C'est décidé : je veux savoir si cette Multistrada est faite pour moi... Les papiers sont vite faits, le plein d'essence est complété. Réglage des rétros en appuyant sur la glace elle même. Contact, les voyants clignotent dans tous les sens...
Le moteur craque au 1er coup de démarreur, le son est sympa, un peu aseptisé peut-être par rapport au son Ducat' habituel, mais sans que ça puisse porter atteinte à l'image de la marque... Euh monsieur Ducat', c'est normal qu'une des fixations du bloc compteur soit cassée après 1 535 km ? J'enclenche la 1ère et c'est parti. La position est très sur l'avant de la selle en butée contre le réservoir (avantageant grandement les demoiselles si vous voyez ce que je veux dire) et il apparaît immédiatement que cette "Multiroutes" n'est certainement pas un trail et pas même un Supermot pour cause de guidon trop bas : on est, hélas, basculé sur l'avant et trop en appui sur les poignets. Le confort de la selle est au standard Ducati, ce qui n'est pas un compliment.
L'autoroute est un peu embouteillée pour sortir de Toulon mais ça me permet de vérifier ce que je subodorais : cette bécane est un véritable vélo (avec un vrai angle de braquage) et permet de se faufiler sans problèmes entre les bagnoles. L'autoroute s'éclaircit un peu, ce qui me permet de voir que d'une simple rotation du poignet on arrive rapidement à des vitesses non autorisées. Ce Twin a une allonge sympathique (70 km/h en 1ère) par rapport à mon Africa Twin et dès que je sors de l'A57 pour attaquer la montée vers le Revest, il se confirme que le moteur est bien là, la moto se place en virage sans forcer (rien avoir avec une 900 SS par exemple), simplement avec le regard. Les voitures s'enfument rien qu'en tournant le poignet droit... que du bonheur !
Etant donné les routes que j'affectionne, j'ai décidé de passer par le Col du Corps de Garde, histoire de voir ce qu'elle vaut dès que la route se resserre et que les épingles arrivent. Bien entendu, je pousse un peu le rythme, au 1er bout de ligne droite j'oublie le camion qui me barrait l'horizon et je commence à m'amuser comme un petit fou. Enfin je commencerais à m'amuser s'il n'y avait pas une boîte de vitesse indigne d'une telle machine au rétrogradage. Pire qu'une boîte germanique et c'est pas peu dire ! Plus d'une fois je devrai "frapper" le sélecteur au 2ème essai pour rentrer un rapport et c'est vraiment un problème qui gâche tout le plaisir. Car plaisir il y a !
Le moteur est vraiment phénoménal, puissant sans être jamais brutal, avec du couple à tous les étages, c'est vraiment géant ! La moto est vraiment légère et se balance en entrée de virage avec une facilité déconcertante. Même la voiture qu'on ne découvre en face qu'au dernier moment s'évite sans souci. J'essaie quelques virages façon supermot' mais ça n'est pas vraiment son truc. Le freinage est à la hauteur et, rare sur une Ducati, le frein arrière... Freine !
A Sainte Anne d'Evenos - où je n'arrive pas à trouver le point mort au feu ! - je prends la direction du Beausset pour rejoindre la montée vers le circuit du Castellet... Vrai moment de plaisir, le moteur rugit, la partie cycle se place sur l'angle et ne bouge plus, y a plus qu'à réaccélérer... Arrivé au circuit je fais demi-tour sous les yeux envieux de certains des motards habitués des lieux, et j'attaque la descente tranquillement : je n'attaque jamais dans les descentes et je suis surpris de constater qu'on peut aussi enrouler tranquillement avec ce "pousse au crime".
Je passe les Gorges d'Ollioules sans attaquer vraiment mais en dépassant aisément les voitures qui gênent. Par contre je commence à souffrir de la position un peu trop repliée et sur l'avant à mon goût. Sur l'autoroute pas de folie, sa vitesse de pointe ne m'intéresse pas. Au feu en face du concessionnaire Ducati je cale au redémarrage et me retrouve dans l'impossibilité de démarrer avec une vitesse enclenchée autre que la 1ère : grand moment de solitude... Lorsque je la fais caler devant la concession (en sortant la béquille 1ère enclenchée, merci le point mort) elle a 75 km de plus qu'au départ.
En résumé, Ducati est sans doute passé à côté d'un vrai coup de génie : le même moteur, la même partie cycle mais une vraie selle confortable, une boîte de vitesse normale et une position un peu plus relevée et c'était la moto parfaite pour moi. Telle qu'elle est actuellement, dépasser des balades de 250/300 km me paraît très présomptueux. Par contre, comme 2ème bécane (pour ceux qui en ont les moyens à 11 500 €) ça peut le faire...
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