Alors que Yamaha connaît une année triomphale en compétition mondiale, les résultats en nette baisse du traditionnel N°1 français sont bien en deçà des espérances... Explications.
Alors que Yamaha connaît une année triomphale en compétition mondiale, les résultats en nette baisse du traditionnel N°1 français sont bien en deçà des espérances... Explications.
Moto-Net : Le marché 125 est en pleine croissance mais Yamaha marque le pas autant pour les motos que pour les scooters. Que vous a-t-il manqué en 2004 et quelle sera votre réaction en 2005 ?
Alexandre Kowalski, directeur de la communication Yamaha Motors France : Yamaha a marqué le pas sur un marché en forte croissance, principalement à cause d’une rupture d’offre due aux nouvelles normes antipollution Euro2. Les TDR et DTR ont disparu du catalogue en septembre 2003 et les nouvelles DT125R et DT125X ne sont arrivées qu’un an plus tard. Mais sur les derniers mois nous avons retrouvé 19% de parts de marché.
Moto-Net : Ne craignez-vous pas d’avoir perdu définitivement des clients?
A. K. : Non, le marché 125 est en forte croissance avec un taux de renouvellement élevé et nous avons déjà retrouvé notre niveau de 2003. En 2005 nous renforcerons notre offre avec les modèles 4 temps : le trail XT125 et la routière YB125.
Moto-Net : Votre offre scooter est toujours en retrait de Piaggio. Pourquoi ?
A. K. : Même s’il est présent depuis assez longtemps, le Majesty 125 se défend bien. Mais il subit une compétition féroce où certains n’hésitent pas à se lancer dans une guerre des prix.
Moto-Net : N’est-ce pas justement une partie du problème ? Yamaha, leader historique en France, ne se comporte-t-il pas un peu en terrain conquis ?
A. K. : Non, vous ne pouvez pas dire ça. Pour nous, comme pour les autres constructeurs, rien n’est jamais acquis. Du point de vue commercial, les 12 mois de l’année c’est comme 12 Grand Prix : à chaque fois il faut se battre et on ne connaît jamais le vainqueur d’avance ! Chez Yamaha on a l’esprit de compétition : on se bat car on sait bien qu’un résultat n’est jamais acquis d’avance.
Moto-Net : En grosses cylindrées, votre leadership historique est menacé par Suzuki. Le succès exceptionnel des Fazer 600/FZ6 et de la R1 ne masque-t-il pas une gamme vieillissante ou trop chère?
A. K. : Encore une fois, à cause des normes Euro2 nous avons subi une rupture d’offre en entrée de gamme avec l’arrêt de la XJ600 Diversion. Mais nous avons fait un effort de prix sur la Fazer qui présente un excellent rapport qualité/prix. Et puis il faut aussi dire que certains concurrents achètent de la part de marché en pratiquant une guerre des prix insensée ! On trouve sur le marché un roadster 1200 pour 300 euros de plus qu’une Fazer ! Nous ne rentrerons pas dans cette logique et nous continuerons de proposer des produits originaux et de qualité avec une image attractive.
Moto-Net : Ces concurrents ont peut-être abaissé leurs coûts pour répondre à une nouvelle demande de motos simples et peu coûteuses achetées pour une utilisation en partie utilitaire, par exemple dans les grandes villes ?
A. K. : Nous proposerons une remplaçante à la Diversion 600 mais je ne peux pas encore vous dire quand. D’autre part, pour ce type de demande nous proposons le scooter Majesty 400. Mais les Yamaha resteront toujours des motos passion, dotées d’une forte personnalité.
Moto-Net : En sportives vous faites un carton avec la R1. Mais les chiffres ne sont-ils pas un peu faussés en cumulant la R1 2003, la R1 Steelfighter et la R1 2004 ?
A. K. : Suite à une année 2003 mitigée, en début d’année 2004 on a continué à vendre le modèle 2003. Quant à la série spéciale Steelfighter, elle a rencontré un grand succès. Mais à partir du second semestre, le modèle 2004 était en rupture de stock. Nous savions dès le départ que nous ne pourrions pas répondre à toute la demande.
Moto-Net : Mais comment expliquez-vous l’effondrement de la catégorie 600 Supersport ?
A. K. : Ces motos sont les plus radicales, elles s’adressent vraiment aux passionnés, en général très jeunes. Pour eux, les tarifs d’assurance sont devenus dissuasifs. Le discours répressif de la sécurité routière a fait le reste. Pourtant cette clientèle passionnée et avide de sensations existe et c’est à nous de la canaliser, de lui trouver des propositions adaptées. C’est ce que nous faisons à travers les stages de pilotage ou les journées circuit.
Moto-Net : Justement, quelles actions comptez-vous développer cette année dans le réseau pour le 50ème anniversaire de Yamaha ?
A. K. : Historiquement le 50ème anniversaire est en juillet. C’est donc encore en gestation, je ne peux pas en dire plus pour l'instant.
Moto-Net : Etes-vous satisfait de votre réseau ?
A. K. : Il y a beaucoup d’indicateurs pour évaluer un réseau et nous les suivons tous de très près. Mais globalement oui, nous sommes satisfaits de nos 290 concessions. Nous avons toujours favorisé le concept monomarque et aujourd’hui plus de 80% de nos concessions sont exclusives.
Moto-Net : Quels sont les objectifs de la MT-01 ?
A. K. : La MT-01 sera disponible en concessions en mars 2005. Cette moto réunit toutes les valeurs Yamaha : passion, sensations, design. Mais c’est aussi un pari car elle ne ressemble à rien de connu et nous n’avons pas d’objectif chiffré aujourd’hui.
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