La FFMC a claqué jeudi la porte du Conseil national de sécurité routière, estimant que son objectif a été dévoyé en devenant un appui à la politique de communication du gouvernement.
Le Conseil national de sécurité routière (CNSR), chargé de faire des propositions au gouvernement sur ce sujet devenu "grand chantier national" lors de la réélection de Jacques Chirac en 2002, était réuni jeudi au ministère des transports.
Installé par Jean-Claude Gayssot en 2001 (lire notamment Moto-Net du 18 octobre 2001 et Moto-Net du 26 octobre 2001), le CNSR est actuellement présidé par Robert Namias, lequel se trouve par ailleurs être directeur de l'information de TF1 et mari de la productrice Anne Barrère, elle-même responsable de la communication de... Bernadette Chirac, elle-même titulaire d'un siège au CNSR non en sa qualité d'épouse du président mais en tant que "présidente de la Fondation des hôpitaux de France (lire Moto-Net du 25 avril 2003. Bref, que du beau monde.
La Fédération française des motards en colère y détenait également un siège jusqu'à ce jeudi 1er avril, date choisie par son représentant pour claquer la porte de la noble institution en annonçant que la FFMC ne participerait plus à cet "outil de promotion de la politique gouvernementale en matière de sécurité routière", qui a "perdu tout regard critique et sert de caution à une politique de sécurité routière basée exclusivement sur la répression".
La FFMC, qui s'était "félicitée de la mise en place du CNSR" et avait "volontiers participé à ses travaux en tant qu'association représentative des usagers motards", ne souhaite donc pas "apporter sa caution aux dérives" actuelles (automatisation des sanctions et généralisation de la répression), explique Frédéric Brozdziak, membre du Bureau national et ex-représentant au CNSR.
Interrogé par notre confrère de Moto Magazine sur ce départ, Namias a fait savoir que c'était "absurde, scandaleux et insultant par rapport au Conseil et aux autres associations ! En effet, il est arrivé que le CNSR approuve globalement la politique du gouvernement depuis deux ans. Mais ce n'est pas parce que c'est le gouvernement, c'est parce que les associations du CNSR considèrent que ce sont de bonnes mesures !"
On peut donc assez bien imaginer le grand sentiment de solitude du représentant de la FFMC, qui continue contre vents et marées à dénoncer l'automatisation des sanctions et à prêcher désespérement pour une politique de sécurité routière basée sur la formation plutôt que sur la répression...
Mais avec ce départ, la FFMC ne risque-t-elle pas de se mettre en marge du processus décisionnel ? N'avait-elle pas plus de chances, aussi infimes soient-elles, de faire entendre sa voix en siégeant au CNSR plutôt qu'en s'en excluant d'elle-même ? Vaste débat...
Le CNSR a par ailleurs présenté un sondage IFOP sur l'acceptation par les français des nouvelles mesures de sécurité routière. Réalisée auprès d'un "échantillon représentatif" - constitué de 75% d'automobilistes - l'étude montre "une approbation massive de la politique de sécurité routière, mais pas sans réserve car chacun voit bien que l'efficacité approuvée est due essentiellement à la répression", explique Namias. D'où le soudain intérêt du CNSR pour les mesures de "communication et de formation : les chaînes publiques de radio et de télévision doivent offrir gratuitement des espaces pour des campagnes de prévention", s'enflamme le patron de l'info de TF1. Et les chaînes privées ? "La contribution des chaînes privées leur appartient et l'Etat n'a pas à intervenir dans leur choix !, tempère-t-il aussitôt avant de préciser que "sur TF1, un conseil de sécurité routière est gratuitement diffusé au moment de la météo, qui est le programme le plus regardé à la télé"...
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