La remontée de files à moto et scooter est une énième fois reconduite sous forme d'expérimentation dans 21 départements jusqu'au 31 décembre 2024. Cette étude sur la Circulation interfiles (CIF) est en place depuis février... 2016 !
Huit ans déjà que l'État botte en touche sur la question de la remontée de files en deux-roues au lieu de prendre ses responsabilités et d'autoriser une fois pour toutes cette pratique salutaire pour la fluidification du trafic. Rappelons que la Circulation interfiles (CIF) n'est pas inscrite dans le Code de la route, donc considérée comme illégale et verbalisable (voir ci-dessous)
Pour déterminer si l'interfiles peut intégrer le Code de la route, et dans quelles conditions, la Déléguation à la sécurité routière avait lancé une étude : c'était en février 2016. Et depuis ? Aucune avancée ! La DSR tergiverse et reconduit cette fumeuse fameuse expérimentation à intervales réguliers : d'abord en 2021, en passant de 11 à 21 départements, puis en juillet 2024 (comme par hasard juste avant les JO). Mais ce n'est pas encore suffisant, alors on rempile "à titre expérimental" jusqu'à la fin de l'année ! Faut dire que les délais étaient un peu courts : 8 ans et sept mois, ça fait trop juste...
"En attendant les suites données au rapport final d’évaluation du centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA), l’expérimentation de la circulation inter-files est prolongée à nouveau jusqu’au 31 décembre 2024 selon l’arrêté du 11 septembre 2024 modifiant l'arrêté du 28 juillet 2021 fixant les dates de commencement et de fin de l'expérimentation de la circulation inter-files paru au JO ce jour", annonce l'instance sous tutelle du ministère de l'intérieur.
Pour mémoire, la Circulation interfiles à moto et scooter est autorisée dans les 21 départements suivants dans le cadre de l'expérimentation : Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Gironde, Hérault, Isère, Loire-Atlantique, Nord, Rhône (y compris la métropole lyonnaise), Var, Alpes-Maritimes, Drôme, Vaucluse, Pyrénées-Orientales, Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne et Val-d’Oise.
Dans les 80 autres départements français, la remontée de files est par conséquent considérée comme illégale puisque non encadrée par l'étude gouvernementale. Rappelons que sa pratique - traditionnellement tolérée par les forces de l'ordre qui y recourt également - , est passible d'une sanction est de 135 euros et d'un retrait de 3 points sur le permis. Ouch !
Pour quel(s) motif(s) ? Au choix, selon l'humeur du verbalisateur en chef : "dépassement par la droite", "changement de voie sans avertissement préalable" ou "non-respect de la distance de sécurité". Pinot peut même ajouter "vitesse excessive eu égard aux circonstances", voire cumuler le tout ! Une politique de "l'interdit autorisé" propre à la France qui mériterait, aussi, une étude…
.
.
.