Après quatre ans d'absence, les deux épreuves phares de l'endurance française réintègrent le Championnat du monde : "un événement clé pour le développement du Championnat" selon le promoteur qui maintiendrait la catégorie Superproduction pendant deux ans.
Les organisateurs des 24 Heures du Mans Moto (l'Automobile Club de l'Ouest) et du Bol d'Or (le groupe Larivière, éditeur notamment de Moto Revue) sont finalement parvenus à un accord avec le groupe Flamini, promoteur du Championnat du monde d'endurance, pour réintégrer dans le calendrier 2006 les deux épreuves phares de l'endurance française.
S'étant elles-mêmes retirées du Championnat du monde suite à divers problèmes avec la Fédération internationale de motocyclisme (FIM) et le promoteur italien, les épreuves du Bol et du Mans formaient depuis 2001 le Master of Endurance avec les fragiles 24 Heures de Liège, annulées l'an dernier pour non homologation du circuit de Spa-Francorchamps (lire Moto-Net du 16 juin 2004).
Le mouton à deux pattes
"Avec la disparition de Spa, le Master était amputé et risquait de ressembler à un mouton à deux pattes" explique à Moto-Net Bahman Azar, l'un des responsables du Bol d'Or également à la tête des relations internationales du groupe Larivière. "C'était devenu difficile pour les teams de trouver des partenaires pour une série de seulement deux courses dans l'année, même les plus importantes. Il fallait élargir le Master, mais l'endurance coûte très cher et elle est plus ou moins populaire selon les pays"...
Estimant que le Championnat du monde était de son côté "un peu brinquebalant, avec certaines épreuves un peu fabriquées et surtout sans télévision", les organisateurs français ont donc décidé de tenter le rapprochement. "Nous y étions poussés par les teams, les partenaires et les médias", poursuit Bahman, fort du soutien d'Eurosport aux deux épreuves françaises.
Ayant obtenu satisfaction devant la Commission européenne, les organisateurs du Bol et du Mans on donc retiré leur plainte contre la FIM pour entrave à la liberté d'entreprise et ont repris avec Flamini des contacts qui n'avaient jamais vraiment cessé.
"Nous avons repris contact en juillet de cette année", confirme Bahman : "il y a eu des hauts et des bas, mais la semaine dernière j'étais à Rome avec un représentant de l'ACO pour rencontrer Flamini. De son côté, son contrat expire en 2006 et il savait qu'il lui serait plus facile de négocier avec le Bol et le Mans dans sa corbeille !"
Le sport reprend ses droits
"Il était temps !" s'exclame de son côté Christophe Guyot, team manager du GMT 94 : "c'est très bien et ça ne pouvait pas être autrement ! Il faut sauver l'endurance ! Le sport reprend ses droits, maintenant il va falloir que nous nous mettions d'accord sur les règles", prévoit cet infatigable passionné.
Car sur le plan technique, la principale crainte des teams privés était la réintroduction de la catégorie Superbike, dévoreuse de budget par rapport aux catégories actuelles du Master (Superproduction et Stocksport, très proches des motos d'origine).
Superproduction Vs. Superbike
"C'était l'une de nos conditions", précise Bahman : "pendant deux ans, nous conserverons la catégorie Superproduction même s'il faut bien savoir que c'est une catégorie essentiellement franco-française. A terme, on se dirigera certainement petit à petit vers la catégorie Superbike, même si nous voulons que l'endurance reste une épreuve accessible aux privés".
Selon Bahman, "les dix teams permanents en Championnat du monde ont tous demandé la catégorie Superproduction, comme par exemple Yamaha Autriche : aujourd'hui aucune usine, pas même Honda, ne semble prête à s'engager en catégorie Superbike".
Le retour de la catégorie Superbike signerait très certainement la fin de l'endurance accessible à (presque) tous. Car même si certains acteurs de l'endurance française comme Bahman Azar sont convaincus que "les motos de Superproduction les plus avancées comme celles du SERT coûtent aujourd'hui plus cher que certaines Superbike", l'avis est loin d'être partagé par tout le monde...
Championnat du monde de la question stupide...
"La Superproduction plus chère que le Superbike ? Mais comment peux-tu poser une question aussi stupide ?", se marre Christophe Guyot interrogé par Moto-Net : "les moteurs de Superpoduction sont des moteurs d'origine dont seuls les joints peuvent être changés ! Tu veux un exemple ? Après notre cambriolage, on a fait notre dernier Bol (lire Moto-Net du 18 septembre 2005, NDLR) avec un moteur de R1 immatriculée chez le concessionnaire Lebossé descendu de Paris en camion ! Comment veux-tu que ce soit plus cher qu'une moto de Superbike, dont les kits coûtent entre 12 000 et 60 000 euros par course selon les marques ? Seul les châssis sont identiques !"
Le soldat Endurance n'est donc peut-être pas complètement sauvé, mais vu les débats agités qui ne manqueront pas de naître sur le pourquoi du comment d'un Championnat du monde d'endurance, il ne devrait en tout cas pas mourir d'ennui !
Le public répondra-t-il présent ? Réponse pour la France les 22 et 23 avril 2006 au Mans et les 16 et 17 septembre 2006 au Bol d'Or...
Championnat du monde d'endurance 2006 | ||
17 avril | 500 km d'Assen | Pays-bas |
22/23 avril | 24 H du Mans | France |
20 mai | 8 H d'Albacete | Espagne |
18 juin | 1000 km de Zolder | Belgique |
30 juillet | 8 H de Suzuka | Japon |
12/13 août | 24 H d'Oschersleben | Allemagne |
16/17 septembre | Bol d'Or | France |
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