A l'occasion du bilan annuel de la Fédération française de motocyclisme (FFM), son président Jean-Pierre Mougin a dressé un tableau plutôt satisfaisant du sport moto français, même si "de nombreuses menaces pèsent sur l'avenir de nos activités".
Avec une hausse de 5% du nombre de licenciés (62 000 au total) et des résultats sportifs "plutôt bons mais qui auraient pu être meilleurs", 2005 aura finalement été "une bonne année" estime Jean-Pierre Mougin, président de la Fédération française de motocyclisme (FFM), qui a par ailleurs confirmé sa candidature au poste de président de la Fédération internationale de motocyclisme (FIM).
Grâce aux victoires de Sébastien Charpentier en Mondial Supersport (lire notre Dossier spécial), de Boris Chambon en Supermotard et du Suzuki Endurance Racing Team (SERT) en endurance mondiale, les pilotes français ont remporté trois titres de champion du monde (contre cinq en 2004), auxquels il faut ajouter un titre en championnat d'Europe de Motocross avec Jérémy Tarroux, sociétaire de l'Equipe de France de Motocross Espoir.
"Ces quelques titres cachent cependant un potentiel important dans les disciplines du haut niveau (motocross, vitesse, enduro et trial)", précise Jean-Pierre Mougin, "avec beaucoup de places d'honneur en Mondial et en Europe, et notamment les performances de plusieurs féminines et de pilotes français en catégorie Jeunes".
Pour le président de la FFM, "tout cela est le fruit de filières fédérales maintenant parfaitement structurées et de plus en plus efficaces", même si "malheureusement, de nombreuses menaces pèsent sur l'avenir de nos activités : des terrains ferment, des interdictions d'utilisation de chemins ou d'espaces naturels fleurissent un peu partout, des clubs arrêtent leurs activités".
Ainsi la circulaire Olin sur la restriction des loisirs verts motorisés (lire Moto-Net du 14 novembre 2005) constitue "une véritable menace pour nos activités tout terrain", estime le président de la FFM : "nous devons tous nous mobiliser pour protéger nos activités, qu'elles soient de compétition, de loisir ou simplement de déplacement, car c'est l'ensemble du marché qui s'en trouverait pénalisé".
Autre sujet douloureux : le retour de la catégorie Superbike, nettement plus chère, aux 24 Heures du Mans et au Bol d'Or, à l'occasion de leur réintégration au championnat du monde d'endurance (lire Moto-Net du 26 octobre 2005). "Notre position était très claire", rappelle Dominique Méliand, patron du SERT : "on voulait la catégorie Superproduction et là on est très, très déçu !"
La catégorie Superproduction est donc amenée à disparaître : "il y aura quatre ou cinq motos en Superbike et tout le reste en Supersport"prévient Christophe Guyot, patron du GMT 94...
"C'est vrai que ce sera un peu déséquilibré mais c'est un compromis", reconnaît Jean-Pierre Mougin, optimiste : "2006 sera la démonstration que ce n'est pas viable, et Flamini (le promoteur du championnat, NDLR) s'en rendra compte"... Affaire à suivre !
En attendant, le sport moto français souffre toujours d'un manque d'implication des sponsors - ressenti au plus haut niveau depuis la loi Evin contre le tabac - mais également d'un désintérêt du public : "comment parler du sport moto français sans soutien, comment lutter face à la grosse presse soutenue par les constructeurs, comment survivre ?", s'est notamment interrogé, visiblement inquiet, l'un des responsables de Compte Tours, un magazine consacré exclusivement à l'actualité du sport moto en France...
Souhaitons que les initiatives comme celles de Christophe Guyot pour redynamiser le Championnat de France Open (lire Moto-Net du 27 juin 2005), qui vont se poursuivre et s'accentuer en 2006, contribueront à faire revenir le public au bord des circuits !
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