probablement préparer une nouvelle déclinaison pour renforcer sa gamme rétro avec son partenaire Bajaj. Plusieurs indices laissent à penser que la prochaine piste va explorer l'univers des café-racers, segment où Triumph est aussi légitime que performant. Une Thruxton 400 serait même déjà en gestation : restez connectés !
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