Horaires et enjeux du Grand Prix d'Andalousie MotoGP 2020

Mêmes joueurs jouent encore : tous les pilotes MotoGP retournent sur le circuit de Jerez disputer l'inédit Grand Prix d'Andalousie une semaine après le GP d'Espagne, manche d'ouverture en catégorie reine remportée par Fabio Quartararo. Tous les pilotes ? Oui : y compris Marc Marquez qui sort de la table d'opération avec une fracture de l'épaule à peine fixée ! Présentation, horaires et déclarations.

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Un scénariste d'Hollywood n'aurait pas imaginé autant de rebondissements que le Grand Prix d'Espagne dimanche dernier à Jerez. Excitation, joies, peines, satisfaction, doutes, euphorie et douleur : c'est un concentré d'émotions brutes que le première course MotoGP de la saison 2020 a offert en l'espace de 45 minutes !

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Covid-19 oblige, cette ouverture s'est déroulée sans spectateurs et avec un nombre restreint de personnes dans le paddock. L'obligation de porter un masque et de respecter la distanciation "sociale" prônée par le gouvernement français (au lieu de "distanciation physique", moins condescendant) ont créé une ambiance presque feutrée inédite dans cet espace habituellement grouillant de vie.

Dans ces circonstances particulières, la pole record puis la victoire de Fabio Quartararo sur sa Yamaha ont fatalement résonné moins fort dans le circuit andalou. Mais certainement pas dans les médias ni à la télé : Canal+, unique diffuseur du MotoGP en France, a battu un record d'audience - 814 000 téléspectateurs - quand le niçois est devenu le quatrième français à s'imposer en catégorie reine !

Même la chute n'arrête pas Marc Marquez !

Pour les espagnols, la fête fût moins folle... En raison d'abord du forfait d'Alex Rins, blessé à l'épaule suite à une mauvaise chute sur sa Suzuki. Mais c'est surtout le violent high side du catalan Marc Marquez qui jeta un froid (d'ibère, forcément !) : le champion en titre s'est envolé à quatre tours de l'arrivée, alors qu'il cherchait l'ouverture sur Viñales pour la 2ème place après une remontée fulgurante.

Bilan : fracture de l'humérus droit, passage sur le billard le mardi suivant et un double "zéro" qui s'annonçait inévitable en raison de la proximité entre les deux premières courses de l'année. Le corps médical avait également statué dans ce sens : l'officiel Honda ne sera en mesure de reprendre le guidon au mieux qu'à partir du GP de République tchèque, le 9 août...

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Sauf que "raisonnable" et "Marc Marquez" sont deux termes antinomiques ! Le natif de Cervera a décidé de braver la douleur, les risques - et le bon sens, diront certains - en tentant de participer à la course dimanche. L'octuple champion du monde - piqué au vif par la montée en puissance de Quartararo - a été déclaré apte par les médecins du circuit.

En accord avec le HRC, il ne remontera cependant sur sa moto qu'à partir de samedi pour laisser un répit supplémentaire à sa fracture tout juste réduite : exploit ou inconscience, MNC vous laisse juger ! Une chose est certaine en tout cas : ce courageux come-back montre que le n°93 ne prend pas la concurrence à la légère !

Inquiétudes autour du moteur 2020 de la Yamaha...

Du côté de Yamaha, la première course de la saison a mis en évidence le bon équilibre général de la M1 qui s'est attribuée les deux premières places du podium avec Quartararo et Viñales. Cinquième à 6,668 sec de son coéquipier, Morbidelli aurait même pu prétendre à une meilleure performance sans le déclenchement intempestif de son airbag en course !

Du côté de Valentino Rossi, en revanche, le bilan est plus contrasté voire inquiétant : le "Docteur" a littéralement patiné sur place pendant tout le week-end, avant de devoir abandonner la course en raison d'un problème mécanique à ce jour non identifié par les motoristes Yamaha. De quoi s'interroger quant à la fiabilité du 4-cylindres 2020...

La mécanique d'Iwata serait-elle trop poussée pour réduire l'écart de Vmax sur Ducati et Honda - sans grand succès d'ailleurs ? Cette avarie survenue au pire moment peut le faire craindre, d'autant que Rossi et Viñales auraient changé de moteur de manière inhabituelle la semaine dernière : à trois reprises pour le n°12 ! Or, l'allocation a été abaissée à seulement cinq blocs par pilote en réaction au raccourcissement de la saison, de 20 à 13 courses ! La marge de manoeuvre est réduite d'autant...

Zarco prend ses marques sur la Ducati

Chez Ducati, Andrea Dovizioso a sauvé le podium à 5,9 sec du vainqueur après s'être montré assez discret pendant les essais. L'italien, toujours en négociations avec les Rouges pour 2021, réussit comme d'habitude à jouer "placé" pour marquer de gros points, malgré son épaule fracturée le mois dernier pendant une course de motocross.

Cette troisième place signée devant son futur coéquipier Jack Miller constitue par ailleurs un signal fort à l'attention des décideurs Ducati : n'en déplaise à certains, "Dovi" reste à ce jour le meilleur représentant de la marque italienne ! Accéder à ses demandes pour prolonger leur partenariat fait sens dans ces conditions.

Oui, mais voila : les Rouges doutent ouvertement des capacités du n°4 à leur faire franchir un cap supplémentaire pour enfin renouer avec le titre. Ducati l'avoue sans gêne : les performances de ses autres pilotes - Johann Zarco et Francesco Bagnaia - pèseront dans la décision finale.

Le pilote français se dit prêt à récupérer la Desmosedici officielle si "Dovi" venait à se retirer faute d'accord avec Ducati. Reste un petit "détail" : Johann doit avant cela performer sur sa Ducati Avintia, ce qu'il n'est pas parvenu à faire dimanche dernier à Jerez (11ème à 25 sec du leader). "S'il veut cette moto, il doit la mériter", tempère Ruben Xaus, manager de la nouvelle équipe du cannois...

La revanche ce week-end à Jerez promet dans ces circonstances d'être aussi torride que la première manche : à suivre naturellement sur MNC, restez connectés !