Interrogé par le staff Fiat Yamaha sur son lit d'hôpital, Valentino Rossi revient sur les circonstances de sa chute au Mugello, évoque son retour en piste et son avenir. Mais la grande question reste de savoir qui le remplacera à Barcelone...
Interrogé par le staff Fiat Yamaha sur son lit d'hôpital, Valentino Rossi revient sur les circonstances de sa chute lors du Grand Prix du Mugello, évoque son retour en piste et son avenir.
Vale, comment vas-tu ?
Valentino Rossi : l'aspect positif, c'est que le pire est derrière moi ! Les deux opérations se sont bien passées donc tout va bien. Maintenant je me prépare à une période difficile durant laquelle je dois faire attention aux risques d'infection, en gardant toujours la jambe surélevée. Ensuite viendra un deuxième moment clé, quand je pourrai commencer ma rééducation et marcher avec des béquilles.
Le Dr Buzzi a parlé d'une période de rééducation de cinq ou six mois, qu'en penses-tu ?
VR : Il est normal que le Dr Buzzi soit très prudent dans son pronostic. Je veux guérir mes blessures, c'est la seule chose qui m'intéresse. Si je rate quatre courses ou six courses, ça revient au même. Le bon moment pour revenir serait à Brno (le 15 août, NDLR), mais ce ne sera pas nécessairement le cas.
Tu te souviens de l'accident ?
VR : Je me souviens parfaitement de tout. Ma tête n'a pas été touchée, rien d'autre n'a été touché. L'airbag de ma combi a bien fonctionné et mon casque a juste été légèrement éraflé. Je n'ai pas un seul bleu ! Le problème c'est que je suis retombé sur ma jambe, qui est resté bloquée sous mon corps. Si j'avais atterri sur le dos ça aurait été différent. J'avais un pneu neuf et j'avais fait deux tours, ensuite j'ai ralenti car j'avais Barbera derrière moi. Quand je suis revenu sur la trajectoire, Pedrosa arrivait et je n'ai pas voulu lui poser de problème donc j'ai de nouveau dévié, mais quand j'ai remis les gaz tout s'est passé très rapidement sans que je m'y attende. Sept secondes avaient suffi pour faire descendre considérablement la température du pneu. C'est de ma faute, l'erreur vient de moi.
Qui souhaites-tu remercier ?
VR : Avant tout, je veux remercier le professeur Buzzi du CTO Careggi à Florence et toute son équipe car ils ont été admirables. Heureusement, le fait que ça se soit produit au Mugello m'a permis d'être près du Careggi et c'était vraiment de la chance. Je veux aussi remercier tout le personnel du Careggi et toutes les infirmières qui m'ont très bien traité, puis l'équipe de la Clinique mobile et les commissaires de piste et les responsables du Mugello. Enfin, un grand bonjour et un merci particulier à tous les fans car jamais, pas même une seule seconde, ils ne m'ont fait oublier leur affection et leur soutien. Les messages que j'ai vus sur le circuit dimanche à la télé étaient magnifiques.
Est-ce que depuis l'accident, tu t'es déjà dit "j'arrête les courses de moto" ?
VR : Sincèrement, je n'ai ressenti aucune peur. J'étais un peu horrifié quand j'ai vu ma jambe, oui... Mais ce que je déteste le plus c'est de manquer autant de courses ! Je vais prendre tout le temps nécessaire et faire attention à ne rien faire de stupide car je veux revenir rapidement mais seulement si ma condition le permet. Je sais que j'ai une moto pour l'an prochain et je n'ai pas besoin de me précipiter pour prouver quoi que ce soit. Même si je ne rate que quatre courses, de toute façon je ne reviendrai pas pour gagner le championnat. Il vaut mieux faire attention, terminer la rééducation le mieux possible et revenir pour courir encore plusieurs années. J'ai entendu parler de nombreux autres sportifs, vraiment nombreux en fait, qui ont eu le même problème que moi. Un exemple pour tout le monde : Mark Webber m'a appelé, il a eu une fracture de la jambe droite avec déplacement. Il m'a dit d'être très patient et que j'aurai des moments difficiles, mais qu'au final le rétablissement était certain.
Maintenant, tu as du temps pour rester à la maison, te reposer et réfléchir...
VR : Oui, maintenant j'ai beaucoup de temps pour me reposer à la maison, me rétablir et réfléchir. Premièrement, je veux mettre ce temps à profit pour améliorer plusieurs choses : je veux perfectionner mon anglais, apprendre de nouvelles choses et lire beaucoup. Principalement je veux m'améliorer et apprendre, ça c'est sûr que je vais le faire. Mais si ta question fait allusion à 2011, cet incident n'influencera en aucun cas mes choix pour l'année prochaine. Rien n'a changé samedi dernier, à part que j'ai maintenant une jambe cassée ! Et de toute manière, les résultats de 2010 n'ont jamais joué aucun rôle sur mes décisions à prendre pour l'avenir.
Pendant ton repos forcé, tu vas aussi travailler sur ton épaule blessée ?
VR : Oui, absolument. C'est l'un des quelques aspects positifs de cet incident. Je pourrai enfin travailler au rétablissement de mon épaule, sans me précipiter, sans opérations et sans courses. A partir de demain je vais reprendre les exercices, couché sur mon lit, et je suis sûr que quand je reviendra mon épaule sera complètement remise. A mon retour je serai en parfaite condition, même si ça ne veut pas dire que je gagnerai immédiatement. Quand on revient après une période de repos forcé, on doit non seulement penser au physique mais aussi à l'aspect psychologique. Je ne serai pas capable de revenir et de gagner tout de suite.
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