Triumph a immatriculé 6071 motocycles en France au premier semestre 2025 (-9,7% Vs 2024). Pour Moto-Net.Com, le directeur général de la marque anglaise analyse le marché moto, le phénomène Euro5+, l'accueil des nouveautés 2025, l'impact du contrôle technique, etc. Interview MNC de Jean-Luc Mars.
Moto-Net.Com : Le marché moto est en baisse de au premier semestre 2025 (-13,3% Vs 2024), mais vous vous y attendiez sans doute, en raison des effets secondaires du "dopage aux produits Euro5" observée fin 2024 ?
Jean-Luc Mars, directeur général de Triumph France : Oui, nous nous attendions à une baisse conjoncturelle du marché au 1er trimestre, compte tenu des immatriculations tactiques de certains constructeurs en Novembre-Décembre 2024. Mais la baisse constatée au 1er semestre est malheureusement plus structurelle et par conséquent plus préoccupante. La consommation est en berne et le niveau d’épargne des français est au plus haut… nul doute que le climat, national et international, particulièrement anxiogène n’incite pas à l’achat plaisir !
MNC : Quel est le bilan de Triumph sur ces six premiers mois ?
J-L. M. : Nous sommes satisfaits de notre premier semestre dans ce contexte difficile. Avec une baisse de -9% de nos immatriculations, nous performons mieux que le marché et mieux que nos concurrents directs. Il faut également rappeler que nous étions en forte progression au 1er semestre de l’année dernière, en particulier grâce à l’apport de la gamme 400cc.
MNC : Quel accueil ont réservé les motards français à vos nouveautés 2025 ?
J-L. M. : Les nouveautés Triumph ont été très bien accueillies ! La Speed Twin 900 retrouve des chiffres de ventes intéressants, la Speed Triple 1200 RS comble les amateurs de Roadster haut de gamme et sportifs et satisfait une communauté de passionnés très attachés au 3-cylindre de caractère. Enfin, le Tiger Sport 800 rencontre un gros succès, au delà de nos attentes et nous devons donc gérer une légère pénurie. Cette moto très polyvalente, mais doté d’un gros caractère et d’un prix serré a parfaitement trouvé son public.
MNC : Comment se présente le second semestre pour Triumph en France ?
J-L. M. : Le contexte restant le même, nous sommes prudents…
MNC : Quelles seront les nouveautés Triumph pour 2026 ?
J-L. M. : Il est encore trop tôt pour parler des nouveautés 2026, mais une fois encore, Triumph animera le marché ! Vous en saurez plus cet automne et d'ici là, nous vous donnons rendez-vous dans notre réseau pour découvrir les toutes récentes Speed Triple 1200 RX et la Scrambler 400 XC...
MNC : Le renouvellement quasi-complet des motos en raison de la nouvelle norme Euro5+ se répercute sur le trafic en concessions, même si les visiteurs n'achètent pas forcément ?
J-L. M. : Le renouvellement Euro5+ s’est fait très progressivement… Nous ne constatons pas d’impact particulier sur le trafic en concession.
MNC : Le bon point, c'est que vos clients, qui sont des motards mais aussi des citoyens aux multiples tracas quotidiens sur fond de tensions à l'international, s'intéressent toujours à la moto même si ils ne renouvellent pas ou moins leur monture ?
J-L. M. : Le motard passionné continue de prioriser sa passion et à renouveler sa moto au moment ou il a prévu de le faire. La clientèle loisir, moins impliqué et plus solaire, est plus sensible au contexte économique et politique et a été moins présente dans les show-room cette saison…malgré une météo favorable.
MNC : Est-ce que le contrôle technique a généré un surcroît d'activité dans les ateliers ?
J-L. M. : Pas de façon notable.
MNC : L'un de vos confrères nous a pourtant déclaré que de "vieux" modèles (début des années 2000) sont réapparus après de nombreuses années d'absence (simples vidanges effectuées à la maison). Certains clients auraient redécouvert le plaisir de rouler une moto bien réglée (carbu, susp, freins, pneus). Est-ce le cas chez vous ?
J-L. M. : Les "vieux" modèles comme vous dites n'avaient jamais complètement disparu des concessions Triumph et c'est tant mieux ! Alors, oui, il y a une petite augmentation d'activité sur ces machines, mais ce n'est pas une déferlante...!
MNC : Le motard est aujourd'hui moins bricoleur, est-ce faute d'intérêt, de connaissance, de temps ?
J-L. M. : Probablement un peu les trois…il est à noter que les motos modernes nécessitent beaucoup moins d’intervention que les anciennes et qu’elles présentent un niveau de technologie qui les rends moins accessible au mécanicien amateur…par contre on observe toujours de la passion mécanique, soit par le montage d’accessoire ou la customisation, ou encore l’entretien et la restauration des machines qui nous ont fait rêver pendant notre jeunesse, et qui elles sont plus accessible, tant mécaniquement que financièrement.
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