En 2022, la vitesse moyenne observée en journée sur le boulevard périphérique parisien était estimée 36,4 km/h. Autant dire que le nouvel et brutal abaissement de la limitation, de 70 à 50 km/h après les JO 2024, ne bridera que ses usagers nocturnes... et n’apportera pas grand-chose aux parisiens qui (sur)vivent à côté, si ?
"La vitesse sur le périphérique parisien va être abaissée à 50 km/h, vient d’annoncer ce mercredi 22 novembre 2023 la maire de Paris, Anne Hidalgo, à l’occasion de la présentation du nouveau plan climat 2024-2030 de la capitale française.
Cet abaissement de la vitesse interviendra en septembre 2024, dans la foulée des Jeux olympiques et paralympiques... et six ans après la formation d’une commission d’une quinzaine d’élus parisiens, constituée afin de "repenser le périphérique"...
Ce quatrième plan climat inclut aussi la création d’une voie dédiée au covoiturage et aux transports publics (mais pas aux deux-roues, inutile de rêver), héritage en fait des JO de Paris 2024 et de sa voie réservée aux officiels et aux athlètes pendant cette période.
Le but de cette double mesure ? "La poursuite de l’amélioration de la qualité de l’air", justifie la Ville de Paris, où "entre 2012 et 2022, la pollution aux particules fines a baissé de 30 %, et de 45 % pour les oxydes d'azote (NO2) à proximité du trafic routier".
Or c’est en 2014 pour rappel, que la vitesse sur le "périph" a été limitée à 70 km/h : CQFD, Ce Qu’il Fallait Dépolluer ? Pour mémoire, la limitation était fixée à 90 km/h à l’inauguration de ce ruban de 35 kilomètres le 25 avril 1973, puis a été abaissée à 80 km/h 20 ans plus tard. Dans les faits toutefois, entre 7h et 21h, la vitesse moyenne est deux fois moindre...
Depuis 2004, la vitesse moyenne mesurée par les services de la Ville de Paris sur le boulevard périphérique qui n’a que rarement dépassé les 40 km/h (en 2008, 2011 et 2020 bien sûr en raison du coronavirus), a atteint un point bas à 34,5 km/h en 2019 et se situait à 36,4 km/h l’an passé (2022). La circulation pour sa part, n’a cessé de baisser : près de 6000 véhicules-kilomètres par heure il y a vingt ans, moins de 5000 de nos jours.
Dans une petite année donc, les usagers nocturnes du "périph" devront donc se traîner à 50 km/h, sans sombrer dans le sommeil, un autre fléau au volant contre lequel l’état lutte vaillamment en disposant sur le bord des routes d’astucieux petits boitiers munis de flash anti-somnolence (humour noir...).
"Comment accepter que des gamins qui vivent à proximité des autoroutes urbaines que sont les périphériques suffoquent à coup de crise d'asthme en particulier dans les quartiers populaires dans Paris ?", s’insurge très sérieusement (lui) Dan Lert, adjoint en charge de la transition écologique de la ville de Paris, au micro de nos confrères de franceinfo.
Vivement 2053 que les franciliens roulent sur le périphérique à "-10 km/h" (en marche arrière, donc) à bord de véhicules rejetant de l’oxygène (et de l’iode, car il paraît que l’air de la mer est bon pour la santé) et émettant des comptines pour enfants, non ? Réponse dans 30 ans sur MNC, restez connectés !
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