Yamaha, qui fournit quantité de moteurs électriques aux fabricants de bicyclettes, va se brancher sur ce secteur avec des vélos complets. Les Bleus d’Iwata vont aussi relancer le "vélomoteur", proposer un nouveau Neo’s (équivalent 50 cc) et tester le concept E01 (équivalent 125 cc)... dans Paris ? Explications.
Le catalogue Yamaha Motor France actuellement en ligne ne comprend aucun véhicule électrique. La firme d’Iwata a déjà tenté de s’y mettre, sans succès. En 2011 notamment, la filiale française a importé chez nous le petit EC-03... trop petit sans doute pour intéresser les innombrables clients de Xmax et Nmax...
Mais les temps ont changé ! "Ces dernières années, la demande de vélos électriques a connu une croissance exponentielle. Plus de 5 millions de VAE (Vélos à Assistance Electrique, NDLR) ont été vendus en Europe en 2021 et bon nombre étaient équipés d'unités d'entraînement Yamaha", rapporte et se félicite Yam'...
Tous les motards ne le savent pas - contrairement à de nombreux cyclistes fatigués de pédaler - mais "Yamaha est à la pointe du développement des unités d'entraînement électriques légères et compactes pour vélos électriques, avec environ 7 millions d'unités produites en trente ans".
Développé à partir de 1989 et sorti au Japon en 1993 sur un vélo Yamaha, le dispositif "PAS" (pour Power Assist System ou système d'assistance électrique en français) équipe aujourd’hui des vélos de grandes marques spécialisées : Babboe, Bixs, GasGas (!), Gitane, Ghost, Haibiake, Lapierre, Nichiki, Raymon, Winora et... MBK. Oui, "Motobécane" est toujours vivant !
Le succès grandissant des "vélos électriques" et le fait qu’ils devraient représenter 50 % des ventes de vélos en Europe ces prochaines années, selon Yam', incite non seulement la marque nippone à "étendre sa capacité de production et de commencer à fabriquer des unités d'entraînement en Europe", mais également à "lancer trois nouveaux modèles électriques de sa propre marque sur les segments All Mountain, Gravel et Urban".
Programmée pour la fin de cette année (2022, déjà !), l’arrivée de ces nouveaux deux-roues motorisés doit permettre aux concessionnaires Yamaha, notamment ceux situés au coeur des villes ou en proche périphérie de nos grandes villes bientôt interdites aux moteurs thermiques, de conserver leur clientèle en lui proposant des produits adaptés aux nouvelles normes, lois, modes, etc.
À ce titre justement, Yamaha songe à faire renaître le vélomoteur ! "Nous n'en sommes qu'aux prémisses", prévient le constructeur en dévoilant le prototype B01 créé en association avec son fidèle partenaire italien Motori Minarelli, récemment racheté par Fantic Motor. Yamaha prévoit toutefois de commercialiser cet engin du futur... dès 2023 !
Bien plus compact qu’un scooter mais plus performant qu’un VAE - bridé à 25 km/h, pour rappel -, ce deux-roues "hybride combine intelligemment la fonctionnalité du S-Pedelec (catégorie cyclomoteur donc bridé à 45 km/h, immatriculé et assuré comme un 50 cc, NDLR) à de réelles aptitudes en espace urbain, le tout pour des performances dignes d'un vélomoteur", résume Yamaha "le recycleur"...
Yamaha "le recyclomoteur" pourrait-on même dire, puisque la marque "lancera d'ici quelques semaines le tout nouveau Neo's", descendant tout-électrique du 50 cc sorti en 1997 chez Yamaha, ainsi que chez MBK sous l’appelation Ovetto. "Ce modèle accessible et de haute qualité, avait été dévoilé sous la forme d'un prototype nommé E02 lors du Salon de l'automobile de Tokyo 2019", nous remémorent les japonais.
Les lecteurs de Moto-Net.Com - qui, comme chacun sait, ont un peu plus de mémoire vive que les autres - se souviennent d’ailleurs que les Bleus d’Iwata avaient exposé un autre concept, équivalent à un 125 cc : le E01 qui va être testé prochainement à grande échelle avant de sortir sous un nom classé top secret.
"Nous allons sélectionner une grande capitale européenne, Paris, Milan (sic), Rome, une ville de ce niveau-là, et nous voulons tenter complètement l’expérience, ce qui signifie que ces véhicules seront mis à disposition en tant que flotte en libre-service", expose le patron de Yamaha Motor Europe, Eric de Seynes, dans la vidéo de présentation (un peu plus bas).
Outre ce partenariat à nouer avec une société de partage de scooters - sur le même modèle que Troopy et ses Tricity ? -, Yamaha songe à fournir des organismes publiques ou des administrations locales "simplement dans le but de générer du kilométrage, de l’expérience", poursuit le PDG EDS.
Yamaha se donne "deux ou trois ans, maximum" pour compiler et analyser ces tonnes - téraoctets ! - de données afin de parfaire "les modèles définitifs destinés aux consommateurs dans un délai raisonnable". À temps donc pour prendre le relais des scooters à moteurs thermiques qui ne pourront plus rouler dans Paris et de nombreuses grandes villes françaises.
MNC note pour conclure que Yamaha ne communique pas - encore - sur de futures motos électriques. "Ouf", souffleront les amateurs de belles mécaniques allergiques aux potentielles MT-07 à petites piles qui ne les feraient plus - joyeusement - vibrer, ou R1 toujours pleines de watts mais dépourvue des decibels du "CP4"...
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