C'est reparti pour un tour : réélu le 5 novembre 2024, Donald Trump fait de nouveau flamber les droits de douanes. L'Union Européenne menace de riposter en taxant à son tour les importations américaines, dont les motos Harley-Davidson et Indian, voire Zero Motorcycles. Ces marques et leurs clients sont dans l'expectative...
L'oncle Sam Donald n'est pas content. Du tout. Pour redresser une balance des droits douanes appliqués entre ses États-Unis et le reste du monde, qu'il considère déséquilibrée, le 45ème et 47ème président US (#potus) a décidé d'imposer les exportations européennes d'acier, d'aluminium et de produits dérivés de 25%.
En représailles, l'Union Européenne prévoit d'élever ses droits de douane (au même niveau que ceux appliqués lors des précédentes tensions entre 2018 et 2021) sur les importations américaines à partir du 1er avril… et ce n'est pas un poisson ! L'UE réfléchit même à de nouvelles contre-mesures. Ambiance.
Le rapport avec la moto ? Le 12 mars dernier, la Commission européenne a confirmé que, "sans autre mesure, un droit supplémentaire de 50% sera appliqué aux motocycles de plus de 500cc d'origine américaine à partir du 1er avril 2025", signale l'Association des constructeurs européens de motocycles (ACEM).
"En outre, dans la proposition élargie de rééquilibrage de la deuxième phase de la Commission européenne, qui doit s'appliquer le 13 avril, toutes les catégories de motocycles de moins de 500cc, ainsi que les motocycles électriques, ont été suggérées en vue d'une éventuelle inclusion", précise l'ACEM.
Autrement dit, les tarifs des Harley-Davidson et des Indian, peut-être même des Zero Motorcycles risquent-ils de s'envoler très, très prochainement dans les concessions françaises ? Interrogés par Moto-Net.Com, les responsables français des deux principales marques américaines bottent provisoirement en touche.
"Les options sont toujours en cours d’analyse chez H-D", nous répond Manoel Bonn, responsable Marketing en France de la marque de Milwaukee (Wisconsin). Du côté de Spirit Lake (Iowa), même incertitude : "pour l’instant, aucune annonce de notre côté car rien n’est acté, ", nous informe Pierre Audouin, "on reste en contact".
Moins inquiétant pour nous français (en tant que producteurs de deux-roues Peugeot et Yamaha qui ne sont pas destinés au marché américain, mais très problématique pour ceux qui travaillent dans le vin, le fromage, l'aéronautique ou la pharma principalement), l'imposition de droits de douane "sur les motocycles risque de perturber les entreprises, de nuire aux consommateurs et de menacer l'emploi des deux côtés de l'Atlantique", alarme l'ACEM.
Aussi, le représentant des constructeurs de motos et scooters préconise-t-il, "au lieu de laisser ce différend s'envenimer par des mesures de rétorsion", de trouver "une solution négociée pour le commerce transatlantique". En résumé : faites de la moto, pas la guerre !
Antonio Perlot, secrétaire général de l'ACEM :
"Nous reconnaissons la nécessité d'une réponse équilibrée aux différends commerciaux, mais les motocycles ne doivent pas devenir des dommages collatéraux dans des conflits commerciaux plus vastes. L'industrie du motocycle fournit une fabrication de haute qualité et des emplois connexes, la mobilité et l'accès à l'emploi pour des millions de personnes et est un moteur économique fondamental. Comme personne ne gagne dans les guerres commerciales, nous appelons fermement à un retour à la raison et à ce que les deux parties parviennent à une solution équitable".
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