Une semaine après l'épreuve d'ouverture au Qatar, le Mondial Superbike se rend en Australie pour une halte très attendue : bon nombre de pilotes y seront chez eux, à commencer par Troy Bayliss, le champion désarçonné... Présentation.
Alors que les courses de samedi dernier sont encore très fraîches dans toutes les mémoires (lire Moto-Net du 27 février 2007 et nos interviews vidéo), que les émotions sont tout juste libérées et que le battement cardiaque est à peine revenu à la normale, les pilotes du Championnat du Monde de Superbike et Supersport remettent çà !
Et ni eux ni leurs fans ne s'en plaindront, bien au contraire ! Car sur un tracé plus rapide et plus exigeant que le précédent, les dompteurs de 1000cc et de 600cc s'apprêtent à disputer ce dimanche un deuxième round particulièrement intéressant...
On se souvient en effet de l'importance décisive du choix des pneumatiques l'an dernier sur ce tracé (lire Moto-Net du 7 mars 2006) : en première manche, Bayliss parti comme une fusée n'avait pu conserver son avantage face à des Corser et Barros beaucoup plus véloces en fin de parcours...
En deuxième manche au contraire, le n°21 s'était vaillamment rattrapé, larguant dans les derniers tours Toseland et Barros décidément en grande forme. Au final, seules les Yamaha étaient restées en retrait ce dimanche après-midi, Haga et Pitt usant leur gomme arrière bien trop rapidement...
Un souci que la nouvelle génération de R1 et leurs camarades de jeu - 999 notamment - ont de nouveau rencontré lors des tests hivernaux sur la piste australienne (lire Moto-Net du 16 janvier 2007) : capables de réaliser d'excellents temps, les 1000cc chaussées de nouvelles gommes Pirelli voyaient leur rythme chuter irrésistiblement au bout de quelques tours.
Le choix des gommes de course sera donc de nouveau capital ce week-end, que Pirelli (le manufacturier unique) décide ou non de proposer ses nouveaux pneus...
Totalement absent des débats le week-end dernier donc fortement décontenancé, Troy Bayliss n'aura pas le droit à l'erreur ce dimanche ! "En janvier nous avons été très rapides, mais nous ne devons pas nous fier aux tests", note d'ailleurs le champion du monde en titre.
"Tu ne peux pas non plus te reposer sur le fait d'être le champion de l'année passée", renchérit gravement Troy, qui compte bien effacer sa déconvenue qatarie au guidon de sa Ducati. Pour cela, il devra tirer parti d'un avantage non négligeable : il est à Phillip Island, chez lui !
L'australien détient en effet tous les records de chrono sur cette piste : meilleur temps absolu - lors des essais de janvier -, meilleur tour en course en première manche l'an dernier et meilleur temps de qualification lors de la superpole 2006... Seule ombre au tableau : en termes de victoires, l'un de ses compatriotes le bat !
Sur Ducati en 1995 et 1999, sur Aprilia en 2000 puis sur Suzuki en 2005 et 2006, Troy Corser compte en effet pas moins de sept victoires à Phillip Island contre "seulement" trois pour Bayliss... "Je pense que ma Yamaha marchera très bien ici", fanfaronne même le n°11...
Son pneu n'adhérant pas correctement à sa jante lors de la 1ère manche, Corser aurait pu gravir deux podium dimanche dernier. Et ce week-end, en plus d'être le client le plus sérieux pour la superpole, il devrait également jouer la gagne à domicile.
À moins que l'homme à battre ne soit finalement italien : son année sabbatique tout juste terminée, Max Biaggi a en effet réalisé un début de saison tonitruant et espère bien continuer ainsi ! "J'ai pris plus de plaisir à courir que ce à quoi je m'attendais et j'aurais aimé découvrir cette discipline des années avant !", s'emballe l'Empereur romain qui figure en tête du classement provisoire !
"Comme le Qatar, Phillip Island est une piste que j'ai déjà parcourue donc je m'attends à un bon résultat", prévoit Biaggi. Sur une piste rapide correspondant à son pilotage fluide et précis, le nouveau pilote Suzuki devrait en effet marquer de gros points, qui le rapprocheraient d'une cinquième étoile mondiale qu'il vise ouvertement !
Dans un style radicalement opposé, tout en fougue et en glisse mais tout aussi efficace, James Toseland sera bien évidemment à surveiller : partageant la tête du championnat avec Max, l'anglais espère vivre le même week-end qu'au Qatar, aux commandes d'une Honda CBR1000RR qu'il maîtrise à la perfection.
"J'ai bien aimé me battre contre Biaggi, mais je pense que nous serons plus nombreux à être devant en Australie", pense James qui a obtenu l'an dernier deux podium et se fixe logiquement pour objectif de remporter une victoire cette année !
Gardons nous toutefois d'enterrer trop rapidement le reste du plateau : lors des tests du mois de janvier, Noriyuki Haga a "effectué beaucoup de tours et travaillé sur les réglages de course". Victime pendant ces essais d'une usure prématurée de son pneu avant, Nitro Nori reste confiant car "ce pneu a très bien fonctionné au Qatar".
Vainqueur une seule fois en Australie en 1998, le nippon se rappelle sans doute que c'était au guidon d'une Yamaha R7 et il pourrait en surprendre plus d'un sur sa nouvelle R1...
Son compatriote Kagayama croit lui-aussi en ses chances : "c'est un circuit rapide et fluide avec beaucoup de virages rapides, c'est mon genre de circuit !", résume-t-il joyeusement. Une nouvelle fois, Yukio espère se battre pour les trois premières places, même si l'an dernier il n'est monté sur le podium qu'à cinq reprises...
D'ores et déjà auteur d'un podium cette année, Lorenzo Lanzi compte bien rééditer - voire améliorer - sa performance. Particulièrement fier d'avoir partagé ce podium avec son compatriote Max Biaggi vainqueur de la manche, le n°57 espère poursuivre de la sorte, mais "en inversant les places !"
"Les choses devraient mieux se passer à Phillip Island, car la piste convient bien mieux à notre 999. Il n'y a pas de virages lents comme ceux du Qatar", note Lorenzo qui préfère visiblement ignorer l'existence de l'épingle Honda et de l'enchaînement tortueux après Lucky Heights !
Enfin, nous surveillerons avec intérêt le seul français inscrit en catégorie Superbike cette année : Régis Laconi ! Espérons que le n°55 ne s'emmêle pas de nouveau les roues avec son coéquipier Fonsi Nieto, tant le potentiel de la Ninja semble prometteur cette année !
En Supersport, l'attention se portera sur davantage de pilotes français : Julien Enjolras, Gregory Leblanc, Yohann Tiberio, Sébastien Gimbert, Fabien Foret et Sébastien Charpentier feront de leur mieux pour hisser haut les couleurs tricolores !
Charpentier notamment aura à coeur de remporter cette épreuve, après avoir laissé échapper les 25 points de la victoire lors de l'avant-dernier tour samedi dernier : "j'ai gagné la course ici l'an dernier et en 2005, donc c'est une bonne piste pour moi", assure le double champion du monde.
De son côté, Fabien Foret devra confirmer la bonne santé de sa nouvelle ZX-6R. Bien qu'il ne soit jamais monté sur le podium australien et même si les australiens sont toujours très performant sur leur île, le champion 2002 de la catégorie figurera parmi les favoris.
Coupant court au jeu des pronostics, Kevin Curtain quant à lui préfère ne pas s'avancer malgré sa cote haut placée : "je ne crois pas au "je vais gagner ceci ou je vais faire cela", parce que je pense que ça peut porter la poisse", explique-t-il.
Ayant piloté un si grand nombre de fois sur ce circuit, Kevin convient tout de même que "si je dois gagner quelque part, c'est bien ici"... Vainqueur en 2001, le vétéran devra battre pour cela son jeune coéquipier Brooke Parkes et surtout Kenan Sofuoglu, second du General Séb au sein du Team Honda Ten Kate...
En tête du championnat provisoire, Kenan sait que s'il veut la conserver, il doit rester très concentré : "le Qatar n'était que la première épreuve et rien n'est acquis", concède bien volontiers le pilote turc, aussi rapide que Curtain lors des essais de janvier (lire Moto-Net du 16 janvier 2007).
Le GMT94 sera également de la partie avec ses deux R6 pilotées par Sébastien Gimbert et David Checa ! Tout comme Laconi en Superbike, les deux poulains de Christophe Guyot devront faire preuve de plus de prudence au milieu de la meute, sans pour autant oublier d'attaquer... Ah, le dur métier de pilote !
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